à l’oreille





par LeBeauSon - Août 2020


PERCEPTION D’ENSEMBLE

La MV One Master est un concept en soi. Une rareté. Ne serait-ce que parce qu’elle est équipée d’un seul haut-parleur qui prend en charge la totalité du spectre.

On ne dépose pas ce genre d’outils entre toutes les oreilles, ni toutes les mains : il faut savoir les accompagner. Mais une fois la bonne combinaison trouvée, il sera difficile d’opposer une compagne musicale dotée d’un tel pouvoir de séduction lié à une rare matérialisation des timbres et des individus.

 MV One II LeBeauSon BDef 4140

 

Bien drivée, MV One Master saura distinguer toutes les nuances, couleurs et veloutés des Agapanthe.

                                                                                        

La théorie voudrait qu’à partir d’une source émissive unique et en absence de tout déphasage, la scène sonore soit parfaite. Dans le cas de la MV One Master, la théorie est en grande partie avérée.

… la définition de chacun par sa substance propre, accompagnée d’une permanente humanité, dégage d’une pichenette les éventuelles chicaneries de couleurs ! Bravo ! C’est suffisamment rare pour être souligné.

Côté swing et vitalité, lorsque le mariage n’est fait que pour le meilleur, la lune de miel s’éternise en crépuscules joyeux et aubes radieuses.

… Merveilleuse au-delà du dicible, Helen Merril chante The Feeling Is Mutual.

On peut le dire en effet : the feeling is mutual !…

DIAMs 6 ROUGEs

 

Je ne vais pas réitérer un inutile blabla pour présenter la société Davis Acoustics, un des jalons de l’acoustique française qui, outre des enceintes acoustiques, commercialise des haut-parleurs à destination de sociétés renommées ; et ce depuis 1986. Autrement dit Davis fait partie de ces fabricants d’enceintes qui conçoivent et fabriquent également leurs haut-parleurs.

Vous aurez peut-être l’impression qu’on parle toujours un peu des mêmes, et vous n’aurez pas tort, mais c’est plus facile de parler des gens qu’on aime bien et dont on apprécie les efforts et la prise de risque pour s’extraire de la norme ; comme de leurs mauvaises habitudes d’antan.

A ce propos, je plaide coupable : fut une époque où je n’aurais pas été aussi magnanime car, au milieu de quelques réalisations d’anthologie, Davis avait aussi la manie de proposer des machins parfois pittoreses, d’autres désolants et quelques incongruités carpolapinesques.

Or, aujourd’hui, nous allons précisément nous intéresser à un produit qui pourrait rentrer dans cette catégorie Chasse et Pêche.

La MV One Master.

La MV One Master est un concept en soi. Une rareté. Ne serait-ce que parce qu’elle est équipée d’un seul haut-parleur qui prend en charge la totalité du spectre. Elle remplace donc l’ancienne MV One via des progrès copieux.

Tout d’abord, je considère qu’il faut féliciter l’équipe de 37 ingénieurs pour son audace de sortir une enceinte en dehors des sentiers battus (multivoies etc…), revendicatrice, qui représente aussi l'actuel haut de gamme de la société.

37 ingénieurs ? Bien sûr que non. Est-ce une plaisanterie ?… Pas mon genre. Mon nom est Tonton Sérieux.

Voyez-y plutôt un plaidoyer : les vraies aventures créatives dans le domaine de la reproduction musicale (et quelques autres) ne se déclenchent qu’en petit comité. Au-delà, c’est la rationalisation (pour ne pas dire cérébralisation) qui triomphe. Technique, mais aussi commerciale : ce genre de concept est difficile à décliner en gamme, or la haute-fidélité n’est pas qu’une affaire de passion.

Et, soyez gentil : évitez de m’opposer l’exception…

Utiliser un seul transducteur large-bande - à ne pas confondre avec un coaxial (qui est un rassemblement de haut-parleurs) - n’est ni une exception ni une nouveauté, mais il faut quand même admettre que les fabricants qui se lancent dans le pari sont peu nombreux. Et pour cause : comment accorder une confiance absolue à l’unique beau-parleur qui doit être irréprochable sur la quasi-totalité du spectre et se comporter au mieux dans ce qui en maintient ou complète plus ou moins correctement les performances : la charge ?

Mmmhhh ?

Ici, la charge est un Bass-Reflex. Ce qui est peu fréquent avec ce type de H-P *

Vous l’aurez deviné, pour un concept technique aussi radical, les qualités demandées à l’équipement engendrent un prix de revient très élevé, pouvant facilement atteindre 10 fois le prix d’un bon H-P spécialisé ; au bas mot. **

Dans l’enceinte MV One Master de Davis Acoustics (pourquoi pas Acoustique au fait ?)) il s’agit d’un 8 pouces (21 cm, en gros, mais bon, quand on s’appelle Acoustics, on mesure en anglais) équipé d’un moteur pensé dans une technologie chère à Davis, à savoir une masse magnétique TiCoNAl tronconique de 5,7 kgs, technologie également utilisée en plus petit sur le transducteur principal de la Nikita. En outre celui de la MV One Master anime un équipage mobile probablement plus léger, en papier graphité à fentes axiales ( ? Non, ne riez pas). Son petit nom est 20 DE8. Sa bobine mobile est très large (54mm, bobinée sur champ avec du fil plat d’aluminium). C’est plutôt surprenant pour monter en fréquence, mais soit. Pas de double cône, pas d’ogive mais un dôme en métal (décompressé (…)), façon JBL LE8. Là également, on est dans l’exception.

