à l’oreille





TAD Compact Evolution One


Petite Reine

Par LeBeauSon - Mai 2021


Perception d’ensemble

Dans la ligne d’accès à la prestigieuse marque japonaise T.A.D., la gamme « Evolution », je choisis sans trop d’hésitation la Compact Evolution One, pour son équilibre tonal quasi idéal, sa transparence homogène à défaut d’être celle du cristal.

Alors que T.A.D. prend le pari de fourbir deux rivales au sein de la même gamme, à savoir l’objet du test ci-dessous et la colonne Evolution One TX, tout en respectant ses valeurs esthétiques (au sens d’orientation sonore), la Compact Evolution One bénéficie d’un petit plus aristocratique, moins offert, moins direct, moins bluffant, mais plus intègre, qui la rapproche de la gamme supérieure « Reference ».

Et c’est parce que notre nomenclature de diamants situe les produits de la gamme « Reference » dans le même code couleur que notre métrique ne nous permet pas de donner une note maximale.

DIAMs 5 OR

 TAD Evo One 1

Code couleur de nos diamants pour ce test : Or (prix supérieur à 12 000 €)

La Compact Evolution One est la troisième paire d’enceintes de la prestigieuse marque japonaise qui passe dans nos colonnes. Nos colonnes… Amusant cette expression venue de la presse papier. Un peu de nostalgie ?

La troisième, mais pas la dernière puisque nous avons eu aussi entretemps le plaisir d’écouter longuement et profiter pleinement de ce qui est pour moi la Reine Mère du fabricant japonais : la Compact Reference One TX.

Pourquoi Reine Mère alors qu’il y a au-dessus encore la Reference One TX (140 K€ la paire) ? Ben disons que c’est le Roi, mais que celui-ci est moins galbé et subtil que Madame.

Je voulais donc commencer par la Compact Reference One TX, pour me faire plaisir. Mais le boss (ggrrr… le Boss) il a dit non. Non parce que c’est cher (72 K€ avec les pieds), on verra plus tard, et pi surtout parce qu’on n’a pas fait les photos…

Des détails, tout ça des détails. Il ne va pas m’embêter pour deux jours de boulot ?

Alors bon, soit, ce sera la Compact Evolution One. Ce qui n’est pas un pensum pour autant, car c’est possiblement la plus équilibrée de la gamme « basse » de T.A.D.

Je vous accorde volontiers que les noms étant très proches, un petit aide-mémoire est nécessaire. Non pas de qui est T.A.D., il vous suffit de vous référer aux deux précédents BE consacrés à la marque :

https://www.lebeauson.fr/a-l-oreille/124-tad-me1

https://www.lebeauson.fr/a-l-oreille/123-tad-laboratories-e1

… mais d’un bref rappel qu’il y a deux gammes reprenant en gros une échelle comparable de produits :

- Gamme « Evolution » avec une Micro, une Compacte et une Colonne

- Gamme « Reference » avec une Compacte Reference One de la taille d’une fourgonnette et une grosse dondon appelée Reference One

L’Evolution Compact One que par respect de ma flemme je nommerai CE1 dans la suite de l’article se différentie des ME1 et E1 TX par l’emploi d’un haut-parleur principal toujours de technologie CST (hum…), soit un coaxial, mais plus grand (14 cm au lieu de 9 cm).

Or parfois, la taille compte.

Il couvre une gamme large de fréquences, à savoir de 250 Hz à 100 kHz. La membrane de la partie médium est en magnésium et le tweeter central est en Béryllium.

Le haut-parleur de grave est un 18 cm toujours de composition dite MACS (Multi-Layered Aramid Composite Shell). Non mais, je vous jure…

 TAD Evo One 3

TAD Evo One 4

Ces transducteurs, évidemment maison, sont montés sur un baffle très étroit pour limiter les effets de bords.

Les évents reprennent le principe de la petite sœur avec un procédé d’écoulement latéral progressif.

La structure de caisse est rendue inerte par la combinaison de panneaux MDF et d’entretoises en contreplaqué de bouleau ; j’arrête là, on ne va pas refaire le générique à chaque fois.

 

Les dimensions ? 290 de largeur x 524 hauteur x 446 profondeur pour 16 kgs.

