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d’un système de reproduction musicale

par LeBeauSon Juin 2020


Chapitre 3 : Branchement électrique

C’est parti ?

- si possible, branchez les éléments de votre chaîne sur une ligne vierge, ou en tout cas pas trop encombrée et surtout épargnée de sources de perturbations marquées ou contingentes, réfrigérateur, machine à laver, ordinateur, routeur, vibromasseur etc.

Optimiserlesbranchements

 

- si vous branchez vos éléments sur une barrette :

1 - vous avez le droit de la choisir de qualité, c’est-à-dire pas une Legrand de base.

Mais attention, je considère que son influence est moindre que celle des câbles secteurs sur le résultat final. Ou plus exactement, le choix de la barrette prend une importance d’autant plus grande qu’on a déjà sélectionné des bons câbles secteurs.

Ce principe de base étant acquis, sachez que certaines barrettes peuvent apporter un plus assez sidérant.

 

A l’argument naturel que beaucoup opposent à l’idée des câbles secteurs coûteux, disant qu’un mètre de câble aurait la prétention de « dépolluer » un courant qui a parcouru des centaines de kilomètres et autant de sources de détraquements, je réponds : ce qui compte c’est le dernier centimètre avant l’appareil

C’est une image.

A l’autre argument naturel qui objecte qu’un appareil convenablement conçu est suffisamment filtré pour s’affranchir de la question (et sachez que même certains concepteurs haut-de-gamme en ont la prétention), je réponds : faites l’essai. En évitant de prendre un mauvais câble pour l’essai. Cher ne veut pas dire bon. Ça veut dire cher. Alors comparez intelligemment ; ce n’est pas bien difficile.

Retour aux barrettes : méfiez-vous des barrettes filtrées. Certaines ne le sont que sur quelques sorties seulement : ça se tente pour la partie numérique.

 

Fuyez les onduleurs !

 

2 - Il est conseillé de respecter un certain ordre de branchement sur une barrette…

Mais euh… personne n’est d’accord sur l’ordre en question.

Bien sûr, en théorie, si votre barrette haut de gamme est câblée « en étoile » (c’est technique), ça n’a pas d’importance.

Si elle est câblée en série, les écoles s’affrontent. Personnellement je recommande de placer l’analogique en tête et le numérique, ou tout appareil muni d’une alimentation à découpage, en queue de barrette. Parce que ce type d’alimentation pollue.

Mais le vrai conseil est une fois de plus : procédez à des essais. Quand vous en êtes arrivés à ce stade de perfectionnement, vous déciderez sûrement d’en prendre le temps. Après tout, si vous avez bien choisi vos appareils, vous comptez en profiter longtemps. Donc optimiser peut se faire au gré du temps.

 

3- idem pour la phase…

Ah, la phase secteur… J’ai moyennement envie de me lancer dans le sujet parce que là encore, la paresse intellectuelle a tendance à considérer que la phase est absolue et déterminée une fois pour toute pour un appareil.

Déjà, en elle-même, elle est un sujet de polémique puisque notre courant alternatif devrait être indifférent à ce genre de considération. N’empêche, il y a une phase et un neutre. Et si le sens de branchement revêt une importance, c’est parce qu’il y a une différence de potentiel liée aux enroulements des transformateurs (mais pas seulement) qui convertissent l’alternatif en continu au sein des éléments qui composent votre chaîne stéréophonique. Bien sûr, on pourrait imaginer que, puisqu’il y a une norme pour la phase et le neutre, c’est un point qui pourrait être anticipé par les fabricants. Ce qui est généralement le cas. D’ailleurs certains indiquent d’un point rouge (par exemple) sur l’IEC mâle de quel côté doit se trouver la phase.

Mais :

  1. vous seriez surpris du nombre d’installations électriques domestiques qui ne respectent pas la norme, d’une part, et il faut aussi avoir en tête qu’elle n’est pas internationale d’autre part.
  2. vous allez donc me dire, très subtilement : bon d’accord, mais une fois que j’ai vérifié si ma ligne respecte la norme, je n’ai plus qu’à suivre la théorie.