Oui, bon désolé ami aspirant audiophile (vais-je éternellement devoir présenter mes excuses à tous ceux, nombreux, que la technique n’intéresse pas ? Oui ! D’autant plus que, dans le cas présent, on aborde une formule rare) : ici commence le moment où, pour ceux que la nomenclature technique amène à : « oui, bon, c’est c….t », il faut zapper et prendre l’ascenseur vers les chapitres consacrés à l’écoute. Sachez que votre serviteur a souvent envie de dire aux autres : allez sur le site du concepteur ; mais bon, il y a un minimum syndical, je suppose…

La courbe de réponse (publiée par le constructeur) semble dire que la réalisation finale du 20 DE8 (quel joli nom) fait le job, et l’oreille confirme qu’à défaut d’un filé très haut en fréquence, l’énergie délivrée compense allègrement.

Mais je prends de l’avance. Bouhhh, tu es un vilain impatient, Tonton pas très sérieux.

Continuons l’exercice qui m’horripile et que certains réclament (parmi lesquels quelques naïfs ou prétentieux qui pensent trouver la réponse artistique dans la fiche technique) (oui, c’est un « ggrrr » et je refuse que la direction le censure) :

L’enceinte commence à se mesurer à l’aune d’un meuble et sa section trapézoïdale n’y change rien :

1 m de haut, ça va, mais 27 de large par 50 de profondeur (non, pas des mètres, ne m’obligez pas à tout préciser), ça prend les dimensions d’un cercueil pour un film de David Lynch. La section en trapèze n’arrange pas la comparaison.

49 Kgs donnent une indication du sérieux revendiqué de la réalisation.

                              

Et 9000 € la paire une idée de son ambition.

Le coffre est incliné sur un socle noir mat, lui aussi trapézoïdal, la façade aux bords arrondis est du même noir. Toutes particularités qui allègent l’ensemble et le rendent plus sobre.

Inclinaison (7° (c’est scientifique)) et forme trapézoïdale sont parmi les évolutions majeures de la MV One devenue Master avec pour but de lutter contre ce qu’on appelle les ondes stationnaires, ou les effets de ping-pong des ondes en interne qui retraversent aléatoirement la membrane ou entravent ses débattements. Pour en rajouter une petite couche à ces doctrines audiophiles (ce qui ne signifie pas idiotes pour autant), les parois internes sont tapissées d’un revêtement alvéolé.

Du point de vue de Moi, qui semble prendre un malin plaisir à ironiser en permanence (alors que non, ce n’est pas un plaisir), on se contente trop souvent d’appliquer ces principes sans réfléchir aux corollaires. Or, la réalité concrète n’est pas si simple. Point.

Les proportions du Machin One ne sont pas vilaines, mais on ne me fera quand même pas dire que l’objet est absolument abouti.

MV One II LeBeauSon BDef 3984

Oui, oui, oui, question de goût, je l’ai déjà entendue celle-là.

N’empêche : un habile coup de crayon par un designer n’aurait pas fait de mal. On n’est cependant vraiment pas loin d’un dessin réussi mais… Je ne sais pas… Un petit manque d’élégance, sans être moche pour autant. Ni réellement assumer un style technique.

Il est probable que le meuble passe mieux dans la finition Ebène « black and white » (ça ne s’invente pas) que dans celle que j’ai eue sous les yeux, dite bambou doré.

Bien sûr, n’oublions pas que ceux qui accepteront l’intégrisme technique (et l’incomparable éloquence qui est supposé l’accompagner), feront fi de ce léger bémol, car au sein des rares propositions concurrentes, la plupart sont plutôt horribles.

Il suffirait peut-être à Davis de proposer comme tout le monde une version laquée pour élargir son public ?

Bon, continuons.

Olivier Visan, méritoire fils de son père (« M.V. » pour Michel Visan qui explique le nom révérant de l’enceinte), bien conscient qu’une enceinte employant un unique haut-parleur avec ce que cela suppose de promesse musicale, soit, mais aussi de manque de concession, a voulu rendre l’objet plus « universel ». Entendez : plus facilement acceptable par les hifistes égarés ou ceux qui se sont viandés lors du choix des autres appareils de la chaîne.

Aussi a-t-il poussé le facteur d’acceptation (ça existe ça ?) en proposant diverses entrées au dos de l’enceinte. Ce qu’il baptise : 3 enceintes en une.

Pour solder la question de la cinquième borne (et cinq bornes, c’est long), celle qui ne ressemble pas aux autres, elle est dite « liaison de masse » pour être connectée à la « masse » de l’amplificateur. Ça alors !... Il suffit de joindre via un vulgaire bout de fil (conducteur, quand même !) cette borne au « + » choisi parmi les 3 options offertes par la MV One Master. Le procédé n’est pas nouveau. Le premier souvenir que j’en ai vient de Jean-Marie Reynaud. Ou était-ce Tannoy ? C’est proposé, utilisez-le, mais de mon point de vue (…), ça ne définit rien de la qualité d’une enceinte, et la première JMR qui en était équipée ne permettait certainement pas d’y entendre autre chose qu’un artifice marketing. Même s’il y a une logique technique.

