à l’oreille





Audia Flight FLS 9 Intégré pas totalement intègre mais unique en son genre : un vrai choix

par LeBeauSon - Mars 2021


Perception d’ensemble

Présenté par une marque hautement renommée de la haute-fidélité, le nouvel intégré FSL9 d’Audia Flight comblera de bonheur de nombreux esthètes par une sorte de rigueur distanciée que - même si ce n’est pas exactement mon truc - je trouve nettement préférable à la fausse onctuosité grasse ou au « flou peu artistique » de moult concurrents.

L’Audia Flight ne cherche pas à faire joli mais à faire juste. Sur divers critères il y réussit, mais implique aussi, de fait, une meilleure analyse des plans de l’architecte que la perception du bâtiment dans son environnement final.

C’est évidemment une option forte et assumée qui exige qu’on ne se trompe pas au moment de l’associer et qu’on soit sûr de son attente, car en aucun cas il ne s’agit d’un amplificateur comme il y en a trop : ceux qui, pour ne pas prendre de risque, se contentent d’être tièdes.

Avec des enceintes qui lui feront sortir ses tripes, il devient un redoutable postulant au titre de champion de l’énergie et de la précision.

DIAMs 5 OR

 AudiaFligh FL9 2

AUDIA Flight. Quel joli nom !

Si on découvre, au fur et à mesure des années, une quantité notable de marques italiennes, peu connues en France alors que souvent originales dans leur approche de la technique ou du marketing, Audia Flight est à contrario de ces sociétés déjà bien implantées depuis belle lurette et dont la réputation n’est plus à faire.

Il faut dire que la boîte a été créée en 1996, ce qui commence à compter. En revanche, elle ne multiplie pas les gammes ou produits et vise d’emblée une certaine élite puisque les premiers produits - un lecteur CD et un amplificateur intégré – se situent vers les 3 000 €. Chaque.

La logique globale de la marque repose sur une conception semble-t-il inhabituelle de la contreréaction (Un tuto à faire ? Oui, sans doute), à savoir le « current feedback » supposé fournir un courant plus important sur très large bande-passante sans agir sur les étages de sortie.

Formidable.

Les avantages revendiqués sont nombreux, parmi lesquels un comportement inconditionnel sur n’importe quel type de charge, et donc permettant d’exploiter quasiment tout type d’enceinte.

Autrement dit une vocation à l’universalité.

L’objet que nous testons ci-dessous – le FLS9 - est un amplificateur intégré, le deuxième de la gamme FLS qui en contient trois avant de passer aux éléments séparés ou à la gamme supérieure délicieusement appelée Strumento. Gamme où on rentre dans le lourd puisque les blocs monos atteignent quand même les 50 K€.

Le FLS 9, un des derniers nés de la marque, reprend les étages entièrement symétriques de la série FLS, et est donné pour 2 x 150 W sous 8 ohms (290 sous 4 ohms).

C’est déjà un beau bébé de 25,5 kg prévu pour affronter des impédances basses ou torturées. Il est d’ailleurs plus à l’aise sur des enceintes un peu gourmandes, comme nos essais le montreront.

Le châssis en aluminium massif mesure 450 x 150 x 440. Il est disponible en couleur argent ou noir.

Le logo est gravé sur le capot. La façade sophistiquée est occupée par un généreux bouton multifonction et des petits sélecteurs incrustés en bas dans d’élégantes cuvettes. En haut de la façade, un large afficheur arbore une ligne sans doute supposée évoquer des ailes mais qui pourrait aussi bien faire penser au sourire d’un robot de Walt Disney. Ou à un Smiley.  

Une télécommande très cossue faite d’un bloc d’aluminium accompagne l’objet. Elle est plutôt lisible, ce qui n’est pas si fréquent.

L’appareil peut recevoir en option deux cartes additionnelles, à savoir une carte de conversion numérique/analogique (DAC) et une carte phono MM + MC, ou encore des cartes d’extension du nombre d’entrée, soit XLR, soit RCA.

Sans ces cartes, le FLS9 propose 2 entrées symétriques et 3 entrées asymétriques. Il est aussi pourvu d’une sortie asymétrique, d’une sortie XLR et une sortie pour enregistrement en asymétrique.