Alors oui, mais non. Aussi, comme je sens le conflit, j’ai envie de botter en touche.

Alors je vais botter en touche en disant : non. Non, il n’y a que des phases relatives, parce qu’un appareil n’est pas tout seul sur la ligne et sa phase dépend donc de ce qu’il y a en amont. Et en aval, j’ai failli oublier. Car les différences de potentiel se contrarient les unes les autres. Raison de plus pour éviter les réfrigérateurs ou autres sur la même ligne que vos magnifiques engins audio très chers. Et même tout simplement de rajouter un appareil quelconque sur la même ligne, parce qu’alors adieu la belle théorie, mais surtout adieu tous les essais ou mesures que vous aurez pu faire préalablement.

 

Ça y est : le chaos commence.

Amis néophytes, je songe soudain à un détail : vous vous dites « mais comment peut-on on choisir le sens de la prise de courant sur une barrette puisque la prise de terre impose un sens ?».

Alors, ami néophytes, vous êtes vraiment néophytes ! Sachez qu’il existe des barrettes dites « Schutzkontakt » (Schuko) où la terre est reportée sur les côtés de la prise permettant donc de choisir le sens du branchement de la fiche mâle.

Amis néophytes toujours : ne vous inquiétez pas inutilement. Le peaufinage de la phase n’est pas absolument indispensable. Mais c’est mieux. Ceci étant, ça aussi vous pouvez le faire dans le temps ; et une fois que vous avez trouvé les bonnes positions de prise, ne changez plus rien, ne rajoutez ou retranchez plus rien sur la ligne concernée.

En outre, si vous avez mis un peu de pognon dans le système, votre magasin vous guidera ou éventuellement même vous assistera.

Quand il en a la compétence ; parce que j’en ai aussi entendues, des fadaises de « pro ».

Je vais vous faire un aveu : quand je procède à des essais, notamment pour écrire ensuite un BE, je commence le plus souvent par tout brancher en « phase droite ». Et si je détecte un problème, des duretés, une scène un peu basse, un flottement de l’espace recréé, un manque de relief, alors je procède à quelques essais sur la phase.

Vous voulez une autre information ? J’ai déjà constaté des indications données par des fabricants qui, de mon point de vue, sont fausses tout simplement parce qu’ils choisissent la position qui donne plus de brillance ou de mordant mais pas forcément la meilleure homogénéité. Du faux semblant. Si on ajoute à ça ce que j’ai exprimé plus haut, à savoir que la phase est inévitablement relative, ne vous prenez pas la tête avec ça, commencez par tout brancher du même côté (la phase théorique), et ensuite - si vous voulez - testez élément par élément. Ça demande un peu de patience et l’aide d’un ou deux copains mais ce n’est ni sorcier, ni insurmontable. Si vous n’entendez aucune différence, soit vos appareils sont des exceptions, soit ils sont euh… décevants ? Médiocres ?

 

Chapitre 4 : les filtres secteurs et conditionneurs divers.

Filtres secteur

Alors là, dans quoi je m’embarque…

Il y a différents types de traitement secteur disponibles sur le marché.

1 - Certains sont simplement des filtres, souvent passifs (un auto-transfo utilisé comme écran auquel sont adjoints des condensateurs rapides (petites valeurs) pour nettoyer les hautes fréquences) dont le but est de « dépolluer » les impuretés du courant électrique.

Les prix sont extrêmement variables. Les résultats aussi, hélas pas forcément fonction du prix. L’ennui avec ces objets est qu’il faut bel et bien tester le modèle dont vous avez besoin ou faire une confiance aveugle à votre conseiller.

