à l’oreille





Préampli Phono Aurorasound VIDA
Présentation d’un phénomène !

Par LeBeauSon - décembre 2017


Le préamplificateur phono VIDA d’Aurorasound est devenu en quelques années, très peu de temps en fin de compte, un véritable phénomène. Salué et primé par la presse internationale, cet objet aux allures vintage est l’un des chefs-d’œuvre d’un passionné du vinyle : M. Shinobu Karaki

Vous ne manquerez pas de littérature sur le sujet. Tout le monde a déjà écrit sur lui, signe qu’il est devenu un « must » pour les amoureux du LP.

L’objet se présente en deux éléments : le boitier dans un châssis en aluminium à entourage bois est celui du préamplificateur phono. Le boitier tout aluminium est son alimentation, auquel il est relié par un câble propriétaire ; il sera profitable d’associer à l’ensemble un câble secteur de qualité. Un futur upgrade probablement.

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Sous cet habillage d’un autre âge se cachent des composants soigneusement choisis ou conçus, puis triés, pour obtenir le meilleur de nos galettes noires, le premier objectif étant de respecter la courbe RIAA (établie en 1954 par un consortium d’emprises américaines des métiers de la reproduction musicale et de l’industrie du disque). Première particularité du Vida (attention, il n’est pas le seul), la courbe est corrigée par un réseau RLC fait de composants audiophiles épaulés par deux transformateurs par canal, spécialement réalisés par Lundhall suivant le cahier des charges de M. Shinobu Karaki, destinés à la correction d’impédance. Aucun condensateur de liaison dans le schéma.

Les réglages paraissent nombreux sur ce formidable préampli phono mais sont en pratique très simples.

Sur la façade on ne peut pas manquer un gros bouton poussoir « Mute », lui aussi semblant sortie d’une série de SF des années 50, charmant.
Puis une série de commutateurs ; de gauche à droite : 
on commence par un cliquet (non verrouillable) de « degaussing ». Le manœuvrer sert en théorie à démagnétiser la cellule (en fait la ligne de signal depuis la cellule jusqu’au préampli). Mieux vaut couper les autres appareils quand on manipule cette clef, ce qu’il convient de faire de temps en temps.

Stéréo/Mono, bon, on ne va pas vous faire un dessin, mais autant l’utiliser en cas de lecture mono.

Direct/Subsonic : autant que possible, utiliser le direct, mais si vos constatez des débattements anormaux des haut-parleurs de grave, ou entendez des grondements alternatifs dans l’infragrave, utilisez ce passe haut qui évitera une perturbation musicale liée soit au rumble soit à un manque flagrant de planéité d’un disque.

Parce qu’il existe bon nombre de variétés de cellules, MM, ou MC, stéréo (les plus répandues) ou mono, bas ou haut niveau, la tâche du MC/MM dépendra de votre choix à l’arrière, sachant que sauf option spéciale, vous pouvez brancher deux cellules à l’arrière du préampli, une MM, une MC via des RCA rhodium.

High & Low est un réglage pour les cellules à bobine mobile, à déterminer en fonction de la sensibilité de la cellule. Selon les options de votre VIDA, ce réglage sera le seul disponible pour ajuster le gain ou complété par un sélecteur d’impédances à 6 positions à l’arrière de l’appareil pour un ajustage plus fin de 12 à 1000 ohms. L’ajustage se fera évidemment en prenant en compte l’impédance interne de la cellule MC, mais pourra être revu à l’oreille car les valeurs recommandées ne disent pas tout.

Comme nous l’évoquions plus haut, dès sa sortie, ce préamplificateur a affolé les raconteurs. 
Voyons ensemble de quoi il en retourne.

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Perception d’ensemble :

Le vinyle à son meilleur ! 
La première sensation est des plus plaisantes: absence quasi-totale du bruit de surface (ce feu de cheminée si fréquent dans le monde de la galette noire). De ce silence ressort une lecture délicate et divinement sublimée, l’image sonore se forme naturellement, sereinement et parfaitement stable. 

Le VIDA s’impose comme une évidence et conforte le statut d’objet culte souvent accolé un peu vite au vinyle. Pour nous l’envie irrépressible de retourner dans notre collection ne s’est pas fait attendre. Mieux, ou pire, c’est selon : le désir d’acquérir d’autres LP se fait pressant.