Je me souviens d’un fabricant de lecteurs CD dont les adorateurs affirmaient que le résultat « sonore » (où est la musique dans tout ça ?) était meilleur en éteignant l’affichage. Possible, mais le constat n’en était pas moins quelconque. Si le diable est dans les détails, le miracle en surgit rarement. Même jamais.

Donc bon, soit… En revanche, passer de temps en temps un petit coup de pinceau sur les membranes des HP pour virer l’accumulation électrostatique, c’est bien aussi.

MV One II LeBeauSon BDef 4049
 

3 enceintes en une disais-je donc, via 3 modes de branchement.

Le premier, subtilement nommé 1, correspond au mode pur et dur, à savoir en direct sur le haut-parleur.

Les deux et trois, finement nommés 2 & 3, passent par des circuits « RLC » (résistance/inductance/capacité… allez comprendre le « L » là-dedans… ouais ouais, on y reviendra un jour), en gros des circuits bouchon (quel vilain nom) qui permettent de « lisser », voire truquer la courbe dynamique subjective de réponse pour adapter l’enceinte soit à des électroniques exagérément amorties, trop contre-réactionnées ou simplement mauvaises. Le but avoué n’est évidemment pas aussi catégorique, mais la réalité est de cet ordre de trivialité.

Le pire versant de la hifi, en quelque sorte, mais je comprends et respecte la démarche d’Olivier V.

Le câblage interne est réalisé par Esprit, les connecteurs sont des WBT Nextgen, les condensateurs sont d’origine Mundorf. Autrement dit : Davis ne lésine pas.

Cependant, qu’on se le dise, passer par les positions 2 (acceptable) ou 3 (pitoyable ?… J’exagère sans doute un peu), revient à minorer ou flinguer les possibilités du très beau HP large-bande de la MV One Master, certes en lustrant la bande passante dynamique, mais au sacrifice partiel de la formidable vocalité. Bref, en banalisant le résultat. Dans ce cas, achetez une Nikita, le prix est plus faible et la majeure partie des qualités de la MV One préservée.

A propos de prix : MV One Master est proposée à 9 000 € la paire. Je l’ai déjà dit ? Ah oui !

Ça commence à compter, donc autant éviter d’en compromettre la philosophie parce qu’on aura été paresseux ou incompétent côté mise en œuvre. Un engin comme ça, aussi engagé, ça se mérite.

MV One II LeBeauSon BDef 2
 

Dernière donnée : le rendement est de 93.5 dB dans la position « libre ». La courbe d’impédance ne semble pas problématique, aussi pourra-t-on envisager des amplis à tubes pas spécialement puissants.

Rares sont les tests qui nous ont posé autant de problèmes et nous redoutons pour Davis les magasins ou magazines qui se contenteront de les brancher selon leur rituel : passer totalement à côté d’un objet hors norme comme celui-là est carrément facile. Les autoroutes ont rarement le charme des départementales, et les aires de repos aucune comparaison avec un joli sous-bois où les arbres pépient.

Il se trouve que de notre côté, ce type d’approche technique trouve plutôt bien sa place dans notre culture, sans être dupes non plus de la quasi impossibilité de réaliser une enceinte avec un seul haut-parleur qui ne passe par quelques aberrations sonores généralement rédhibitoires. Pour autant la démarche est louable et nos enceintes préférées tournent généralement autour de l’idée.

Alors, Davis a-t-il réussi la gageure ? Ah ah…

Nos conditions de test ont donc été plus compliquées que d’habitude et, une fois n’est pas coutume, nous avons passé plus temps à varier les combinaisons de sources, amplis et câbles – afin de bien cerner le produit – que les disques.

Mais ça en valait la peine.

Pour résumer, et refusant évidemment de citer les amplis dont l’ennuyeuse banalité est mise à nue par les MV One Massiter, les résultats les plus marquants (en terme de comportement, par forcément de hiérarchie) sont passés par un ensemble Chord Blu MK II + Dave (va falloir qu’on vous en parle), Legato + Andante EERA (toujours incomparable), un DAC300 Atoll, un Tsakiridis Aeolos Ultra (le meilleur rapport qualité/prix face à l’enceinte), un IN400 (excellente association), un Grandinote Shinai (ça a vraiment du sens !), Sugden Masterclass, et enfin un ampli à tubes KT150 qui n’a été produit qu’à peu d’exemplaires absolument remarquable par sa totale absence de contre-réaction et sa rapidité hallucinante, sans parler de son expressivité qui vient taquiner un Kondo Overture II. Avec moins de rigueur et tenue toutefois. Nous avons refusé de brancher ce dernier (le Kondo), histoire de ne pas rentrer dans le délire financier. Pourtant, l’idée n’est pas absurde.

D’autant que, côté câbles, nous avons grimpé jusqu’à des Tim-Ref Absolue Créations ou des Wing 2.1.

 

RICHESSE DES TIMBRES ET ÉQUILIBRE TONAL :

Quelle que soit la combinaison, le faste des timbres est un des points sur lesquels on ne saurait faire de reproche : MV One Master malaxe un foisonnement frissonnant de teintes et évolutions pigmentées mais surtout forge les matières des timbres (en position 1 prioritairement).