Pourquoi ? Je me souviens avoir testé un purificateur de ce genre qui vraiment apportait un plus, des silences plus pleins, un délié supérieur. Ce qui était déjà un exploit sachant que la plupart des concurrents que j’avais expérimentés étaient soit peu convaincants, soit grotesques. Problème : il était un peu court en puissance dissipée pour certaines des installations que je risquais d’avoir à brancher dessus et je commande donc un modèle plus puissant de la même marque.

Qui s’est montré moins performant. La taille plus grande du transfo utilisé nuisait à l’efficacité de l’objet je suppose. Pas côté énergie et silences, soit, mais pour la rapidité et la souplesse des modulations.

Ceci étant, là encore, ce sont des essais faciles à faire. Pas recommandés pour le dos, mais faciles à faire.

 

2 - Ensuite il y a les conditionneurs secteur.

Alors là…

Je ne m’étendrai pas sur le sujet. Certains de ces trucs adoubés dans les cercles autorisés relèvent de la tartuferie. J’ai en mémoire un essai mené devant 5 personnes (de confiance pour 4 d’entre elles) qui ne voyaient pas mes manipulations et qui à chaque aller-retour s’exclamaient : ah oui, c’est nettement mieux. Pensant que c’était avec le filtre. Ben non, c’était exactement le contraire… Or je parle d’un des objets les plus réputés de la planète hifi, et qui n’est pas donné (comptez 4 500 €).

J’en ai écouté trois qui m’ont bien plu mais sans me bouleverser pour autant. Je n’en éprouve pas le besoin au quotidien. Mais il semble que le courant chez moi soit loin d’être mauvais. Pour autant, j’ai constaté des progrès bien plus flagrant via des barrettes que par l’intermédiaire de ces machins.

Sachez par ailleurs que la théorie de recréer une sinusoïde est une théorie osée. D’accord, à vide, la sinusoïde « recréée » est parfaite, mais une fois en charge, c’est une tout autre affaire et un joli graphique sur un oscilloscope ne raconte pas tout….

Je comprends que certains soient séduits par ces conditionneurs parce que souvent ils donnent un ressenti d’une énergie plus consistante, plus affirmée, plus corpulente. Et c’est souvent vrai, on a l’impression que le système est dopé ; mais cette énergie est aussi souvent très systématique et, passé le côté spectaculaire, nuit beaucoup à la subtilité des modulations, aux fines sous-couches qui créent la grâce, voire aux timbres.

Evidemment, considérant qu’une grande partie des systèmes hifi sont amorphes, on a vraiment l’impression d’être gagnant. Mais c’est de l’ordre de la gonflette, pas de l’affinage.

Quelques-uns de ces machins offrent un avantage supplémentaire : ils sont munis de batteries (encore faut-il qu’elles soient costaudes) qui protègent le matériel en cas de microcoupures et même de coupures de quelques minutes. Ça peut rendre service dans des zones d’instabilité électrique. Auquel cas je n’ai rien à dire.

Vous l’aurez compris, à mon sens ces « faiseurs de pluie » doivent être abordés avec prudence et ne sont pas dans la liste des priorités.

 

3 - Les « purificateurs » atmosphériques

Mouais. J’aborde ce point essentiellement pour préciser que ça existe. Il y a diverses approches de la question mais le plus souvent l’idée est d’assainir l’atmosphère encrassée de toutes formes de perturbations, ondes électromagnétiques ou autres saloperies, dues au courant électrique, radiateurs électriques etc. qui en effet rayonnent, mais aussi le wifi ou les mobiles et tout ce que la vie moderne a rendu indispensable.

Sans parler des ions « Langevin », des molécules polaires ou des corps noirs (en l’occurrence gris).

Un sujet à appréhender avec beaucoup trop de précautions oratoires. Nous avons en mémoire quelques réalisations intéressantes, parfois de l’ordre du bricolage ou appuyées sur des théories physiques fumeuses quand elles ne ressortissent pas de l’alchimie mais qui pouvaient en effet soit faire illusion, soit réellement apporter un bénéfice. Le jugement définitif exige un cadre complexe d’expérimentation pour éviter la mystification.