La carte DAC est copieusement dotée de 5 entrées, USB pour des formats allant jusqu’à 32/768 et DSD 5,6, puis une AES/EBU, une coaxiale et 2 x Toslink pour le 32/192.

Nous avons procédé aux essais en utilisant : sources Kalista, Rockna, Lumin, Eera, enceintes TAD Compact Evolution One, Mulidine Cadence « ++ » et Harmonie V3. Câbles Alef, Van Den Hul, Absolue Créations, Mudra, Neodio et Wing.

Prix indicatif du joujou : 5 950 €

Carte DAC : 1 850 €

Carte phono : 1 100 € (que nous n’avons pas testée)

NB : code couleur de nos Diamants pour cet appareil : orange (3200 à 6500 €)

 AudiaFligh FL9 7

AudiaFligh FL9 4
 

Richesse des timbres et équilibre tonal :                                          

Cet appareil nous place d’emblée face à un dilemme intéressant : sa personnalité se révèle mieux sur des enceintes peu ou prou difficiles ou exigeantes (Mulidine Harmonie V3 ou TAD Compact Evolution One) que sur des enceintes faciles (Mulidine Cadence « ++ »).

Sur ces dernières, les Norrköping SO, Swedish Radio Choir et Eric Ericson Chamber Choir dans la Symphonie n°12 « The Dead in the Square », pièce complexe mais en aucun cas rébarbative d’Allan Pettersson dessinent un corps étique aux timbres limpides et élégants, mais trop lumineux, acérés, du fait d’un registre grave si tenu qu’il en devient quasi absent. Sauf à monter le niveau. Et là encore, il reste un peu dissocié du reste. Plutôt plein et organique, il ne raccorde pas exactement en dynamique et transparence avec la partie supérieure, dénonçant même une légère zone vide entre les deux.

Sur la première enceinte listée (donc l’Harmonie V3, 3 voies, 4 haut-parleurs), le grave reprend sa place et est même plutôt beau, énergique, pas totalement tendu mais d’une plénitude agréable sans avoir à trop forcer sur le potentiomètre et le « creux » entre zones de fréquence est désormais comblé.

Dès lors la palette harmonique déploie un foisonnement de timbres toujours aussi limpides, légers et raffinés dans une œuvre où pourtant la présence quasi-permanente des chœurs rend la lisibilité difficile. Certes, la clarté déversée par le FLS9 sur les teintes favorise les éclats d’après-midi printaniers au détriment des modelées « inter canem et lupum », au risque de simplifier les modulations ainsi surexposées, quand bien même la gamme en est variée. La tenue du bas du spectre est inhabituelle au sens qu’elle confine presque au verrouillage, offrant l’avantage notable de ne pas baver ni traîner, avec toutefois pour corollaire de retirer du corps à faible niveau ou sur les instants ténus de la dynamique. Hélas, la « concrétisation » des matières des instruments en souffre parfois. On la distingue certes par les couleurs, moins par le grain ou la texture.

Je profite de ces premiers paragraphes pour valider sans aucune réserve l’excellente carte DAC qui a demandé un convertisseur à 6 000 € branché en XLR (soit une combinaison à 8 500 € avec les câbles) pour être vraiment surpassée. Nous avons donc procédé à la majorité des essais à travers cette excellente carte qui ne pénalise ni ne transforme le comportement général de la partie amplification.

Sur une musique moins naturelle que précédemment, et même totalement électronique, tel le très intéressant disque voguant entre « ambiant », « dream pop » et « krautrock » Inner Song par Kelly Lee Owens, se confirme que le lien entre corps, matières et timbres dépend de l’énergie requise, où une large plage du grave peut se révéler maigre ou absent pour au contraire devenir charnel, un peu rond mais nullement débordant, et le haut du spectre plus tendu dès lors qu’on détermine le bon niveau, le moment idéal. Un agréable album concocté par la galloise, un peu inégal toutefois, où les meilleurs passages sont ceux qui semblent en roue libre. On pourra donc l’aimer pour diverses raisons mais probablement pas intégralement.