Elle est proposée en diverses finitions :

 

Finition bois /côtés argent / noir : 21 650 €
Finition bois / côtés gris / noir : 21 650 
Finition laque piano noire / côtés gris / laque piano noir : 21 650 €
Pieds/supports ST2-K noirs : 2 800 €

 

On remarque donc que, placée à environ 25 000 € la paire (avec les supports, mais comment s’en passer ?), elle est directement en face de la colonne (26 150 €). Autrement dit, il s’agit d’une approche un peu différente, certes par le look, avec à l’arrivée une empreinte au sol assez semblable, mais aussi par le « réglage » des prestations sonores.

 

L’écoute n’ayant pas été effectuée dans nos locaux habituels, nous nous sommes concentrés sur des disques gravés sur le SSD que nous transportons en pareille occasion. Lieu que nous connaissons toutefois pour avoir procédé à quelques essais depuis plusieurs mois, et sur des électroniques que nous connaissons également, à savoir des combinaisons de Kalista, Rockna, Grandinote Volta, Supremo, Audiaflight FLS10. Câblage Van den Hul, Alef.

Les straps reliant les double-borniers massifs étaient aussi des Alef.

Parce que j’ai oublié de préciser que la petite TAD était bi-câblable. Pouah.

En introduction de l’ensemble des rubriques du test, je dois souligner deux points importants :

- la tonalité des CE1 m’a paru particulièrement sensible à la couleur ou l’équilibre de l’amplification en amont ; en effet, si la direction de l’esthétique sonore voulue par TAD dans la famille Evolution se retrouve sans faille sur la CE1 qui, au final, est possiblement ma préférée de la gamme, j’ai constaté sur une des combinaisons d’électroniques utilisée une matité qui en arrivait à parfois me faire regretter un léger manque de brillance sur quelques fins de notes de violon par exemple, alors que sur une autre combinaison, la restitution s’est déséquilibrée, favorisant au contraire le haut du spectre et ses reflets, mais au détriment du corps.

- je commence par une sorte de conclusion mais puisque la compacte CE1, objet de l’article du jour, coûte sensiblement le même prix que la colonne Evolution One TX (comment ça, je viens de le dire ?), je n’ai pas pu m’empêcher de me référer à cette dernière pour expliquer pourquoi on pourra préférer l’une à l’autre. Pour cette raison, je vais sans doute moins développer que d’habitude car il est plus intéressant de se référer aux articles précédents pour comprendre les écarts de comportement, de caractère, les nuances, en fonction des dimensions, de l’esthétique des objets, des combinaisons envisagées et du budget.

 TAD Evo One 5

Richesse des timbres et équilibre tonal :                                           

Quelle superbe fluidité dans la Sonate pour Violon et Piano Op 134 de Dmitri Shostakovich par Nathalia Prishepenko et Dina Ugorskaja. Œuvre sombre et austère (il faut dire que Shostakovich et joyeux, ça raccorde mal), se baladant entre tonalité majeure et mineure, les deux interprètes fusionnent dans un remarquable lien des nuances et matières comme pour noircir plus encore le propos. C’est d’autant plus intéressant de vivre l’obscurité en maitresse plénière que, d’une manière générale, les TAD n’ont pas vocation à disséquer les ombres.

Moment de grande solennité sur la CE1 ; le violon est moins « acide » qu’on ne l’a parfois connu, n’impliquant certes pas le développement harmonique, et si la minoration du grain arrondit légèrement les entrées de note ou le frottement du crin, le sens objectif des couleurs de la CE1 brosse des matières et boisés abondants et particulièrement convaincants à défaut d’un ultime raffinement (réservé à la série Reference ?) ; l’ampleur du piano outrepasse largement la compacité des enceintes, grâce à un bas-médium plantureux et incarné ; quoique, incarné ne soit pas précisément le mot, car les textures, magnifiquement décrites, ainsi que je viens de le dire, sont plus « tableau » que « bas-relief ».

La plénitude, définitivement une marque de fabrique de TAD, peut parfois « altiser » le violon, mais sans aucune emphase rédhibitoire. En un seul disque on comprend la différence de positionnement « sonore » des deux sœurs pas jumelles de la gamme : moins piquée en apparence que la E1 TX, dans le haut du spectre en tout cas, et certes moins touffue dans le bas, la CE1 est aussi plus homogène en termes d’équilibre tonale, transparence globale et constance du pouvoir de résolution.

