à l’oreille





La réputation du french lover a encore du sens !

Par LeBeauSon - avril 2020 


PERCEPTION D’ENSEMBLE

Le convertisseur numérique / analogique Atoll DAC300, conçu et fabriqué en France, relève du miracle, par sa qualité de fabrication, sa technologie, l’universalité d’emploi et avant tout : côté musique, c’est du bonheur garanti, combinaison de saveurs, vitalité, et respect de la verve artistique.

ATOLL DAC 300 2

 

Ajoutons une jolie ligne et un prix étonnamment contenu et on comprend que le cocktail est d’une rare intensité.

Les timbres prospèrent, différentiés, matérialisés, nourrissant des univers aussi divers que possible… Vraiment la précision est au rendez-vous de l’écoute, aérée et ouverte …

Le DAC300 démêle toute difficile partition dans une totale décontraction, extériorisant une propice autorité pour éviter le cafouillage dans les opus chargés. Le swing en découle si évidemment qu’il est impossible de ne pas embarquer la dame alors présente à mes côtés pour une folle danse. Oserai-je l’avouer ? : I just adore, she’s asking for more…

La signature des Atoll est bien au rendez-vous de ce banc d’essai : ces gens savent ce que signifie l’expressivité et le DAC300 fait figure de référence, jusqu’à présent, dans cette fourchette de prix et bien au-delà…

2500 € ?… zéro faute…

PERCEPTION D’ENSEMBLE :

DIAMs 6 Bleu

 

A force de chercher l’exotisme partout, d’écouter que la culture musicale plus étendue des anglais leur confère une meilleure capacité de créations d’appareils haute-fidélité (qu’est-ce qu’on aura pu l’entendre ce lieu commun éculé et crétin…) ou que les américains, quand même fondateurs (oui, mais de systèmes à pavillons gigantesques derrière des écrans de cinéma), ont su développer une meilleure industrie du son et autres clichés, on en arrive à oublier que la France abrite quelques fleurons, souvent humbles, voire trop.

Marque française créée en 1997, Atoll Electronique a toujours su maintenir le rythme pour rester au top de la technologie sans déroger à la double volonté d’affirmer une identité dans le fatras de concurrence - l’idée que la musique doit rester au cœur de la reproduction, vivante, variée, habitée -, et de maintenir les produits à des prix très raisonnables, et surtout indiscutables…

Oui, ça fait sourire, mais à la lecture de nos actuels ou futurs articles, vous comprendrez que, si tous le revendiquent, peu le réussissent ; sans parler de ceux qui visent avant tout à la « beauté » sonore…

Et il faut croire que bon nombre de particuliers l’ont compris puisque la réussite d’Atoll se compte en dizaines de milliers de clients à travers le monde, plus de trente pays, y compris ceux où la tradition « hifi » est forte, le Japon, l’Allemagne, la Corée…

Atoll couvre un large éventail de propositions, sources numériques (lecteurs CD, DAC, lecteurs réseau) et analogiques (pré-phono, amplificateurs intégrés ou éléments séparés). Fidèle à l’idée originelle, Atoll continue de créer des produits très abordables, fabriqués en France, exploit rendu possible grâce à une unité de production moderne, un outil polyvalent, et bien évidemment une politique industrielle rigoureuse.

Si elle a bâti sa réputation depuis 20 ans sur des appareils à petits prix, Atoll présente aussi des appareils haut-de-gamme ; à ce propos, nous faisons partie de ceux qui estiment que son haut-de-gamme pourrait être proposé à des prix bien plus élevés, compte tenu de la mise en œuvre technique, certes, ainsi que - et surtout  - du résultat à l’écoute. Or, les frères Dubreuil sont fidèles à eux-mêmes et les appareils de gamme élevée bénéficient du même rapport qualité/prix que les petits.

 

Nous allons (en fait, « je » allons ») vous décrire aujourd’hui le DAC300 qui est à l’heure actuelle, en DAC autonome, le plus haut de gamme de la marque, sachant qu’il y a « au-dessus » le CD400, lecteur de CD dont le DAC peut aussi être exploité indépendamment.