La richesse des harmoniques (non, ce n’est pas tout à fait la même chose) sera plus variable et dépendra du comportement de l’enceinte face à l’amplificateur. On pourra ainsi passer, sur le « Quatuor n°7 Op 108 » de Shostakovitch (par la « nouvelle » formation tchèque Paavel Haas Quartet) de la sensation d’un aigu écourté et un équilibre tonal discutable - bosselé en creux, induisant une sonorité de canard ou de carton, et un grave épais et flou sur des amplis dont la personnalité (ou l’absence de…) est comme scrutée à la loupe - à, au contraire, un développement d’enluminures chamarrées issues de la palette d’un coloriste sous LSD, épanouissant aussi bien les carnations que les substances (autorisées), avec un naturalisme sensuel qui est l’apanage de ce genre de gros HP puissant (en terme de moteur. De couple, en quelque sorte).

Il nous a fallu du temps pour tourner autour de l’enceinte (c’est une image : on n’a pas fait la Danse de la Pluie !) et concocter des alliances allant de très satisfaisantes (parmi lesquelles pas la plus chère : DAC 300 Atoll et Aeolos Ultra Tsakiridis) à assez extraordinaires : DAC Andante Eera et ampli à tubes « mystère » sans la moindre contre-réaction, dernière combinaison qui nous a permis de passer de la relative déception des premières heures à un festin de haute volée !

C’est un point difficile à expliquer, car s’il est clair que ces enceintes atypiques révèlent mieux leur potentiel quand la contreréaction des amplis est faible ou nulle, ça ne semble pas être la seule raison de ces variables comportementales. C’est intéressant, mais une fois encore : attention aux conclusions hâtives en les découvrant.

Dans les meilleurs associations, si subsistent quelques défauts, ils ne nuisent pas à une expressivité de premier ordre, et je vais me faire remonter les bretelles par la direction parce que c’est pas là qu’il faut en parler.

Quand la combinaison est bien arrangée, les divertissements de teintes s’accompagnent de ce « grain » si distinctif des enceintes de rendement élevé (oui, enfin, si c’était si simple) propre à sertir, littéralement, les corps dans l’espace.

La densité organique et l’empreinte physique que burinent les Davis sont alors délectables et surtout constantes, même sur les passages les plus ténus de l’œuvre, proches du bruissement. Un des points forts des enceintes à rendement élevé réussies : conserver la consistance des matières sur les passages chuchotés. On profite dès lors à fond de l’intelligence empressée de la formation tchèque pour nous proposer une vision comme distanciée dans le 2ème (Quatuor, Op 68) et au contraire d’une douleur incandescente dans le 7ème (Quatuor, Op 108). L’aigu ne file pas spécialement haut mais son énergie solide, diversifiée, compense largement ce petit manque d’extrême élévation en ne perdant jamais la plausibilité « mécanique » du violon y compris sur la chanterelle…

C’est un point qui m’obsède, je l’avoue, et je préfère nettement cette constance énergétique à l’aigu que la hifi de l’intelligentsia nous inflige, qui certes semble détaler très haut mais sans la moindre incarnation ni solidité, sublimant lamentablement les instruments.

« Sublimer » - dit-il ? Formidable ?… Non ! « Il » emploie « sublimer » au sens premier : faire passer d’un état solide à un état gazeux…

On (il) note à contrario une ponctualité moins assidue dans le bas du spectre, qui subit quelques variantes de suivi du violoncelle, des écarts de corpulence et boisé ; errances hypothétiques qu’on vérifiera en savourant le joli single de la géniale Billie Eilish (je n’y peux rien, c’est addictif) « everything I wanted ».

Donc, pour éviter toute ambigüité et quitte à insister (ah si si, j’insiste), si on se trompe dans l’association électronique ou câbles, les nappes sombres qui articulent les soubassements du morceau peuvent devenir totalement autonomes pour ne pas dire pachydermiques. Alors que, bien accompagnée, MV One (et Master) peut au contraire déployer une rare énergie et même des variétés de couleurs peu communes ; quand bien même la linéarité reste imparfaite, on passe de la caricature d’un attrape-gogo de la Butte Montmartre à un portrait où subsistent quelques passades entre le crayon 8B et le « repentir », autrement dit d’une indolence lacunaire à un hommage vitalisant.

Une incertitude que le jeu en apesanteur – visant la grâce plus que l’inventivité sans jamais sombrer dans la mièvrerie - d’Adam Laloum (Schubert : D 894 & 98), confirme sur quelques accords de la main gauche où l’énergie de MV One (Master ?) s’englue dans un voile d’épaisseur. En revanche, on vibre en sentant « l’empreinte » du doigt effleurant la touche ou la dilatation infinie de l’extinction des notes ; et si persiste la sensation d’un équilibre dynamique pas absolument juste, la vaste gamme de couleurs sans cesse en mouvement ajoutée à la perception de l’ivoire, marteaux, feutre, acier, épicéa et autre fonte ou bois procure un plaisir si rare qu’on oublie facilement, avec la bonne association, les irrégularités tonales, majoritairement compensées dans la hifi du commun par un ennui léthargique. Belle performance donc avec un seul haut-parleur qui, côté variation de jeu et de teintes dans le bas du spectre en remontre à d’ambitieuses multivoies.