Pour compliquer l’exercice, j’ai choisi, dans le disque consacré à Aaron Copland par le chef britannique John Wilson dirigeant le BBC Philharmonic, Fanfare for the Commun Man et El Salon Mexico. Si ces œuvres ne sont pas essentielles en elles-mêmes, elles ouvrent une porte béante à l’apport des interprètes. Ainsi, John Wilson ne cède pas à la pure démonstration (je rappelle, bien que je me souvienne l’avoir précisé dans un autre article, que Fanfare est une œuvre grave puisque marquant l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon, non pas symbole commémoratif, mais témoignant sur le vif d’un incontournable état de fait, un acte patriotique sans idée de l’issue). De même, le chef anglais ne transforme pas El Salon Mehrrico en vision de Western où le cow-boy domine nécessairement les péons mais en ballet rythmiquement plus incertain, plus erratique, révélant des idées d’arrangement qui créent une passerelle entre Copland et Varèse, par exemple. Oui, bon, je sais, ce n’est pas évident, mais écoutez bien…

On constate ce qu’on avait soupçonné précédemment : la TAD CE1 exige qu’on la sollicite un minimum (en français ? N’écoutez pas en sourdine) pour faire briller les éclats coruscants des cuivres ou bénéficier de la grande maîtrise dynamique. Les cordes pourraient fleurir plus printanières tandis que les bois prospèrent, somptueusement discriminés. Les percussions, très diversifiées dans l’orchestration, sont un peu paresseuses pour les plus basses en fréquence, et dépourvues de « couenne » … mais impressionnantes, surtout à considérer les dimensions de l’enceinte.

DIAMs 5 OR

 

 

Scène sonore :

Grand espace garanti, ventilé et ouvert des paysages islandais tels que les représente Black Lake de Björk dont les lignes d’introduction sont dignes de Sibelius (finlandais, pas la peine de me corriger) ; le texte n’a aucun rapport, je sais bien ; pourtant il y a sur ce superbe épaulé-jeté du cœur un souffle d’étendues vastes - celles de la douleur -, où les « minutes sonores » sont exposées clairement par la CE1, précision et immuabilité aidées par l’excellente compréhension des couches harmoniques et nappes tonales. La profondeur de l'horizon conforte une aisance générale vraiment appréciable sur ce déchirant fragment de vie arraché à la chair et l’âme de l’artiste.

L’absence d’infra-grave n’est heureusement pas compensée par un faux grave baveux et c’est un choix que nous ne pouvons qu’aimer, car s’il est transcrit par une note unique, celle-ci est plutôt sous contrôle (attention à l’amplificateur toutefois). Un petit regret concernera l’extraordinaire, et même géniale, petite séquence rythmique nerveuse, bien trop courte (mais liée au texte !) qui surgit au milieu du morceau, une pulsion nerveuse, un battement de cœur en accélération harmonisée autour d’une onomatopée semblable à la respiration d’un breakdancer en transe… fourvoyant ici un versant des brûlure, swing, ou noyau palpitant par une (relative) mécanisation d'horloge.

Autres grands espaces, ponctués de mise en lumière ponctuelle sur quelques solistes par la subtile orchestration et parfaitement respectés par CE1 : Morning in Long Island de Pascal Dusapin, sorte de concerto pour orchestre proposé chez Deutsche Grammophon par Myung-Whun Chung et l’Orchestre Philharmonique de Radio France, dont l’introduction nommée « Fragile », grelottant libellé de prémisses translucides, est un peu noyée par la TAD, l’abstraction musicale se perdant dans le flou de l’infraliminal… Les fugaces interventions des percussions dans le bref « Interlude » annoncent un éloignement progressif de la patiente construction introductive au profit d’une expression plus brutale, voire primitive, en tout cas féroce, par des éclats de plus en plus inquiétants qui s’épanouissent dans « Swinging » et sa force rythmique complexe, ramenant contradictoirement à l’essence humaine dans le déchainement organique du final.

La remarquable captation transmise par CE1 campe les instruments dans un volume large, profond, précis - certes à condition de pousser un peu le niveau pour ne pas enliser les nombreux pianissimi -, et nous installe dans un fauteuil idéalement situé au cœur d’une salle à l’acoustique irréprochable, exact équilibre de matité et précision.