Euh… on est déjà dans le jargon technique ? Voui… Pas faux…

Petite parenthèse : on a beau vouloir s’adresser à Vous, Profane de la haute-fidélité, Amoureux de musique, ou d’art, ou de culture, je tombe souvent dans le piège des explications techniques un tant soit peu obscures, intéressant essentiellement les initiés, et je m’en excuse. Vous pouvez donc aller directement au paragraphe : Richesse des timbres et équilibre tonal.

On ne vous en voudra pas, promis.

Un DAC, qu’est-ce que c’est ? Un convertisseur numérique / analogique. Partant du principe que tout le monde n’est pas calé dans le domaine, je précise que c’est, dans votre chaine, l’appareil qui reçoit des fichiers ou un flux numérique envoyés par un transport CD (c’est un lecteur de CD dépourvu de DAC… oui, on tourne en rond) ou par un lecteur réseau (qui peut-être un ordinateur), tous signaux numériques (codés en 1 & 0), et les transforme en signal électrique (ou analogique) exploitable par le reste de votre chaîne, à savoir l’amplificateur et les enceintes.

Si vous avez un lecteur CD (et quand même, depuis le temps, vous avez dû au moins en apercevoir un) vous avez aussi un DAC sans le savoir, à l’intérieur. Mais celui-ci n’est pas toujours accessible pour traiter des signaux externes, gérés par une lecture réseau et stockés sur un disque dur ou un serveur, ou venant de votre plate-forme préférée, Qobuz, Tidal, Spotify, Dix heures (Deezer ?) etc…

Je me demande si je ne serais pas plus clair en écrivant directement en mandarin.

 

Le DAC300 est un appareil de technologie très récente et permet par conséquent d’exploiter (selon les entrées) tous les formats actuels et futurs de fichiers (32/768 (on n’y est pas encore) ou même DSD (c’était le format des SACD) (mmmhhhh ? Des questions ?)).

Pour faire simple : vous ne serez pas contraint de changer votre DAC de sitôt.

Appareil très fin (60 mm de haut), sa ligne élégante avec ses deux gros jolis yeux tout ronds encadrant une fine bouche sérieuse, est très réussie, à la fois sobre et coquette et disponible en noir ou silver.

 

Il est muni d’entrées (numériques, de fait) très nombreuses (on ne va pas refaire la fiche technique, mais c’est peut-être un record) et de sorties également, y compris numériques (!? Pour faire des copies ?). Les sorties qui vous intéresseront en premier, celles qui raccordent le DAC300 à votre ampli intégré, sont doubles : une sortie RCA ou une sortie XLR réellement symétrique.

Précision importante : vous pouvez relier directement votre DAC300 à un amplificateur dit « de puissance », c’est-à-dire dépourvu de partie préampli, puisque l’étage de sortie du DAC300 est en quelque sorte un préampli, et le niveau de sortie est réglable depuis le gros bouton de droite ou depuis la télécommande fournie.

Faudra m’expliquer un jour comment je suis censé m’y prendre pour ne pas lasser de détails en apparence superflus les curieux non-initiés. Facile à dire…

Ah, oups, parmi les détails qui ne relèvent pas du détail ? Le prix : 2500 €. Un cadeau, franchement…

                                               

Nous avons concentré nos essais et comparaisons en utilisant l’appareil avec un niveau de sortie fixe (on peut le déterminer une fois pour toutes) et sur deux types d’entrée, à savoir USB et Coax, reliés à deux lecteurs réseaux différents et un transport CD.

Ecoutes menées sur amplificateurs intégrés Atoll IN200 & 300, Tsakiridis Aeolos Ultra, Engström Arne et Grandinote Supremo, autrement dit parfois des combinaisons démesurées. Enceintes Davis Courbet 4 (ça, il faut absolument qu’on fasse un BE prochainement, c’est une vraie petite bombe), Manger P2, Mulidine Cadence « ++ », et TAD E1-TX, excusez du peu… Câbles Absolue Créations, Van den Hul, Cardas, Wing, Neodio.

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RICHESSE DES TIMBRES ET ÉQUILIBRE TONAL :

Bon départ : les timbres prospèrent, à la fois très différentiés, matérialisés, nourrissant des univers aussi divers que possible.