Ceci étant, rares sont les enceintes qui peuvent ainsi basculer du tout au tout, de banales, pour ne pas dire aussi châtiée qu’un porte-voix, à des icônes de probité lyrique, rythmique et colorimétrique ; même si c’est une bipolarité capricieuse que l’on connaît pour avoir une bonne pratique de toute forme d’enceintes à rendement élevé ou en tout cas à expressivité forte. Mais, à ce point, quand même… Nos ADA peuvent passer d’un peu grises à pétulantes, soit, mais l’équilibre tonal en est constant. Quoique, tout bien réfléchi, la réserve face au choix des amplificateurs soit comparable.

En effet, bien drivée, MV One Master saura distinguer toutes les nuances, couleurs et veloutés, des Agapanthe. C’est un exemple. Une métaphore.

Le mode 2 (première cellule RLC) linéarise certes la courbe de réponse subjective sur une partie moyenne / haute du spectre et rend l’objet plus facile à intégrer dans des systèmes moins épanouissants, mais édulcore les teintes et, même si ce n’est pas le chapitre, assagit, ternit le bel enthousiasme de vie, soudain moins exalté. Je n’ai pas du tout aimé le mode 3 qui flingue l’intérêt totalement à part de cette enceinte, que nous préciserons en rubrique « Expressivité ». Oui j’ai déjà dépaqueté une bonne partie du cadeau, soit. Désolé.

Non ; en fait non. Je ne suis pas désolé.

Timbres

DIAMs 5 Rouges

Matière

DIAMs 6 rouges

Equilibre Tonal

DIAMs 5 Rouges

 MV One II LeBeauSon BDef 4001

Scène sonore :

Nous nous sommes amusés, dès lors que nous avons trouvé les combinaisons gagnantes, à approfondir quelques aspects particuliers d’un joujou de ce type.

Utilisant un seul haut-parleur et sans filtrage (du moins dans la position 1), la théorie voudrait qu’en absence de tout déphasage et à partir d’une source émissive unique, la scène sonore soit parfaite.

Fin de la théorie.

Dans le cas de la MV One Master, elle est avérée. A preuve la comparaison à laquelle nous nous sommes consacré (pas très audiophile) de deux versions du Concerto pour Violon d’Arnold Schoenberg Op 36 dans des visions quasi-contradictoires :

- la toute récente version d’Isabelle Faust (avec le Swedish Radio Symphony Orchestra (il faut un orchestre sinon ça s’appelle une sonate, voyez…) dirigé par Daniel Harding)

- la toute moins récente version (2012) de Michael Barenboïm, le fils de son père, le Wiener Philharmoniker (qui n’est pas son père mais l’orchestre indispensable pour contourner la forme sonate) dirigé par son père : Daniel. Boulez. Parce que Qobuz dit que c’est dirigé par Pierre Boulez, mais en fait non.

MV One Master distingue clairement l’approche radicalement différente des captations, très nettement en faveur de la version viennoise où l’orchestre, absolument sublime, prend toute sa dimension, chaque instrumentiste (et ils sont beaucoup sollicités dans cette œuvre trapue) sa place exacte, et la nature de son instrument gravée en relief et perspective, toutes sensations de « vérité » qui font de l’intervention de chacun un moment de délice. Le grain est délectable et, tout autant que la matière, sépare chaque soliste au sein de son pupitre. Croyez-moi, c’est un constat rarissime.

Et si l’instrument de Michael, le fils de son père, semble moins noble (boisé, coloré) que celui d’Isabelle fille du Docteur Goethe (je l’ai déjà faite dans un autre article, mais je suis fidèle à mon humour discutable), l’interprétation d’icelui est beaucoup plus ouverte, enivrante que celle de l’artiste allemande qui est pourtant une de mes musiciens préférés du moment. (Débrouillez-vous avec l’écriture inclusive)

La version Faust est sévère, âpre, cérébrale, renvoyant Schoenberg à des cauchemars dignes de Zdzisław Beksiński ceux qui n’ont pas compris que la musique avait évolué depuis Bach. L’offrande des Barenboïm, juxtapositions de brèves cellules ou blocs enchainés, toujours changeants, chantants et respirants, hisse l’œuvre vers une plus grande universalité et même - Schoenberg et Boulez vont se retourner dans leur tombe - une vraie beauté émotionnelle.

Que Schoenberg ou Boulez ne la ramènent pas trop : j’aurais pu aussi exposer la version d’Hilary Hahn ! D’un sidérant lyrisme.

Les effets d’espace « artificiel» sont parfaitement agencés par la Big Davis dans la nouvelle (courte) production de la DJ tunisienne Deena Abdelwahed : Dhakar ; et plus particulièrement les titres « Lila Fi Tounes », ses rythmiques dilatées en couches hybridées et le chant de crooner fictivement chargé de testostérone de la voix « pitchée » de la jeune femme (on est activiste ou pas !) et « Zardet Sidi Bagra » qui se ballade allègrement dans la tradition en y infusant la magie de sonorités inventives, alternatives, éminemment dansantes, fascinantes. L’ouvrage est soigné, flatte les sens, et inscrit dans diverses dimensions les croisements de cartes postales ou de rythmes exotiques qui réussissent à créer une implacable cohérence dans une théâtralité éclatée.