Certaines études, telles celles de Monsieur Pierre Johannet qui ont longtemps défrayé les chroniques audiophiles, ont été menées avec application et sérieux. Ceci étant les procédures des tests finaux étaient plus… comment dire ? Légères ?… Et, alors que le concept semblait intéressant, le Ionostat semble être tombé dans les oubliettes.

La précaution principale que je préconise sur les divers objets concernés est de vérifier soigneusement deux choses :

- ne pas succomber à l’effet placebo

- inverser la procédure au bout de quelques heures, ou jours ou semaines afin de valider qu’il ne s’agit pas d’une action très momentanée ou totalement liée à une heureuse combinaison de conditions aléatoires.

 

C’est un point que j’ai souvent constaté sur divers accessoires de ce genre. Oui, ça agit, mais pas forcément en bien et surtout pas à long terme. Toutefois, je ne rejette absolument pas l’existence d’objets ou de solutions réellement actives et nous en testerons volontiers dans nos futures colonnes. En revanche, nous exigerons d’avoir beaucoup de temps en compagnie de l’objet.

Ceci est un message lancé à tous ceux qui pensent avoir des solutions viables à nous soumettre.

 

 

découplage copie

Chapitre 4 : les meubles (et une première approche des supports de découplage)

« Honkkrrr… » est la première manifestation qui me vient à l’idée. En référence à un des idiomes propriétaires de « lebeauson ».

Il faut comprendre que vos appareils, quels qu’ils soient, sont soumis à des vibrations contingentes.

Ça paraît évident pour une platine vinyle ou même CD tout simplement parce qu’il y a une mécanique en mouvement. Mais c’est tout aussi vrai pour un ampli ou un lecteur réseau ne serait-ce que parce que les composants sont soumis à des micro-vibrations. Quelquefois même pas micro quand des gros transformateurs électriques sont en jeu. Micro-vibrations sur micro-signal équivalent à : vibration.

Or un lourd châssis ne suffit pas à amortir ces modes micro-vibratoires et ondes stationnaires. Il en décale les fréquences c’est tout, en absorbe certaines, d’accord. Comme d’habitude, dans ce domaine certains travaillent mieux que d’autres mais quand vous voyez des appareils où la mercatique triomphante se rengorge - suite à de longues études sur l’écoulement mécanique - d’avoir placé des gros cônes qui font des trous dans les meubles, dites-vous bien une chose : on se f… de votre g….. .

Le plus souvent en tout cas.

Et ce pour une raison simple : mesurer ces effets demandent des moyens qui ne sont pas à la portée des fabricants ; ce qui n’empêche pas certaines approches intuitives, statistiques ou cognitives de donner des résultats corrects.

Pour autant, il n’y a quasiment pas d’appareil qui ne soit sublimé quand on le pose sur des supports de découplage qualitatifs. Je parle essentiellement d’accessoires extérieurs. Et « sublimé » est à prendre avec des pincettes : certains bons supports soulignent autant les défauts que les qualités des appareils supportés.

N’empêche, personnellement, je suis convaincu de l’apport statistique de bons « pieds » dont le nom plus adapté sera, vous l’avez compris : support de découplage, ou découpleur…

Parce que côté meuble…

La plupart sont moches et inefficaces.

D’autres sont beaux et inefficaces ou en tout cas pas plus efficaces… euh… qu’un beau meuble.

Les derniers sont moches et à peu près efficaces.

Il y a évidemment quelques exceptions…

Et puis, certes, j’entends çà et là des consommateurs trouver que leurs meubles hifi sont beaux…

Sans commentaire ; je vais lâchement me réfugier derrière le fameux poncif (redondance ?) à propos des goûts et des couleurs…

Quoi qu’il en soit, le meuble hifi est un domaine où règne un grand n’importe quoi et où surgissent quelques cas d’espèces.

Meuble

 

Cependant évitez impérativement d’empiler les appareils les uns sur les autres à même le sol ou sur une étagère branlante.