Rarement la restitution a atteint ce degré quantitatif et qualitatif de détails, cette perception concrète d’une réalité bienfaisante et magnifique. Si le reste de votre installation vinyle le permet, vous toucherez au plus beau de la retranscription musicale, élégante, subtile, nuancée, incarnée … à même d’extirper une larme au plus bourru d’entre nous.

Caractéristiques techniques

Technologie LCR RIAA MM/MC
Niveau de sortie max. 13V ( 1.1KOhm o/p impédance)

Distorsion (20 Hz-20KHz à 0dBV) 0,006 à 001 %
S/B 0dBV MM 80.0 dB

Alimentation séparée S/B 0dBV MC 76.3 dB 
Consommation. 9W

Réponse en fréquences (20 Hz-20KHz) +0,21 dB à -0,42 dB

Dimensions : L 260mm x P 250 mm x H 100 mm

EQUIPEMENT DE SÉRIE

ENTRÉE 1 : impédance basse/haute MM/MC
ENTRÉE 2 : impédance fixe ( valeur sur désir du client à la commande )

EQUIPEMENTS OPTIONNELS

OPTION 1 : 2 entrées MC ( supprime l'entrée MM )
OPTION 2 : 6 positions d'impédance en position basse 
(les valeurs peuvent être définies par le client à la commande)

OPTION 3 : sorties symétriques XLR
OPTION 4 : entrées symétriques XLR

Précaution préliminaire : il existe toutes sortes de vinyles. Et c’est bien LA cruelle réalité.

Beaucoup de pressages récents sont moyens. Une dernière réédition des Stones, réalisé à partir d’un fichier remasterisé, vous laissera sur votre faim. Il faudrait évoquer les remasterisations, les éditions et pressages anglais, allemands, américains, … Le fait qu’il est souvent préférable d’écouter un des premiers tirages d’une deuxième édition originale, que le énième du premier pressage.  Il y a là un vrai sujet de réflexion, une culture collective à partager. Nous y travaillons.

Mais un vinyle de qualité vous offre, avec ce VIDA, l’une des toutes meilleures retranscriptions musicales.


RICHESSE DES TIMBRES & ÉQUILIBRE TONAL :

Euhhhh … Rien à redire. La magie opère sans contrainte, sans le moindre doute sur la justesse tonale ou coloriste. 
C’est même déstabilisant. Car nous sommes plus ou moins habitués à une forme de méprise, une couleur ici, un rien d’excès par là. Cette imperfection est devenue notre norme, à tous. Alors face à l’exactitude, il faut quelques minutes pour se recalibrer, accepter l’évidente réalité, la vérité simple. 

Les instruments sont palpables, magnifiques de couleurs et de manifestation, entiers et justement timbrés. Le jeu des artistes parfaitement perceptible révèle toute sa splendeur.

Pour le disque Greetings From Michigan de Sufjan Stevens immédiatement le caractère bricolé, un rien en retard, pas tout à fait juste, comme si chaque instrument étaient joué par une fanfare d’amateurs, installe précisément le charme imparfait souhaité.
Ces défauts si finement retranscris rappellent une vieillie photo, aux couleurs orangées par le temps.

Tout au long de la première face, les instruments se répondent, forment un tout cohérent, parce que choisis pour leur couleur originale, de la flute à bec au piano droit un peu abimé, encore ces cuivres pas très justes tout comme les jeux de guitares et de banjo eux aussi volontairement désaccordés. Cet album, ce tout cohérent, en équilibre instable, explore la sonorité de chaque instrument pour trouver son harmonie légèrement à côté de la note. Le grain des cuivres, la saturation basique de la guitare, chacun de ces instruments fragiles et altérés s’accommode magnifiquement avec la frêle voix de gorge de Sufjan Steven. La complexité de l’arrangement, jeux d’équilibriste faits d’instruments sur la brèche, ne dérangent plus. Ils s’harmonisent.


SCÈNE SONORE

L’identification des pupitres sans flottement, sans flou artistique apparaît d’emblée. Les musiciens sont représentés avec beaucoup de probité, sans bavure, à leur place, dans leur espace propre. La scène s’ouvre devant nous charpentée et habitée, à la fois en largeur et en profondeur.