L’équilibre est clairement plus en place sur l’Harmonie V3 où l’énergie dans le bas de l’intégré italien prend possession de l’enceinte et réussit une bonne homogénéisation de l’ensemble alors que l’extrême grave est un peu court, mais visiblement volontairement, n’empâtant jamais la restitution au profit d’une très bonne lisibilité et d’une énergie consistante et souple. Certes, la luminescence dans les hautes fréquences peut occasionner çà et là une petite raideur dont on subodore qu’elle s’atténuera avec un rodage achevé.

Timbres

DIAMs 5 OR

 

Equilibre tonal

DIAMs 4 OR

Ou, selon l’enceinte choisie ;

DIAMs 5 OR

AudiaFligh FL9 3

 

Scène sonore :

On réitère le même constat ; mêmes causes mêmes effets ; nous allons donc nous concentrer sur les moments où l’amplificateur donne le meilleur, soit par un le niveau sonore, soit par le choix approprié des enceintes.

Par exemple, la combinaison, pourtant un peu disproportionnée, avec des enceintes TAD Compact Evolution One (25 000 € avec les pieds), si elle procure une image un peu montante, donne des résultats très convaincants par les couleurs, une transparence uniforme et un maintien global très digne.

Ainsi la scénographie sur la récente proposition de « Das Lied von der Erde » par Vladimir Jurowski (Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin, Dame Sarah Connolly, Robert Dean Smith) illustrée par la combinaison ci-dessus nous délivre une version magnifiquement agencée par le jeune chef russe, qui définit avec beaucoup de nuances des climats et « humeurs » différents pour chaque mouvement, libère de riches sonorités instrumentales au service intègre du discours et choisit des tempi habiles qui, en dosant de subtils rubato, permet à la mezzo et au ténor de trouver une grande liberté d’articulation et d’expression. A défaut d’une ample profondeur, l’étagement des plans est à la fois structuré et immuable, et la scène large délimite une bonne compréhension des placements. La faculté de l’intégré Audia Flight à pointer les timbres aide sans aucun doute à définir le positionnement par un piqué particulièrement discriminant.

La captation et le mixage du Live in Berlin de TORRES dressent une scène artificielle, sans doute du fait de la réverbération différente sur la voix - très changeante, que la chanteuse n’hésite pas à déformer au profit de l’expression - et sur les musiciens, même sur la guitare de Mackenzie Scott (euh… TORRES, quoi...). Néanmoins, le positionnement est précis, très ponctuel, ce que l’Audia Flight FLS9 affirme avec aplomb dans une musique à la fois plus structurée (mécaniquement) et moins complexe que la précédente. On constate toujours le phénomène d’impressions assez différentes selon les enceintes et/ou le niveau d’écoute, qui peut difficilement être en sourdine ; autrement dit l’appareil n’est pas universel mais peut vraiment aller loin si on sait le combiner soigneusement : enceintes, soit, mais aussi câbles et consort…

C’est un point de vue que nous ne privilégions pas chez « LeBeauSon », celui du mariage par compensation, mais il est évident que c’est souvent une nécessité ou en tout cas un aspect à prendre en compte.

DIAMs 5 OR

 AudiaFligh FL9 1

 

Réalisme des détails

Avec les mêmes précautions que précédemment, on pourra profiter d’une transparence pertinente, la tenue du bas du spectre (tournant parfois à la retenue, on l’aura compris) et l’embrasement du haut poussent une définition particulièrement affutée qui offre évidemment le bénéfice de pouvoir tout décrypter ; au détriment, de temps à autre, de l’ornementation des matières par le grain et la consistance.

Ainsi, la précision du texte, l’élocution des remarquables chœurs et la lisibilité de la partition sont franchement pointues sur la magnifique Missa Solemnis (de Ludwig Van) architecturée d’un goût parfait par René Jacobs qui décidément nous surprendra toujours. Tout en désépaississant l’œuvre, l’ex-contreténor belge en souligne les audaces d’écriture, la foison orchestrale et la difficulté technique en nous conduisant par la main dans les méandres que personnellement il m’est souvent arrivé de trouver ennuyeux ou lourdauds dans le peu d’interprétations que je connais de ce qui n’est certainement pas mon Beethoven préféré.

