Piano : Arcadi Volodos plays Brahms

Sony Classical - 2017 - Classique

Comme chaque disque de Volodos, qui pourtant est issu de la douleur, du doute, de l’épreuve, le geste est infaillible.

Volodos déploie une minutie de chaque seconde, pesée mais frémissante, imprégnée de sens mais légère dans sa plénitude, qui jamais ne tourne à la préciosité, au gongorisme ou à la flagornerie.

A ceux qui posent la question, la fameuse question « aimez-vous Brahms ? », « est-ce que j’aime Brahms ?», je réponds Volodos.

Car on sent le même homme qui nous a proposé il y a quelques années un superbe hommage à Mompou.

Il y a du Mompou dans son Brahms, mais aussi du Debussy dans quelques passerelles en apesanteur pure, une sorte d’allégresse lyrique contrariée, contrastée, qui réussit cependant à coller au texte, ne trahit jamais Brahms, en lui évitant un côté trop terrien, trop concret qui parfois fait douter.

Une beauté supérieure anime le texte, imprègne l’air d’une suavité prégnante, harmonie du sens et vocalité des intentions, Volodos malaxe la musique procurant toute l’intensité d’une cure de jouvence, de bien-être, et si chaque note est pour lui un instant de doute, elle est pour nous une semence de plaisir.

La virtuosité est indéniable, au service d’une interrogation intérieure, la légèreté apparente sous-tendue par une réflexion permanente sur l’art et son expression, l’intelligence rejoint la volupté…

Magnifique, incontournable, d’autant que le fichier HR chez Qobuz permet de profiter d’une prise de son méticuleuse idéalement au service de l’interprète, déployant une gamme de couleurs plus par la variété de son toucher que par la richesse de l’instrument.

Bravo.