Sur l’album de Quincy Jones - Gula Matari (AM Record - 1970), et le titre du même nom, le décor s’étend en largeur dépassant largement la limite des enceintes. Et celles-ci s’effacent immédiatement.
Chaque instrument tient son rôle, à sa place, disposé de manière tout à fait crédible au milieu de tous.
La flute traversière devant à gauche, la guitare à droite légèrement reculée, la batterie en retrait légèrement à gauche, puis le xylophone devant elle, comme le pont joué par les violons au fond à droite. Les masses de cuivres vers la fin de la plage ne se confondent pas ici. On pourrait clairement les compter. Tous sont perceptibles sans difficultés, clairement positionnés à la fois en profondeur en hauteur et en largeur. Mais surtout les musiciens et leur instrument ne s’amalgament pas, chacun buriné en proportions crédibles.


RÉALISME DES DÉTAILS

Avec le vinyle, et la retranscription analogique, nous pensions l’écoute certes plus douce plus nuancée, aux harmonies proches de l’oreille humaine, mais moins détaillée que nos CDs. 

Acceptons l’idée que vous possédez de belles pépites en vinyle et le VIDA déjouera ces à-priori si vous l’associez à une cellule de qualité, pas forcément les plus chères. Un diamant Shibata pour recueillir un maximum d’informations fera merveille. Bref une fois encore un registre sur lequel le VIDA s’en sort à merveille.

Car c’est très difficile de décrire le ressenti paradoxal qu’évoque le VIDA, où l’on découvre une rare rapidité des attaques donnant un sentiment de velouté séduisant, une transparence hyaline entièrement vouée à l’expressivité issue d’une rigueur de tenue exemplaire…

Sur l’adaptation du Carmen de Bizet par Pablo Sarasate (EMI-1972 ), la légèreté sautillante du jeu d’Itzahk Perlman laisse paraître toute sa maitrise, sa virtuosité. Les passages alternant des détachés délicats et pizzicatos sont d’une finesse extrême.

Toutes les subtilités du touché extraordinaire du violoniste sont matérialisées. La délicatesse de certaines notes hautes laisse paraitre qu’elles sont extirpées de quelques fils de crin effleurant à peine les cordes. Même si cette œuvre tourne souvent à la démonstration, l’expressivité du jeu de l’artiste l’emporte. Malgré la vélocité, on réussit aisément à percevoir les mouvements du bras, la riche palette du jeu de l’archet. Le spectacle est bluffant !

Sans cette lecture fine et précise du touché de l’artiste, on ne perçoit que la rapidité d’exécution. Il manque beaucoup de la grandeur du maître et finalement de l’intérêt de l’œuvre transposée pour et par un virtuose, car c’est précisément dans les détails, les nuances d’attaques, d’extinctions, de filés et de couleurs que l’artiste évite la gratuité spectaculaire.

QUALITÉ DU SWING

Les bons appareils embarquent l’auditeur, le transportent, deviennent ses meilleurs professeurs de danse. C’est le cas du VIDA comme on pouvait s’en douter car la magnifique capacité de résolution dont il est fait preuve n’est pas artificielle, totalement au service de la musique et donc invoque des créations musicales tout ce qui en compose l’essence, sens du rythme et du déhanchement inclus.

La musique ici joue parfaitement l’envoutement sensuel. Ne comptez pas y résister.


PERCEPTION D’ENSEMBLE

Il n’y a rien à reprocher au VIDA d’Aurorasound, ou alors ce qui fait aussi son charme : ce design surannée, décalé, vivant, si bien dans l’esprit du vinyle. Affaire de goût bien évidemment, mais ce serait dommage de le cacher.
Pour tout le reste, il s’impose : équilibré, facile, complet et incontestablement d’une verve musicale supérieure et intègre, je n’ai qu’un compliment à faire : on l’oublie totalement pour savourer la musique sans se poser la moindre question.

Un must impérissable, un avant-goût d’absolu.
Vous changerez certainement tout le reste avant de faire évoluer ce maillon.


Ah j’ai failli oublier : on m’a également confié une option récente pour ce merveilleux appareil à savoir un nouveau cordon ombilical reliant l’alimentation au préampli, un câble tout blanc qui permet de remplacer celui d’origine et qui
pousse plus loin l’appareil sur tous les critères évoqués précédemment !

Prouesse d’autant plus surprenante qu’on n’éprouve pas la moindre frustration, interrogation, le plus petit soupçon de manque avec le câble d’origine. Et bien croyez-nous, si vous testez ce cordon, vous l’adopterez aussitôt car la fenêtre ouverte sur la musique est immédiatement plus grande, un peu plus lumineuse, plus raffinée encore… Un moyen de faire grimper le VIDA d'Aurorasound en gamme sans avoir à s’épuiser à la recherche d’un meilleur préampli phono.

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