Les couleurs, pointées et justes, raffinent la joie d’écouter der Freischütz (Carl Maria von Weber) dans la parution très scénique de Marek Janowski (Frankfurt Radio Symphony). La production est soignée et l’Atoll DAC300 dorlote la teneur artistique, que ce soient les solistes (à souligner l’Agathe de Lise Davidsen), ou le chœur dont la diction est rendue très compréhensible par une belle aération, qui plus est placé dans un espace plausible. Ce bouillant « petit » DAC concocte la double friandise de confirmer qu’il n’y a quand même pas que la version de Kleiber qui compte (dont on peut se demander si le tempo rapide est vraiment le meilleur choix) et de souligner les finesses de coloris d’un orchestre d’autant plus surprenant qu’il ne nous avait pas toujours épatés par le passé, notamment dans les Mahler très controversés d’Eliahu Inbal, dont la vision honnêtement intéressante et en tout cas novatrice des « dix » symphonies lues comme les pages d’un unique ouvrage, était grandement mise à mal par une phalange approximative.

Dans l’opéra de Weber, on constate au contraire une belle unité et des jeux de timbres totalement au service d’une approche qui sait parfaitement entretenir la force dramatique de l’œuvre, habilement contourner les moments qui souvent m’exaspèrent, plus proches d’une opérette de Luis Mariano. Mais bon, c’était aussi le renouveau de l’opéra romantique allemand…

L’héroïque DAC300 sait non seulement ouvrir les couleurs sur un paysage foisonnant mais le rendre expressionniste par un sens de la matérialisation franchement affirmé. On profite en effet d’une structuration des anatomies sculptant l’espace, une présence physique, qui établit la scène sans la moindre hésitation !

Confirmation de ce ressenti via le piano fleurissant de Béatrice Rana qui dépose à nos pieds de Princes d’un jour un Ravel d’anthologie (Miroirs et la Valse) ; oui, je n’hésite pas ; or, côté Ravel, il y a du référent. Mais je crois que le talent de la jeune italienne - qui m’avait déjà ébloui dans un programme Prokofiev / Tchaïkovski - atteint celui des plus grands, sans aucun doute ; je gage qu’elle saura convaincre ceux qui n’aiment pas la « musique française » flottant dans ses enluminures invertébrées, et je sais de quoi je parle : j’en côtoie quotidiennement. Les délicatesses de teintes, les douceurs perlées du phrasé installent une atmosphère aussi troublante que les appuis vrillés que requiert la pression contradictoire dans les Stravinsky qui complètent le disque…

 

Le DAC300 bichonne les modulations dans une harmonieuse délectation qu’un ou deux de nos repères pourtant plus coûteux négligent parfois !

L’équilibre tonal ne connaît pas la moindre hésitation : quel que soit le message dynamique dessiné par la musique, on conserve une densité vigoureuse qui conquiert physiquement l’espace. Bravo.

Cher Atoll, je ne vous remercie pas, je viens d’écrire 3 rubriques en une !

Allez, un dernier petit plaisir de timbres ? David Bowie. Oui, une fois de plus. Qu’y puis-je, il a surgi tout seul sur la tablette. Mais… Mais, mais… Non, ce ne sera pas Black Star, mais « Lost is Lost » extrait de « The Next Day » où la voix fatiguée m’avait laissé craindre que ce serait peut-être une dernière fois (je suis un sale type, incontestablement, mais avouez que l’artiste se rendait hommage à lui-même) ; l’Atoll DAC300 appréhende les évolutions d’un vibrato artistique lustré qui exprime aussi la vulnérabilité émergeant d’une rythmique très solide même si simplissime et, puisque nous sommes dans la rubrique timbres, parfaitement agencée et lisible. Un beau moment d’émotion à écouter ce contraste habile qui nécessite une lisibilité des pastels de premier ordre. « Oh, what have you done ? »

On est aux antipodes de ces trop nombreux machins qui proposent du « mou » sous prétexte d’être chaleureux ou du « clinique » sous prétexte d’être précis : le DAC300 concilie impeccablement justesse et sensibilité.

Dès cette première rubrique, Atoll prouve une fois de plus que le rapport qualité/prix explose littéralement ! 

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Pour ceux qui n’ont pas compris le principe, je n’hésite pas, en dépit du désaccord de mes collègues, à parfois accoler des diamants de la catégorie supérieure à un appareil dont les performances dans au moins un critère le revendiquent.