Nonobstant quelques flottements de générosité abusive du côté des fondations du spectre (dans un disque bien chargé), ce trop court moment est un bonheur sans équivalent sur MV One Master.

DIAMs 6 rouges

 

 

RÉALISME DES DÉTAILS

 

Le travail que l’on qualifiera d’expérimental proposé par Lee Ranaldo (ex Sonic Youth, groupe plutôt expérimental aussi, n’est-ce pas ?) et Raül Refree (Fernandez Miró) dans Names of North End Women, très inégal et essentiellement intéressant dans les égarements où la pensée cède à l’onirisme, une sorte de lâcher-prise envoûtant, permet en revanche de louer la transparence structurée autour d’un noyau organique de la MV One Master (qu’est-ce que c’est long à écrire à chaque fois) qui ne cache rien des trucages, efflorescences sonores, pulvérulences lentes, dialogues élégants, ni d’ailleurs de quelques facilités ramenant quelquefois l’opus pas totalement humble vers un dandysme agaçant. Comme mes articles ? Ouais, d’accord.

L’enceinte Davis permet de vivre la promenade chimérique des complices improbables qui s’égarent parfois dans des impasses, essaient des voies parallèles ou nouvelles sans vraiment s’y ébattre ou s’y épanouir, mais finissent par créer la poésie inégalable d’un sublime ratage. Or, je considère que certains ratages (ceux donc que je qualifie de « sublimes ») sont beaucoup plus intéressants que des réussites sans risque ou sans grande idée.

Catégorie bien fournie.

Duke Ellington, pas réputé pour être politiquement correct (ni modeste), disait : « il n’existe que deux sortes de musique : la bonne et la mauvaise ».

                                                                                     

La MV One Master (humpf…) cisèle aussi scrupuleusement l’incroyable minutie des diverses œuvres à géométrie variable réunies dans le bel hommage rendu à Alfred Schnittke : « Collection », publié par Melodyia. Diya… Me suis trompé. Précisément une erreur d’écriture que la MV One Master ne laisserait pas impunie (… elle vient de loin celle-là !). Le disque est d’autant plus intéressant qu’on passe de formes sonates à des concerti, toutes aussi passionnantes les unes que les autres et on ne perd jamais le moindre fil de couleur, fêlure d’ironie, fragment de facétie ou détermination des musiciens dans cet hommage mérité à un artiste hélas éclipsé par quelques-uns de ses contemporains.

Si les instruments des solistes sont d’une frappante intensité, la précision des pupitres d’orchestre l’est tout autant et on se rend définitivement compte que si certes l’équilibre tonal n’est pas aussi parfait qu’on l’eût souhaité - et donc les timbres parfois « réinterprétés » - la définition de chacun par sa substance propre, accompagnée d’une permanente humanité, dégage d’une pichenette les éventuelles chicaneries de couleurs ! Bravo ! C’est suffisamment rare pour être souligné.

Enfin, dans cette rubrique, je tiens à préciser que les matériaux ont toujours un appui de corps, de densité physique, et ne sont pas perçus par le cerveau mais bel et bien par une matérialisation dans l’espace entre l’enceinte et vous.

Autre passage où la finesse des détails – ou plutôt son absence – peut transformer un chef d’œuvre d’émancipation créative en migraines dignes d’une craniectomie sans anesthésie : Attitude de Rip Rig & Panic (1983), groupe jazz-punk bariolé, sans aucune retenue stylistique tout en imposant un graphisme musical unique, pénétrant, radical, un côté « rien à foutre, on est tellement balaises qu’on vous « e..e..e » tous » (un indice : il y a deux « m », un « r » et un « d » dans le mot), ou simplement si enthousiaste et animé de la volonté de balayer les cadres et codes, que sa musique éruptive, effervescente et agitée donne l’impression d’avoir été confiée à un Illuminati blindé de pervitine dont la bagnole est en train de faire quatorze tonneaux sur la crête du canyon de Cotahuasi.

Bien pilotée, contrairement à l’automobile du barge ci-dessus, MV One Master nous ouvre sur une vision d’éternité écrite par les zélotes de l’avant-garde que sont Mark Springer (à propos : je conseille sans retenue son You Are Here Now édité par Megadisc Classic), Bruce Smith, Neneh Cherry toute jeune avant qu’elle ne devienne la star contrariée que l’on connaît (et que j’aime ; oui, je t’aime) ou son « père » Don Cherry (rien que ça…)…

La limpidité du propos, des rires, de la raillerie, de la provocation, de l’indéterminisme de ce groupe inclassable laissant les hippies à leurs hypocrisies utopiques pour indiquer le nord magnétique d’un total affranchissement artistique, devient une évidence significative avec des engins aussi réactifs que MV One ou ADA de ppfff. Oups, pas pu m’empêcher de la citer aussi. Mais ils sont parmi les rares « reproducteurs » qui exposent l’immédiateté de la musique à l’état brut…

Or donc, si le travail de charge de MV 1 M (hihi) trahit parfois une certaine autonomie du côté des soubassements du spectre, jamais en revanche la structure mécanique n’est audible : aucun son de caisse, aucune tonique parasite, ce qui contribue à la précision de la scène sonore que nous avons préalablement soulignée.

