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par LeBeauSon Juin 2020


 

Je vous avais bien dit que je ne voulais pas en parler.

Ceci étant, comme vous avez dû le remarquer, je me serais volontiers passé de la rédaction de cet article …

Mais bon, parce que je suis un gentil garçon – des fois – rarement -, je vais quand même vous énoncer quelques évidences et aussi quelques conseils iconoclastes.

1 - Les évidences :

a. Evitez de placer une des ou les enceintes derrière un canapé.

 

Placement Encein

 

Ne riez pas, on l’a déjà vu.

Et si vous n’avez pas le choix, soit vous privilégiez une paire d’enceintes dont les HP sont placés haut, soit vous « soclez » vos enceintes pour que les haut-parleurs principaux soient dégagés. Même si c’est une enceinte colonne.

Socler, ça veut dire soit un piètement adapté, soit une boîte bricolée, sablée par exemple (remplie de sable, d’une qualité surtout très quelconque !) pour éviter les résonances de cavité.

Vous serez surpris de voir que parfois, le procédé améliore l’enceinte.

b. Puisque nous avons abordé d’emblée la question des supports, parlons des enceintes dites bibliothèques

- Soit vous les fixez sur un mur via un attelage étudié spécifiquement. Je ne suis pas fan, mais ce n’est pas non plus une abomination, à condition de choisir l’enceinte adaptée aux contingences.

- Soit vous les incluez vraiment dans une alcôve de bibliothèque. C’est rarement idéal, mais là encore on n’a pas toujours le choix.

Dans ce cas, bien sûr, privilégiez les enceintes dont l’évent est en façade sauf si vous avez un minimum de distance possible entre le mur arrière et le fond de l’enceinte et un peu d’air autour

- Soit vous les placez sur des étagères. Dans ce cas, veillez à ce que les étagères ne soient pas trop légères ou chancelantes.

- Dans les deux derniers cas, évitez un contact direct entre l’enceinte et la planche support. Soit l’enceinte est livrée avec pointes, auquel cas allez-y, soit, au pire (pas sûr d’ailleurs), vous dégagez l’enceinte en la posant sur des boules de Blu Tack. Je ne suis généralement pas favorable aux raccords mous, mais le Blu Tack semble le plus souvent un bon isolant. Je ne tiens pas à faire de la pub pour Bostik, mais ne remplacez pas le Blu Tack par n’importe quelle cochonnerie de supermarché. J’en ai fait la triste expérience récemment.

- Je recommande la même pate collante si les enceintes sont posées libres sur des pieds. D’une part pour la désolidariser mécaniquement du pied, mais aussi pour lui éviter de basculer au premier geste maladroit du chien de la maison (c’est toujours la faute du chien !)

- A propos de pieds d’enceintes : il n’y a pas de recette toute faite !

 

Des pieds lourds, des pieds légers, des pieds de poids moyen, des pieds plus ou moins amortis, aucun ne fonctionnera dans tous les cas de figure, le transfert de masse est en effet fonction de la façon dont l’enceinte est conçue, ses résonances ou ses modes vibratoires.

Si le fabricant propose des pieds avec ses enceintes, on partira du principe qu’il a étudié les divers éléments comme un tout. Donc : privilégiez ceux-là sauf conseil très avisé extérieur.

Et sinon, ajoutez des supports isolants entre le pied et l’enceinte, tels ceux décrits au chapitre idoine.

c. Retour aux colonnes : si les enceintes sont fournies avec des pointes ou des cônes, et il est bien rare que ce ne soit pas le cas, utilisez-les !

Contrairement à ce qu’imaginent beaucoup, y compris des constructeurs, le but n’est pas que d’éviter des allers-retours des répercussions dues au contact direct d’une grande surface au sol, ni même simplement de dénoncer la tonique de caisse par absence de filtrage mécanique. Ça joue évidemment, mais en prenant en compte que l’échange purement vertical de transmission des résonances n’est certainement pas épargné par des pointes. Oui, je me répète.