 

RÉALISME DES DÉTAILS :

Le DAC300 est-il le convertisseur le plus transparent de la planète ? Sans doute pas. Mais comment le savoir tant il pousse la barre très haut ? Mieux encore : tant, comme pour les timbres, l’homogénéité est sans faille.

J’ai voulu essayer un fichier DSD : l’album « The Lamb Lies Down on Broadway », Genesis 1974, « Fly on a Windshield » où le « héros », Rael, voit s’auto-bâtir un immense mur dans la rue. La poussière s'agglutinant en croûte sur sa peau l’immobilise tandis que le mur approche, engloutissant tout Manhattan. Rael, paralysé, ne peut échapper au choc telle une mouche sur un pare-brise. Voyez l’idée ? Alors la question est : quelle était la marque de la moquette métaphysique ? Ou bien faut-il se méfier de Jodorowsky, puisque l’album est inspiré d’un film d’icelui, El Topo.

Qu’importe, le poème est un moment de pure création sous des dehors simples, dès lors que s’installe la lente et longue séquence de l’épique guitare, soutenue par Mellotron, basse, batterie d’un lyrisme envoûtant dans un groove capiteux aux variations délicates… Le DAC300 sépare les fluides magiques des musiciens sans nuire à l’intégrité, fait apparaître d’astucieux accords dans le jeu de Steve Hackett, des harmoniques sublimes du Mellotron et révèle des instants de frappes étonnamment inventifs dans la partition de Phil Collins, beaucoup plus surprenant que souvent…

La lecture offerte par le DAC300 de « Athena » (Sudan Archives et son violon) décante vers plus de richesse un album vite répétitif, explorant des sous-couches tout en discrétion, sans rien changer de la perspective globale, au bénéfice d’un acte artistique certes mince mais au moins respecté jusqu’au bout alors que je n’avais pas tenu au-delà de la moitié du deuxième titre sur un autre système (plus cher !).

Vraiment la précision est au rendez-vous de l’écoute, aérée et ouverte, au petit regret peut-être d’un aplomb un peu musclé, un peu autoritaire qui, ceci étant, dopera les systèmes endormis ; et ils sont légion…

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SCÈNE SONORE

J’ai évoqué plus haut la production splendide du Freischütz de Weber. La page hautement surnaturelle qui clôt l’acte deux (« Die Wolfsschlucht ») est l’occasion de louer la scénographie réalisée par les techniciens et les musiciens, brodant un vibrant mystère que les chœurs malfaisants - comme les échanges des protagonistes sur une scène en mouvement - renforcent d’une sourde terreur, soutenant un spectacle d’une parfaite théâtralisation… Performance saluée par le DAC300, à un petit détail prêt, à savoir un relief moins déployé en profondeur que sur les meilleurs repères. Pour autant les plans sonores sont abondants et distincts.

Ce que nous vérifierons dans l’éblouissante Symphonie 21 op. 152 de Mieczysław Weinberg parue chez DG sous la baguette de Mirga Gražinytė-Tyla dirigeant le CBSO : on profite à fond de la complexe orchestration d’une œuvre d’un seul tenant mais aux figures contrastées, où le violon triste noue une sorte d’inquiétude immanente, même dans les moments plus ironiques, pas très fréquents.

Par éblouissante, je parle de l’interprétation magistrale et de la captation plutôt réussie (timbres un peu rêches quand même, surtout les violons amalgamés) d’une œuvre douloureuse, où la jeune lituannienne déjoue tous les pièges (je dis souvent « jeune », mais cheffe et directrice musicale du CBSO à 30 ans et contrat exclusif sans limite avec Deutsche Grammophon, quand même, ça cause !), contournant le pathos sans craindre d’exprimer le tourment, lançant l’orchestre dans des élans colossaux sans risquer la démonstration, jouant du mystère comme de l’intimité et évitant aux alternances de puissante à chambriste la facilité de banales contradictions…

Le DAC300 démêle la difficile partition dans une totale décontraction, positionnant l’armée des musiciens comme à la parade, extériorisant une propice autorité pour ne pas tourner au cafouillage dans un opus aussi chargé. On se rappellera à la rigueur avoir connu des scènes plus profondes et des étagements de plans plus marqués, pour autant la compréhension de la lecture très enlevée, sensible et émouvante brillamment menée par la jeune femme est impeccable ! Un grand moment de musique, pour tout dire sur des Cadence « ++ ».