Considération tout à coup très terre à terre, n’est-ce pas ?

DIAMs 4 ROUGEs


Ou

DIAMs 5 Rouges

Ou

DIAMs 6 rouges

Bref : choisissez bien vos appareils en amont.

 MV One II LeBeauSon BDef 4081

QUALITÉ DU SWING, DE LA VITALITÉ, DE LA DYNAMIQUE

 

Là encore, il est très surprenant de constater combien on peut passer de rien à tout en fonction des éléments en amont et de la position de filtre…

Mais lorsque le mariage n’est fait que pour le meilleur, la lune de miel s’éternise en crépuscules joyeux et aubes radieuses.

Le swing relâché, en indolents balancements, dans le superbe « Life goes on : Life goes on » extrait de l’album Life Goes On (sérieusement) de Carla Bley, irradie la sensualité ; que ce soit dans la souplesse tout en élégance et déhanché de Madame Bley (81 ans ?! Quel phrasé !), l’enrobement dans les déliés de la basse électrique lyrique de Steve Swallow aux cambrures boisées d’une basse acoustique et les interventions détendues d’Andy Sheppard au saxo d’une telle justesse d’aphorisme, d’un satiné mélodique qui en disent long sur la tranquillité quasi-mystique du Monsieur… La sensation d’être face aux musiciens, partager leurs échanges de regards, leurs sourires affectueux, leurs propres déplacements de corps, soulignent le naturel que ce style d’enceinte peut atteindre, là où la grande majorité des multivoies échoue.

La contraction des frappes, le tranchant des attaques et la vigueur vampirique explosent sur le très énervé « Pistol Whipped » extrait de Born Vilain (pas le morceau le plus rageur du disque, soit dit en passant) de Marilyn Manson où la production léchée permet aux Davis MV One Master (ouf) à la fois de concrétiser leur excitation nerveuse et asséner leur fringale d’acuité impulsive de peu d’équivalent ; sur les furieuses convulsions et distorsions de guitares, les hurlements de Banshee mélancolique que rugit le Grand Fondu aux dents aiguisés et la titanique assise rythmique de Fred Sablan et Jason Sutter (ou Chris Vrenna ?), la morsure de Pitbull déchaîne sa férocité ; ajoutons que, sur ce genre de déclaration de guerre, on ne déteste pas la tendance un peu fureteuse, légèrement invasive du gra(s)ve… Même à un niveau propre à fêler les verres de cristal quatre étages au-dessus de chez vous, MV One Master ne se prend jamais les pieds dans le tapis et l’intelligibilité reste souveraine, au prix peut-être d’une légère accentuation des subtiles flâneries tonales…

                                             

DIAMs 6 rouges

 

EXPRESSIVITÉ

Merveilleuse au-delà du dicible, Helen Merril chante The Feeling Is Mutual. On peut le dire en effet.

La déférence par MV One Master à la divine ferveur de l’Aristocrate très discrète du Jazz, inflexions chaudes d’une raucité de velours, d’une diction attendrissante de douceur et de sensibilité, notamment dans sa deuxième (ou est-ce plus ?) version de « Don’t Explain » est idéale pour souligner la capacité de Jelena Ana Milčetić (pour les intimes) à prolonger et faire voguer les notes sublimes a giorno, lascives, infusant un léger vibrato à l’endroit le plus inattendu du phrasé, telle une résonance naturelle du cœur… entourée de musiciens qui, plus qu’ils ne l’accompagnent, dialoguent avec tendresse et respect. Il faut dire que : Dick Katz, Jim Hall, Thad Jones, Ron Carter et Pete LaRoca, ça a de l’allure…

Atteint-on la même saveur émotionnelle que dans la première version par la même Helen Merill produite par Quincy Jones en 1955 (avec Clifford Brown) (chez EmArcy) où déjà la Voix des Songes révélait sa pleine maturité ? La MV One (Ma Steur) permettra d’en décider par soi-même. Sans filtre.

Et puis les boudeurs continueront d’affirmer que jamais on n’a fait mieux que Billie Holiday en 1944 (n’est-ce pas Myriam ?). Ecoutez sur les Davis et choisissez grâce à son exceptionnelle capacité à décrypter les frémissements d’éloquence. Personnellement, je ne suis pas très « podium »…

Autre forme de mélancolie dégingandée : Pop Crime de Rowland Stuart Howard, où la voix de crooner fatigué, un peu déglingué, évoquant évidemment Nick Cave ou plus encore Mick Harvey, prend aux tripes tant elle est troublante, fracturée, ici, au milieu de son univers entre folk (vraiment australien), blues ensablé et rock alangui, évoquant les dernières heures de Johnny Cash, notamment sa reprise de « Hurt »…

Magnifique moment de poésie vagabonde révélée par notre belle combinaison autour de cette enceinte décidément à part, sincèrement engagée sur la bonne voie de l’expressivité pure, où ce que réclame l’esprit mélomane se nourrit d’illuminations.