Je lève la même objection au principe d’écoulement des ondes par un point unique. Certes, l’idée est bonne, mais pas pour finir sur un bête cône en alu.

En revanche, séparer les enceintes du sol, d’une part en diminuant la surface de contact mais aussi et peut-être surtout en permettant une circulation des phénomènes vibratoires et même électrostatiques autour de l’enceinte, en améliore grandement le fonctionnement. Je me contredis ? Pas du tout relisez bien.

Si vous voulez vraiment traiter les phénomènes vibratoires et surtout d’aller-retour au sol, vous pouvez envisager, cette fois encore, certains accessoires, des « pieds » supports spécialisés dont l’idée principale est de considérer que réduire la surface de contact au sol n’est pas la seule réponse, et évacuer les ondes en mouvements en est une meilleure.

Le gain est incontestable, et ce, une fois de plus, quelles que soient les prétentions des fabricants à avoir traité le problème en amont.

Toutefois les accessoires vraiment efficients ne sont pas si nombreux et souvent du domaine du coup de bol ou de la bonne conjonction. De même pour certains bricolages de particulier à base de marbre, métaux x ou y, liège ou que sais-je encore ? Le bricolage apporte du mieux dans des cas précis mais ne crée pas une règle.

                                                                                                                            

En matière d’accessoires mécaniques, l’universalité est très très rare. Ça doit bien faire dix fois que je le dis.

Mais des accessoires qui ont une réelle efficacité (presque) à tous les coups, il en existe quelques-uns, oui. Souvent coûteux : une fois de plus ne vous trompez pas de priorités.

C’est agaçant de ne pas pouvoir en citer (euh, tout bien réfléchi, je l’ai fait)

d. Evitez, sauf si elles sont « étudiées pour », de coller les enceintes contre le mur arrière. Surtout si elles ont un évent dans le dos. Et règle plus importante, évitez les encoignures.

Toutefois, même à ce sujet, on a déjà constaté des bonnes surprises ; ce qui rend statistiquement cette précaution indispensable tient aussi à la façon dont le registre « grave » de l’enceinte a été pensé, sachant que, hélas dans la grande majorité des cas, il est d’emblée accentué et/ou empâté.

Au-delà du danger de gonflement d’une partie plus ou moins large du bas du spectre, la distance au mur arrière aura aussi des conséquences sur la capacité de votre système à déployer une scène sonore large et profonde. En effet, l’émission d’une enceinte n’est pas un tir de sniper sur un axe frontal mais rayonne. Et plus amplement que la chevrotine. Heureusement pour le chasseur.

Donc, trop rapprocher l’enceinte d’un mur, c’est nuire au déploiement de l’onde sonore qui est renvoyée aléatoirement et vient perturber l’onde principale. 30 à 50 cm entre le fond de l’enceinte et le mur arrière (!) sont un minimum souhaitable mais dépendent aussi de l’enceinte. 1 m c’est vraiment bien.

Maintenant, si ce n’est pas possible, tant pis. Renseignez-vous au moment du choix, mais ne vous interdisez pas d’acheter de bonnes enceintes. Il y a toujours une solution.

 

2 - les critères plus pointus :

 On estime que pour obtenir une scène sonore plausible, stable, il faut former un triangle isocèle entre le point privilégié d’audition et les deux enceintes. Considérant que l’auditeur représente le sommet du triangle, on préconise en générale que la hauteur ne dépasse pas 1,5 fois la base, la base étant la distance séparant les deux enceintes. Et la hauteur la distance qui vous sépare de la ligne des enceintes. Non mais c’est pas vrai, faut tout vous expliquer !!!!

Enfin, « on » estime… « On » voit si souvent des professionnels préconiser des enceintes très écartées entre elles et surtout disposées parallèlement à l’axe d’écoute que la mesure du  « on » devient très relative.

Et puis il y a ceux qui préconisent que les enceintes soient dirigées vers la tête de l’auditeur… Et les oreilles à la hauteur du tweeter… Quel ennui…

Bon évidemment, autant évitez les aberrations de placement, mais en gros on pourrait aussi bien vous préconiser de ne pas les installer à l’envers.