 

Même constat d’une scène sonore très stable et incarnée dans le bel exercice du Quatuor Belcea nous proposant un programme Leoš Janáček (les 2 Quatuors) & György Ligeti (n°1 « Métamorphoses Nocturnes ») où peut-être les contrastes ou effets sont un peu appuyés mais la constance de l’engagement nerveux et du lyrisme procure une modernité audacieuse aux 3 œuvres. La prise de son, au-delà de très beaux timbres et résonnances de bois différentiant habilement les musiciens, recrée une scène que le DAC300 restitue là encore avec la tranquille sureté de l’expérience. Tout le monde est à sa place et sans discussion. On note une fois de plus la vigueur musclée qui toutefois ne nuit jamais au liant, au suivi impeccable des notes absolument indispensable pour ne pas trahir le Ligeti…

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QUALITÉ DU SWING, DE LA VITALITÉ, DE LA DYNAMIQUE

Ce liant permanent est également incontournable pour espérer le swing : clairement le DAC300 n’en manque pas.


Pour vérifier, rien de tel que le vinyle, n’est-ce pas ? Alors nous avons écouté du vinyle. Marilyn Monroe, ”My heart belongs to daddy”
Euh… enfin, du vinyle sur un DAC, comment dire… Nous avons choisi la version HR proposée par la BNF issue du microsillon… Voilà…

Morceau de bravoure, Marilyn était bien meilleure chanteuse que ce que la pensée commune lui concède : malice sensuelle, sursauts mutins, vibratos inattendus font de ce trésor historique, unique, irrévocable, un joyau de bonheur où l’actrice le dispute à la chanteuse pour une injection de pur érotisme… « I just adore, he is asking for more… » ; et le swing tient de la gifle caressante, sublimée encore en prolongeant le plaisir de la BOF avec « hey you with the crazy eyes » catapulté dans un élan endiablé par Frankie Vaughan qui a décidé de donner une leçon au petit frenchie (Yves Montand, pour mémoire), exalté par un orchestre branché sur du 10 000 volts : quel pied ! Quelle affirmation de swing renvoyant quasiment toutes nos stars locales au néant ! Ou quel ennui si le système ne suit pas.

Avec le DAC300, c’est difficile de ne pas embarquer la dame alors présente à mes côtés pour une folle danse. Oserai-je l’avouer ? : “I just adore, she’s asking for more”.

                                 

Un épisode sentimental qui me rappelle un autre moment de danse improvisée, un jour déjà lointain, dans un magasin de disques où passait la toute nouvelle chanson de Feist « secret heart » ; la charmante vénézuélienne qui m’accompagnait m’a pris par la main pour, devant la foule amusée ou complice, esquisser quelques pas de tendresse. Depuis ce jour, écouter cette chanson est un bonheur ou un supplice ; avec le DAC300, c’est tout simplement une émouvante chanson dont le swing, tout en frêles inflexions, vole avec la légèreté d’un voile de soie pris par le vent, me ramenant à un attendrissant souvenir…

Grandiose démonstration d’une dynamique toujours sous contrôle dans la majestueuse « Grande Messe des Morts » de Berlioz par John Nelson, où jamais les ascensions divines, qu’elles soient nerveuses ou onctueuses, ne créent ni la moindre crispation, ni la moindre sensation d’une perte d’intelligibilité ou de crans dynamiques, pour au contraire suivre les écarts par des sinuosités délectables dans un agencement temporel sans la moindre erreur.

On a certes vécu des liens de fins de notes plus subtilement croisés, mais sur quelques rares machines seulement ; et à quel prix…

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EXPRESSIVITÉ :

La signature des Atoll, au moins depuis quelques années, est bien au rendez-vous de ce banc d’essai : ces gens savent ce que signifie l’expressivité et le DAC300 fait figure de référence, jusqu’à présent, dans cette fourchette de prix et ne connait guère de rivaux au-delà.