Et donc, puisqu’il faut bien placer sa chaîne quelque part, soit.

Si vous trouvez un beau meuble pas spécialisé, bien fait, stable et si possible inerte (débrouillez-vous avec ça : c’est pour ne pas dire rigide parce que la rigidité n’est pas un facteur de qualité), qui laisse aux appareils un espace de respiration, ça fera souvent tout aussi bien l’affaire surtout si par la suite vous placez les éléments sur des supports de qualité de type Aktyna ou autres (il y en a d’autres, nous par exemple on aime bien les B1 Neodio ou les Franc Audio mais c’est loin d’être limitatif), bien plus pertinents que les pointes placées sous des tubes creux en métal des meubles hifi. Je serai un peu plus explicite dans le chapitre suivant

Bien sûr certains fabricants poussent loin l’étude de « tables » très particulières, notamment pour les platines vinyles et indéniablement il en existe qui procurent des résultats remarquables. Il y a en la matière quelques abominations esthétiques mais qui apportent un plus et quelques études réussies et plastiquement moins abominables. Attention, à propos de platines vinyles : il ne peut pas y avoir de solution universelle. Le comportement vibratoire d’une platine suspendue ne requiert pas le même traitement qu’une platine fixe de 40 kgs. Bon, là encore, un peu de bon sens permet d’éviter les absurdités. Quelques marques ésotériques étudient des « tables » pour platine liées aux caractéristiques de la platine ! Oui, pourquoi pas en effet. Mais n’y mettez pas 10 fois le prix de votre platine.

Souvent les prix de ces tables font en effet un peu peur ; si on est sûr de son choix, alors pourquoi pas.

Le mot d’ordre est donc éternellement : ne pas se tromper dans les priorités et attention aux sirènes de technologies annoncées qui sont souvent vaines ou en tout cas pas du tout universelles.

Je suis un peu désolé, mais la déontologie m’interdit d’opposer des marques que j’estime sérieuses face à d’autres que j’estime honteuses ; qui plus est je ne les connais pas toutes. Mais je serai ravi de les tester pour vous si les fabricants ou distributeurs nous les font parvenir.

J’ai certes évoqué Aktyna quelques lignes plus haut, mais « Aktyna », c’est comme « Frigidaire », c’est quasiment devenu un terme générique dans notre petit monde qui doit vous paraître hermétique, amis néophytes. Amis néophytes, je parle souvent de vous, il faudrait qu’on se rencontre, non ?

Or donc, pour revenir à notre chapitre, évitez les meubles clairement précaires, ou les étagères en verre ou assimilé. Ou trop légères. Idéalement, si les étagères sont composites ou plus simplement utilisent des sandwichs de matériaux de densité et propriétés d’amortissement mécanique différentes, c’est mieux.

De même un référent de masse est souhaitable. En sachant qu’en théorie, il faudrait (si ma mémoire ne me trahit pas) un référent de masse 8 fois supérieur au poids de l’objet concerné, ce qui pour les amplis au moins est impensable.

Je me souviens de tests que nous avions effectués chez un ami fabricant d’électroniques célèbre avec un appareil que j’avais apporté pour l’occasion et que, faute de place, nous avions posé au sol. Nous avons travaillé assez longuement jusqu’à ce qu’un des participants dise ce que je n’osais pas dire : « ben oui, mais si on posait tous les appareils au sol ».

Et il a fallu reprendre tous les tests à zéro.

C’est d’autant plus drôle que ces gens disposaient aussi d’un meuble quant à lui tout à fait remarquable (français) mais qui ne disposait pas de suffisamment d’étagères. Est-il moche ?…

No comment.

 

Dites-vous que, comme pour les appareils, des meubles ou des étagères découplées par des pointes ou des cônes sont un pis-aller qui ne garantit pas grand-chose. Si ça a été un peu pensé, c’est mieux que rien, je vous l’accorde.