Faites des essais, mais croyez-nous ou pas, la vraie bonne disposition dans 90% des cas consiste à ne pas les écarter exagérément et les pincer devant la zone d’écoute principale ; en gros qu’elles « regardent » presque un mètre devant la position d’écoute de l’auditeur central.

Placement enceintes 2 copie

Vous constaterez alors une scène peut-être plus petite mais plus cohérente, stable ainsi qu’une plus grande richesse de timbres et un déroulement plus naturel de la cadence. Eh oui…

Je le répète : tordez le bras aux habitudes et faites l’essai. C’est moins spectaculaire dans un premier temps mais tellement plus réaliste. Et puis que ceux qui haussent les épaules évitent d’y voir un truc de gourou, car les principes de base de la stéréo renvoient à l’idée de créer une phase cohérente devant la zone d’écoute. Vous serez surpris de voir que la notion de sweet-point est soudain très relative, contrairement aux a priori. A l’inverse, même hors axe, une invariable sensation de justesse de scène sera alors installée et immuable. La seule mauvaise position d’écoute dans ce cas de figure est pour celui qui est pile dans l’axe d’une des deux enceintes. Et encore, pas toujours.

Maintenant, on voit souvent des dispositions absurdes dans certaines pièces y compris sur des systèmes coûteux : si vous vous en satisfaites, c’est l’essentiel ! Ça vaut mieux que de se priver de musique. Et puis combien de propriétaires de Ferrari peuvent se lâcher sur circuit ? Ça n’empêche pas d’aimer sa bagnole.

Un point important : il n’est pas forcément idiot d’acheter des enceintes un peu grandes alors qu’on ne pourra pas les écarter beaucoup. Je connais quelques cas de figures d’enceintes disposées très proches l’une de l’autre où le résultat est d’une grande beauté. A condition bien sûr de ne pas s’assoir à dix mètres !

Si l’enceinte est bien faite (si elle a 5 ou 6 haut-parleurs, c’est plus problématique) on aura une scène réduite mais plausible et une intimité qui donnera l’impression d’un grand casque. L’expressivité peut être tout à fait remarquable, sous réserve que le système n’oblige pas à monter dans les tours pour s’exprimer.

 

3- Même si ce n’est pas forcément le bon chapitre, suit un point que je tiens à aborder : le placement des câbles.

Première suggestion : n’oubliez pas de procéder aux branchements appareils éteints ou alors en prenant beaucoup de précautions dans les procédures, comme par exemple de… Oui, bon, éteignez les appareils.

Autant que possible, essayez de disposer vos câbles en les écartant par paires.

- si vous branchez de nombreuses sources derrière votre amplificateur (ou préamplificateur) trouvez le moyen de faire un câblage propre, ne pas croiser les câbles par exemple, évitez qu’ils soient inutilement longs. Sans non plus les choisir trop courts au risque de forcer sur les connecteurs.

- séparez le plus proprement possible des câbles secteur tous les câbles transmettant un signal.

- évitez autant que possible que les câbles numériques, USB, RJ etc. soient dans un environnement trop proche des barrettes ou câbles secteur.

- les fabricants de câbles recommandent que les câbles d’enceinte soient de même longueur, même si vos enceintes ne sont pas équidistantes de l’amplificateur. Si donc un des câbles est trop long, évitez de l’enrouler en spirale étroite, faites plutôt des longues vagues sous un meuble par exemple et bien sûr pas dans l’environnement de la barrette secteur.

- par déduction : ne faites pas passer vos câbles d’enceintes dans un enchevêtrement de câbles secteur.

 

La logique simple vous permettra de faire le tri dans les priorités.

- évitez les tortillons ou fouillis de câbles secteur

- et enfin retirez et éloignez du câblage utile tout câble qui ne sert pas. Un câble est une antenne et même débranché, il est perturbateur. Donc remisez-le ailleurs.

 

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