L’expressivité s’impose plus - sur le DAC300 - par la constance organique, la définition des anatomies, la liberté rythmique et la sensualité que par le frémissement ou le jeu des ombres et lumières sur la peau… Pourtant aucun doute : on vibre à la présence des musiciens, quels qu’ils soient, et même intensément sous la morsure délicieuse de Sabrina Claudio (oui, bon, je sais…) dont le talent indéniable dans le plutôt réussi Truth Is souffre de la comparaison avec une consœur surnaturelle, surtout qu’elle semble parfois la copier à la note et à l’intention près : la géniale Billie Eilish. Le DAC300 aide à avaler la pilule en soulignant délicatement les modulations chuchotées ou jouées avec une grande justesse par la demoiselle… C’est d’autant plus amusant qu’on annonce une collaboration sur un titre entre les deux jeunes femmes (filles). Excellente opportunité de vérifier que la patronne est la plus jeune des deux. Le DAC300 contribue grandement à deviner pourquoi !

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PLAISIR SUBJECTIF :

Si les grincheux snobs sont capables d’oublier leurs à priori, ils feront le même constat que les mélomanes de tout poil : l’Atoll DAC300 est un objet de plaisir, par sa verve musicale d’un côté, mais aussi par son autorité physique démoniaque certifiant un caractère à toute épreuve : même pas peur !

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RAPPORT QUALITÉ/PRIX :

Bon alors là, c’est trop facile…

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Universalité d’emploi, bonne bouille, engagement musical d’une sincérité d’évangéliste : zéro faute.

Sans le prosélytisme.

 
ATOLL DAC 300 3

 

Petit rappel préalable nécessaire :

Nos bancs d’essai sont engagés et assumés : nous affirmons qu’un certain nombre de critères « sonores » doivent impérativement être respectés pour exalter la musique, cause fondatrice de notre serment. C’est notre point de vue, notre attente, notre motivation. Une fois ce préalable énoncé, il n’y a pas de place pour la « subjectivité » dans nos BE mais une évaluation précise autour de ces critères définis par ailleurs.

La perfection n’existant pas, notre devoir est de décrire le plus précisément possible les paysages qui vous seront proposés par l’appareil que vous choisirez comme véhicule émotionnel pour un long voyage. De fait, nos bancs d’essais n’hésitent pas à pointer des petites et moins petites imperfections, limites ou réserves qui, au milieu de qualités que nous mettrons prioritairement en avant, émaillent le comportement de chaque appareil.

Cela paraîtra sévère parfois mais jamais malévole car c’est le refus d’une consensuelle hypocrisie qui nous anime, pas la volonté de nuire. Ayez conscience que seul un défaut rédhibitoire sera cruel et définitif, pas d’infimes errances de comportement au sein d’un océan de bienfaits. Attention donc à bien mesurer que le pointage d’un accroc mineur peut malencontreusement prendre plus de relief qu’un flot de compliments.

En outre, un peu contraints par les limites du vocabulaire, nous vous rappelons d’avoir en tête qu’on ne devrait pas tester une Renault Clio comme une Audi RS6. On ne peut et ne doit en espérer les mêmes performances mais on a le droit de savoir, dans le cadre d’un choix dicté par un budget, ce qu’on peut en attendre.

Par chance, en haute-fidélité, on trouve parfois des appareils très raisonnables qui sont de belles berlines ou sportives.

Outre que, bien sûr, nous ne sommes pas infaillibles, nous comprenons que d’autres favorisent des aspects différents de la reproduction musicale ; nous nous efforcerons donc d’exposer en toute impartialité la vocation ou orientation esthétique (sonore) des appareils testés.

Et afin de respecter les avis divergents (parfois même entre nous, pourquoi pas) nous ouvrons d’une part la possibilité à nos collaborateurs d’intervenir en cours d’article mais surtout au fabricant ou distributeur du matériel testé - ou un représentant désigné par ceux-ci - de compléter notre test par un commentaire, un droit de réponse.

Enfin, autant nous avons des notions précises de technique, autant nous considérons que nous ne devons pas nous laisser influencer par des a priori, estimant en outre que ce genre de considérations n’intéresse pas la plupart des amateurs de musique non audiophiles. Par conséquent nous survolerons volontairement ces aspects.

Banc ecoute