On note cependant que ce sens de la résolution est plus en surface qu’en profondeur car par moments, les modulations croisées s’amalgament en mélodies simplifiées, pas désagréables, certes, érodant cependant l’expression générale.

Curieusement, cette précision plus systématique que progressive sert idéalement la musique excitée de Shame dans le très agité néo-punk Drunk Tank Pink revendiqué par un très engagé faux Robert Smith (Charlie Steen), où le ciselé extirpé par le FLS9 dans une musique un peu crade, portraiturant une Angleterre emmaillotée dans une grisaille de charbon et de brouillard, souligne les interventions de chacun dans le fouillis glapissant délivré avec 1,5 dB de dynamique. Ne vous trompez pas, j’aime beaucoup ce disque.

DIAMs 5 OR

 

 

Qualité du swing, de la vitalité, de la dynamique

En revanche, côté swing, autant le découpage au fil prodigué par le FLS9 convient à la mécanique rythmique des londoniens gueulards, comme, histoire de faire un 180°, à la scansion d’horloge d’un large pan de la musique baroque (surtout ne suivez pas mon regard) où le déroulement d’une série cartographiée de mesures métronomiques pourrait continuer indéfiniment, autant le swing plus hésitant d’un cœur en balancement sera moins à la fête.

Pourtant, dans Mare Nostrum II - qui réunit Paolo Fresu (décidément rarement aussi bon que quand il n’est pas leader), Richard Galliano et Jan Lundgren -, les compères osent une reprise de Monteverdi avec Si Dolce È Il Tormento (oui, soit, Monteverdi, c’est pas exactement du “baroque”) ; mais, déroulée par les souples inspirations de trois grands noms du jazz, la revisite du grand Claudio fait apparaître que le FLS9 n’est pas un virtuose des entrechats sensuels, préférant le pas martial des bottes de sept lieues au déhanchement de l’abrazo d’une Milonguera et son partenaire, y compris dans la totale déstructuration du Tango par Lhasa (« De Cara a la Pared » ou « El Payande »)…

Conscient que d’une manière générale, la haute-fidélité ne s’en soucie guère (du swing sensuel, je veux dire), le FLS9 n’est pas non plus un mauvais élève, mais disons qu’il en livre une présentation un peu prosaïque.

Les rebonds d’archets du Quatuor à Cordes Opus 10 de Debussy par le Quatuor Béla en souffrent sans doute aussi, car si la nervosité très fusionnelle des musiciens est impeccablement transmise, les subtilités de modulation ou diverses audaces rythmiques sont un rien sous estimées par l’illustre intégré italien alors que le Quatuor Béla, sans doute pour rafraîchir ou moderniser l’œuvre – à moins que ça ne tienne à son rapport permanent à la musique contemporaine -, ose des tempi ébouriffants, s’aventure dans des phrasés surprenants, jamais malvenus cependant. La vitalité des complices étant parfaitement intacte, on ne s’ennuie certes pas, mais on est plus intéressé par une lecture théorique que par une implication enlevée.

Quant à la dynamique, si elle sait se libérer allègrement sur les enceintes appropriées, elle ne le fait pas dans une totale fluidité des modulations et y oppose parfois des paliers comme on le notera sur le Zarathustra de Riccardo Chailly à la tête d’un des champions de l’univers orchestral : l’Orchestre du Festival de Lucerne. Si on peut regretter que le chef italien propose une approche de l’œuvre un peu cérébrale (évitant au moins la simple exhibition de muscles comme il l’a parfois fait dans sa jeunesse), pas totalement engagée, on ne peut que se réjouir de la démonstration orchestrale, la maîtrise de chaque pupitre, tantôt brillant, tantôt intimiste.

Il n’est pas impossible d’ailleurs que la personnalité de l’intégré FLS9 accentue légèrement la cérébralisation, tout en contribuant parallèlement à souligner les merveilles de couleurs et de précision de l’illustre phalange éphémère…

Un choix de priorité à faire donc.