Enfin pour mettre les points sur les virgules (ou, sur les « i » (c’est mieux)) : essayons un exercice a priori contreproductif, à savoir l’électro Ambient minimaliste des frangins Eno, Mixing Colours publié par Deutsche Grammophon (rien que ça ?). On peut très facilement s’ennuyer à l’écoute (possiblement soporifique) de la succession des mélodies d’un Schubert sous sédatif, sans plus de relief que l’encéphalogramme d’une Momie, ou au contraire, avec l’aide d’une enceinte compromettante comme la MV One Master, expérimenter au niveau moléculaire ces lentes évolutions translucides, renoncer un temps à admirer des peintures à l’huile remplies de couleurs denses où le blanc est aussi précieux que l’or, pour s’immerger dans l’art pictural traditionnel chinois, saturé de blanc, dont le vide est l’œil de la peinture, le paysage n’étant dès lors rien d’autre que le cadre du vide.

Tout ça en position puriste, bien sûr : borne n°1, sans filtre…

En position n° 2, l’enceinte garde quand même un sens du grain, de la chair et du sang bien au-dessus de la moyenne, mais alors que la présence humaine est grandement protégée, on perd un peu l’enthousiasme, la franchise de la bonne poignée de main avec les musicos. Les attaques du piano roulent un peu par exemple…

Curieusement, sur une électronique totalement libérée (sans contre-réaction et probablement peu de tenue), la différence d’équilibre tonal entre les deux positions est à peine perceptible, sans doute parce que l’inouïe richesse des matières, des harmoniques, de la pugnacité vitale est telle que l’image tonale est « rassasiée » par une plénitude incarnée.

DIAMs 6 rouges

 

 

Ou

DIAMs 4 ROUGEs

En cas d’emploi des positions RLC.

                                                                                        

PLAISIR SUBJECTIF

 

On l’aura compris : MV One Master ne fera pas l’unanimité. Mais existe-t-il une enceinte parfaite ?

Celle-ci bénéficie d’une forte personnalité, c’est déjà une forme d’atout. Tous ceux qui ont connu et vibré à l’écoute de certaines Lowther, Tannoy ou autres Supravox, Ocellia ou quelques anciennes Altec sauront de quoi je parle.

Ils savent aussi qu’on ne met pas ce genre d’objets typés entre toutes les oreilles, ni toutes les mains : il faut savoir les accompagner.

Or, au milieu de ces légendes, la MV One Master est clairement la moins colorée (au sens d’une couleur marquée et vite pénible), la plus « moderne » et sans doute aussi la plus organiquement impliquée à condition d’un minimum de précautions. Elle a aussi pour elle de ne pas craindre un choix de musiques et des niveaux sonores pour le moins étendus.

Ajoutons que, grâce aux cellules RLC, on peut la rapprocher d’un public un peu déformé par la norme de la haute-fidélité, sans oublier que ce registre grave que nous avons, dans certaines conditions, trouvé un peu « affranchi », peut plaire précisément à ce même public. Et c’est très bien comme ça.

?

 

RAPPORT QUALITÉ/PRIX

 

Ben, c’est du tout ou rien n’est-ce pas. Je dirais donc hors-sujet ; mais pour moi, prenant en compte la rareté de conception de l’objet et ses possibilités volubiles, le prix est amplement justifié.

DIAMs 5 Rouges

Alors pourquoi retirer une étoile, me direz-vous ? Pour vous rappeler d’être attentif à sa mise en œuvre.

 

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* De mon point de vue (oui, encore), le choix d’une charge Bass-Reflex (mais qu’est-ce que c’est ? - insistent les candides !!!!) est une forme de compromis. Compréhensible, c’est vrai : les autres charges sont des casse-têtes ou autrement limitatives.

Le Bass-Reflex est statistiquement la charge la plus (et souvent mal) utilisée dans la haute-fidélité. Toutefois, pour mettre en œuvre un haut-parleur unique, dont le rendement est élevé et qui couvre la totalité du spectre, c’est un choix plus « osé » (ou plus couard, c’est selon), car ce genre de haut-parleur est rarement linéaire et/ou ne résonne pas très bas. Sans parler d’un QTS (alors pourquoi j’en parle ?) mal adapté du fait de la puissance du moteur théoriquement doté d’un entrefer étroit pour un équipage mobile léger. Le QTS, en gros, c’est ce qui caractérise l’amortissement du haut-parleur ; euh… c’est vraiment très schématique !

Mais Davis fait le choix du Bass-Reflex, pas d’une charge à pavillon arrière (quasi-immaîtrisable il est vrai), un Quart d’Onde, ni même un baffle-plan. Ce qui signifie que le haut-parleur embarqué a été équilibré sans forcément viser une efficacité (rendement) ou une vitesse maximales, mais une bande passante étendue et régulière.

** Et dépasse bien souvent la somme allouée à la multiplication des « drivers » (c’est pour diversifier le vocabulaire) sur des enceintes 3 ou 4 voies, y compris vendues au prix d’une Rolls, car le secret d’une enceinte ne réside pas toujours dans le prix des composants.

Parfois si.

Notez que l’exemple de la Rolls est à multiple tranchants, car le prix du boudoir roulant repose autant sur la qualité d’assemblage du cuir que celui des pièces mécaniques.

 MV One II LeBeauSon BDef MV One II LeBeauSon BDef 2

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