SÉLECTION DE DISQUES





PVA - Blush - 2022 Ninja Tune

Par leBeauson - décembre 2024


Je n’avais pas vraiment envisagé d’écrire une « critique » de l’album Blush de l’épileptique groupe londonien PVA.

Mais voilà : je suis obligé de constater que, deux ans plus tard, il revient régulièrement et intégralement, sur la platine des disques de notre engouement, dans ce style en tout cas.

Quel style, à propos ?

Au premier degré, on pourrait le limiter à : « comment casser vos enceintes » sous le déferlement de titres composés au Napalm qui remakent « La Fièvre du Samedi Soir » version Rambo chapitre 55 vitrifiant le dancefloor au lance-flamme.

L’album se balade entre House, Acid, Indus-Core sevrés à la techno des années 90 toutefois appuyée sur une vraie rythmique, je veux dire encristée par de vrais musiciens dont un batteur (Louis Satchell) aussi costaud que Dave Lombardo en plus concis mais pas moins herculéen, dont les brisures ternaires au sein d'une base binaire créent un swing expulsant les compositions du groupe en dehors des codes.

Présenté de la sorte, on peut supposer que c’est bêtement sommaire, mais non : certes, Kim peut envoyer valdinguer votre système vers l’AVC ; cependant que cet « opus » est créatif, malin, exclusif, aussi spectaculaire et respectueux de son public qu’un blockbuster de Steven Spielberg !

Qu’est-ce que ça pousse !

Autour de sonorités répétitives de synthés dont seules les fioritures malignes contournent adroitement les codes datés, l’album se réinvente sans cesse, s’appuyant tout à tour sur le flow envoûtant, prégnant des deux compositeurs et interprètes Ella Harris et Josh Baxter, une quasi-gémellité parvenant à faire de chaque titre un repère en soit, les deux extrêmes étant le violent, virulent, revendicateur, hypnotique et psychédélique Kim, l’autre le mystérieux, vibrant, « draculien » Transit.

PVA groupe

Les ondes vocales voguant entre les deux partenaires – Ella Harris, psalmodiant un sprechgesang plus souvent qu’elle ne chante est d’une lascice vénusté sans nom cependant que Josh Baxter semble lutter pour contenir son débordement d’énergie -, alternant entre fascination et rage, épanouissent une part forte dans la cérémonie d’envoûtement que génère cet album, par ailleurs puissant, volontaire, engagé, parfois même sexualisant alors que les textes n’y incitent pas.

Se dégage alors, d’une musique qu’on pourrait vouer au Dancefloor, une conceptualisation viscérale d’un rite tribal inextricable.

Merci vraiment, pour ce grand moment de renouveau autour de sonorités pas du tout nouvelles. Et bravo au vigoureux et simpliste – ce qui requiert une grande imagination - batteur « humain » sans qui telle perle n’aurait su se désenclaver de la House.

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