Les éclats de cuivre, comme constaté précédemment, requièrent eux-aussi qu’on n’espère pas écouter trop intimement ou en sourdine si l’on veut vivre les luisances nombreuses dont l’utilisation par Dusapin imprime un oppressant climat en évolution permanente.

En réunissant les bonnes conditions, la TAD Compact Evolution One atteste sa capacité à vous immerger dans la musique, ou plutôt un cocon douillet, empreint de douceur et fluidité soutenues par une capacité énergique tranquille, souveraine, où l’on devine la sereine réserve d’un bon gros V8 ronronnant si l’envie vous prend de monter en puissance.

DIAMs 5 OR


TAD Evo One 6
 

 

Réalisme des détails :

Sur le curieux exercice réalisé en période de confinement, donc dans des conditions ingrates, par l’ineffable Teodor Currentzis de produire des extraits de la Traviata, on vérifie sans peine que si certains pourront préférer la sensation de piqué plus précis des deux consœurs de la série Evolution, la CE1 est la plus homogène là où les deux autres obtiennent le surcroit de résolution par un surfilage de l’aigu.

La conséquence est que la CE1 est à la fois plus juste mais un peu moins séductrice, translucide mais pas exactement transparente : la scénographie plus que la définition des phrasés (ou des couleurs, mais il est vrai que la tessiture des soprani n’est pas ostensiblement différente) permet de distinguer Annina et Violetta par exemple. De même, si le lien dans l’atmosphère ambiante est absolument permanent, sans trou noir ou perte de densité (à condition, on l’a compris, de ne pas privilégier une écoute solitaire à 4 heures du matin quand tout le monde dort autour de vous), la sensibilité frémissante est globalisée et si l’articulation générale est sans reproche, celles internes aux sous-couches brumeuses sont moins délicieusement soulignées.

La très réussie réédition HR de l’album Sarah Vaughan de Sarah Vaughan avec Clifford Brown et une Dream Team de pointures, nous rappelle l’immense virtuose qu’elle était en 1954, avant l’évolution de son art vers plus de profondeur, d’introspection.

La CE1 se délecte d’un tel type de musique : ainsi, sur « April in Paris », la précision détachée des instruments leur imprime une présence directe, les balais de la batterie sont délicats à souhait et mieux encore, on perçoit la nature des micros.

Tout au plus regrettera-t-on que cette affirmation physique des musiciens ne soit pas parfaitement vertébrée ou organique, nous refusant le petit plus d’intimité qui eût atteint la perfection.

Le swing est délicat, mais ce n’est pas la rubrique et pourtant je vais encore prendre un disque de jazz pour conclure : Paolo Fresu, Richard Galliano et Jan Lundgren, Mare Nostrum II.

Pourquoi ? Parce que je l’ai écouté il y a peu sur E1 TX et la comparaison donne l’impression que la trompette est un rien voilée, moins éclatante ou incisive. Oui, mais mieux intégrée, plus nuancée. Toujours un peu le même refrain, n’est-ce pas.

Là encore on sent que l’enceinte préfère le swing marqué au swing intérieur, certains effets de déhanché des musiciens sont quelquefois simplifiés, un peu plat rythmiquement, ce qui affecte l’accordéon, pas aussi émouvant qu’on l’aimerait, alors que rien ne manque, qu’aucune note ou effets ne sont estompés…

DIAMs 4OR

 

 

 

Qualité du swing, de la vitalité, de la dynamique :

On lâche un peu les chevaux ? Hard Rock ou Metal Funk pourtant orienté Blues, l’album Shade de Living Colour prouve que les blacks cinquantenaires, toujours aussi engagés, n’ont rien abandonné de leur furieuse efficacité et inventivité : on appuie sur « play et on est propulsé au fond de son siège, mâchoires crispées et côtes martelées pendant 48 mn par l’énergie brute des quatre virtuoses surnaturels.

Par la CE1, « Come On », ça pousse !!!! Certes il s’agit plus de l’énergie d’un rhinocéros en pleine charge que de la souplesse d’un tigre, certes la subtilité bariolée du bassiste (Doug Wimbish) se noie insensiblement dans le tsunami, mais le gros son digne d’une sono réussit la quadrature du cercle de nous submerger sans être un instant agressés, fatigués, même en poussant le niveau au-delà du raisonnable, en ne laissant pas apparaître une once de distorsion !