A fortiori, pour combiner les solutions évoquées en amont (couches multiples, piètements conçus pour limiter les transmissions de résonance et / ou découplage un peu élaborés), un bon meuble hifi coûte un certain prix. Mais ça ne justifie pas des excès qui font sourire.

Alors quand vous en choisissez-un, à condition de respecter les quelques suggestions ci-dessus, privilégiez son côté esthétique et pratique.

Et puis si vous avez des doutes à l’arrivée, essayez des supports intermédiaires.

Là encore, pas de panique, il est rare qu’un meuble dénature complètement la qualité de vos appareils chéris, à l’exception de quelques saloperies asiatiques (ou ré-étiquetées) vendues à vil prix sur internet.

 

Chapitre 5 : Les supports de découplage ou découpleurs :

Découplage

 

Vous l’avez compris, c’est une solution que j’apprécie. Je ne parle pas d’évolutions plus ou moins subtiles de cônes ou de pointes, mais bel et bien d’objets où le mode d’évacuation des vibrations a été pensé.

Il est rare que ces supports répondent à l’identique sous tous types d’appareils (ou d’enceintes). Mais certains ont un taux statistique de réussite surprenant.

En revanche, ils sont loin d’être tous bons ! La plupart peuvent se révéler prodigieux sur certains critères mais ruinent l’homogénéité. Les lois du hasard peuvent faire qu’une combinaison donnée réussit un exploit, mais autant vouloir marcher droit en boitant des deux jambes, métaphore que j’ai lue (ou écrite, je ne sais plus) quelque part.

Comme évoqué auparavant, les cônes ou pointes ne dissipent que très partiellement les échanges vibratoires et n’évitent surtout pas l’effet ping-pong entre le support et l’objet supporté, par rebonds verticaux.

Les vrais supports de découplage cherchent donc à convertir les vibrations induites en une autre forme d’énergie, les dissiper ou disperser. Pour reprendre une analogie déjà employée aussi je ne sais plus où, si on verse trop vite du liquide dans une bouteille via un entonnoir, celui-ci déborde. Ça, c’est que font cônes ou pointes. Les supports de découplage cherchent à éviter la saturation de l’entonnoir et conséquemment se comportent comme une chantepleure plus ou moins copieusement percée, sachant qu’en l’occurrence le but n’est pas de remplir la bouteille.

Les principes utilisés peuvent viser une dissipation mécanique par croisement d’ondes, tels les résonateurs « antisismiques » de type Shok Absorber Semelec (qui ont disparu du marché, tiens ; je ne parle pas des soutiens-gorge étudiés pour le sport) ou roulement à bille(s) ou amortissement dans un ou des matériaux, un peu comme des silent-blocks, ou une dissipation thermique…

Une fois encore, on ne parle pas de miracle, mais franchement, quand vous êtes satisfait de votre installation, et à l’image des câbles (et après les câbles), le choix d’un de ces accessoires peut vous apporter plus que le delta équivalent dépensé dans un nouvel appareil.

En pratique, il faut savoir être attentif à ne pas se laisser berner par la surprise. C’est d’ailleurs valable pour les câbles et tous les accessoires : on peut être épaté d’entendre soudain des choses qu’on n’avait pas entendues, ou un grave plus ferme, mais ça peut être l’arbre qui cache la forêt, ou le coup de zoom intempestif. Il faut attentivement vérifier que le découpleur ou autre ne joue pas sur une particularité d’équilibre arrangeante ou démonstrative, mais que son apport est bel et bien global et cohérent. Et constant.

Un bon accessoire, comme un bon câble, peut quelquefois donner l’idée d’une dynamique moins expansive, ou de détails qui disparaissent : ça peut vouloir dire que l’intégration est mieux contrôlée, que les informations et leurs nuances ont repris leur juste place, au profit d’une plus grande richesse sensible ou de variations rythmiques et dynamiques plus naturelles. Et tant pis pour la séduction d’une fanfreluche entraperçue. Ou la confusion entre verroterie et bijoux.

 

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