A contrario, on distingue de belles couches d’un registre grave « qui pousse » sur « Black Lake » de Björk (artiste que l’on doit bien citer dans un article sur deux, non ?) sur les TAD Compact Evolution One dans une articulation rythmique bienvenue hélas trop souvent ramenée à une bouillie difforme. La voix (un peu durcie par la fatigue et la douleur du discours) de Madame Guðmundsdóttir est un délice de pureté dans cette combinaison confirmant que le FLS9 apprécie particulièrement d’être sollicité en énergie.

DIAMs 4 OR

 

 

Expressivité

Ah… Le moment où j’ai souvent envie de botter en touche.

Je l’avoue c’est un peu le cas ici. Mais qui de nous a eu la sotte idée d’inclure cette rubrique à nos critères ? Moi ? Ah…

L’intégré FLS9 est incontestablement capable de nombreuses pigmentations, il est tendu, fringant, voire incisif, mais personnellement, je suis resté à l’écart des musiques ; tout en en comprenant parfaitement le sens et la portée !

Car, incontestablement, l’appareil est vivant, ou plus exactement transmet le sentiment de musiciens ingambes, ou méticuleux, ou inventifs ; mais si on les devine, on ne les voit pas, de chair et de sang, de cœur ou d’âme. Le FLS9 se détache de l’incarnation pour livrer une lecture distanciée de la vérité, comme celle voulue impartiale et professionnellement détachée d’un présentateur de journal télévisé.

On va dire que je râle une fois de plus, mais si à l’oreille le mot sonne quasi-semblablement entre le râle qui peut être le dernier soupir et le RAL qui est un nuancier de couleurs, la confusion peut vite s’installer si l’on entend l’un pour l’autre. Le RAL ne décrit pas la somme infinie de variétés de teintes que l’œil peut percevoir selon les instants, les lumières ou tout simplement l’état des yeux. Et le dernier râle est le souffle de l’âme qui s’échappe, 21 g dit-on…

Lorsque je ne suis pas imprégné de ce tourbillon de gradations, colorimétriques ou humaines, je ne m’y retrouve pas. Mais c’est très personnel.

Avec le FLS9, j’ai entendu une recherche d’objectivité qui se traduit par un exact décryptage des notes, des mélodies, des sous couches des arrangements, alors que, sous le lien indéniable m’a manqué une part du liant ; et pour connaître des appareils qui me comblent mieux, je me sens incapable de situer celui-là sur le plan de l’expressivité, puisque, lors des moments où les combinaisons choisies ont révélé le meilleur, j’ai été sans doute séduit par ce que j’écoutais ; or, pour avoir eu entre les oreilles depuis des décennies tant de daubes exagérément voluptueuses ou flatteuses à outrance, timbrant n’importe comment et sans aucun sens de la vie, je n’ai pas envie de me contenter d’un jugement d’humeur.

DIAMs 3 ORANGEs

 

Plaisir subjectif & Rapport qualité/prix

Le bel intégré italien Audia-Flight FLS9 pose un cas de figure - voire de conscience - intriguant ; en effet s’il ne nous (en tout cas « me ») comble pas dans mon rapport à la musique, j’en comprends parfaitement l’orientation et n’ai aucune peine à imaginer les nombreux mélomanes qu’il pourra satisfaire par une sorte de rigueur distanciée, que d’ailleurs je trouve nettement préférable à la fausse onctuosité grasse d’une majorité d’amplis à tubes par exemple, pour ne citer qu’une des milliers de déformations que nos oreilles effarées subissent à longueur de tests.

L’Audia Flight ne cherche pas à faire joli mais à faire juste. Sur divers critères il y réussit, mais implique de fait une meilleure analyse des plans de l’architecte que la perception du bâtiment dans son environnement final.

C’est évidemment une option forte et assumée qui exige qu’on ne se trompe pas au moment de l’associer et qu’on soit sûr de son attente, car en aucun cas il ne s’agit d’un amplificateur comme il y en a trop : ceux qui, pour ne pas prendre de risque, se contentent d’être tièdes.

Avec des enceintes qui lui feront sortir ses tripes, il devient un redoutable postulant au titre de champion de l’énergie et de la précision.

DIAMs 5 ORANGEs

AudiaFligh FL9 5

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