Virement radical pour parler du swing : le formidable disque consacré à Schubert par Philippe Guilhon-Herbert incluant les Impromptus Opus 149 D 935, n’hésitant pas la méditation s’engonçant jusqu’à la noirceur et refusant la démonstration pianistique ; du swing dans Schubert ? Pas à proprement parler, soit. Cependant je trouve que la rythmique intrinsèque tourne plus prosaïquement qu’elle ne devrait, d’autant que l’aspect percussif des notes est net ; mais pas idéalement tenu dans la longueur des release, inscrivant la proposition sonore dans une mécanique plus propice à l’énumération du baroque qu’aux langoureuses hésitations du romantisme, fût-il dépressif. Les jolies couleurs proposées sur ce disque hautement recommandé permettent d’oublier l’inexorabilité horlogère que nous épèle la CE1.

Certes, en passant à « The Sidewinder » chef d’œuvre immémorial du jazz proposé par Lee Morgan en 1964, le swing tissé par la CE1 fonctionne mieux, toujours passablement automatique mais plus facilement connecté à la vie d’un jazz ancré sur ce qui deviendra à la longue un archétype de la rythmique dite « américaine ». Le saxo de Joe Henderson frôle le sublime, alors que quelques notes de contrebasse s’embrouillent légèrement.

Le bilan swing est mitigé, mais, et j’en ai conscience, mon attachement à cette valeur « floue » est si personnel (pas subjectif, en aucune manière) que je devine facilement que ma réserve toute relative ne vaut que tchi face aux mérites indéniables de la CE1, notamment au sein de sa famille.

Une note ? Ben euh…

DIAMs 3 OR

 

 

Ou

DIAMs 5 OR

 

 

 

 

Expressivité et plaisir subjectif :

La demi-teinte ressentie persiste, comme pour les divers modèles de la gamme testés préalablement : l’option d’un environnement musical doucereux et agréable en toute circonstance ne favorise pas la prise de risque d’une éloquence sensuelle, d’une sensibilité frissonnante ou d’un engagement humain porteur de tous les dangers de dérives.

Par exemple sur le très exigeant Kaiju Eats Cheeseburgers de Sylvain Darrifourcq, Manuel Hermia et Valentin Ceccaldi, dont la production est loin d’être parfaite, la créativité transcendantale sacrifie ici une part de son âme en devenant une simple figurine de free jazz puisque les vibrations magmatiques intérieures, les intentions fugaces ou profondes ou délicieuses deviennent floues derrière la surface d’un apparent fracas. Le swing global est impeccable, mais la vivacité expressive, le grain complexe de chacun des fous-dingues s’ensevelissent sous un manque d’aération, de picotements énergétiques ou tout simplement de folie.

Le confort compense sans l’ombre d’une hésitation mais possiblement érode l’audace inventive de musiciens en total lâcher-prise, procurant une stabilité contradictoire à ce qui, créativement, évoque une coupe de nitroglycérine posée dans les mains parkinsoniennes de Sid Vicious sous psychostimulants.

Via un virage à 180°, avec la merveilleuse Lhasa pleurant « My Name » (je ne développe pas sur le destin bousculé de la jeune femme, je l’ai déjà évoqué), on ressent immédiatement que l’héroïne du jour (l’enceinte) est nettement plus à l’aise sur ce genre de musique, la désespérance passe la main à la beauté mélodique et poétique, l’humanité capitule derrière la somptuosité.

Pourquoi pas ? Cette option, déjà évoquée ci-dessus, d’un duvet féérique de week-end douillet entre jacuzzi et sieste au soleil vaut autant que les promenades épuisantes dans les forêts asynchrones de l’Alsace sauvage.

DIAMs 5 OR

 

 

Ou

DIAMs 6 OR

 

 

Personnellement, dans la gamme Evolution, je vote pour :

DIAMs 6 OR

 

 

Oui, de manière relative puisque, dans cette catégorie ouverte vers un horizon financier libre de toute limite, il est probable que, le jour où nous testerons un modèle de la gamme « Reference » de TAD, nous regretterons nos notes généreuses. Sauf à créer une catégorie hors norme…

                                                                                        

 

Rapport qualité/prix :

 

En gros, on vient de le dire non ? A reconsidérer le facteur prix/plaisir, la Compact Evolution One mérite probablement la note maximale :

DIAMs 6 OR

 

TAD Evo One 2
 

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