à l’oreille





Synthesis : lecteur CD ROMA 14DC+

Serait-ce le gâteau sur la cerise ?

Par LeBeauSon - Juin 2021


PERCEPTION D’ENSEMBLE :

Le Synthesis Roma14DC+ est un lecteur CD/DAC que les tubes magnifient sans excès de zèle.

Au-delà d’une scène large, profonde, aussi haute que le permettent les enceintes, c’est l’impression de lisibilité des interprètes qui surprend le plus. Tout semble limpide et naturel. On profite sans tendre l’oreille…

Quel plaisir de goûter la musique par la saveur des instruments ! Le Roma 14DC+ le permet. Et il le fait joliment, sans tricher. En touchant la vraie texture de l’instrument, sa couleur naturelle, le déploiement harmonique des timbres.

Pas sûr de pouvoir aligner tant de compétiteurs à ce prix, n’est-ce pas ?

DIAMs 5 Bleu 1 gris

 Synthesis14DC BassDef 5

Dans le cadre d’écoutes des appareils Synthesis, un lecteur CD/DAC nous a été confié.

Un tel appareil soulève inévitablement quelques questions.

Pour les moins férus, rappelons qu’un DAC (convertisseur numérique => analogique) est présent depuis toujours dans les lecteurs CD. C’est lui qui convertit les 0 et 1 en signaux analogiques lisibles par les amplificateurs.

Oui, dans tous ! Sinon ça s’appelle un transport numérique ou drive.

Même dans une bouse bluetooth, il y a un convertisseur pour décoder le mauvais mp3 en crincrin.

« Un lecteur CD relève du passé » - diront certains.

Ceux-là n’ont pas de CD-thèque à demeure, ou n’ont pas mon âge.

 

NB : mon collègue, plus âgé que moi et nanti d’une importante collection de CDs n’est absolument pas d’accord, considérant qu’une CD-thèque, ça se ripe qualitativement.

Mais pour beaucoup l’œuvre sur CD, achetée entre 5 et plus d’€, constitue encore un réflexe quand on veut se préserver un peu de musique à soi, épargnée de contraintes liées à notre box internet.

NB 2 : mon collègue grincheux n’est toujours pas d’accord ; une box n’est pas plus incertaine que la mécanique d’un lecteur CD et si on a ripé ses disques sur un disque dur ou un serveur, on peut toujours prévoir un routeur à 30 € si on a peur de la panne de la box. Laquelle n’est problématique que si on écoute QUE depuis des passerelles de streaming.

Mon collègue grincheux parle javanais.

Que l’on ait déjà un millier de CD, ou pas, l’achat d’un lecteur de qualité n’est pas complètement idiot. Ce n’est pas le cas de la K7 nouvellement tendance qui, là, tient plus du « doudou vintage ». Et même dans ce cas, après tout ce n’est pas idiot.

 

Depuis plusieurs années, bon nombre de lecteurs CD ont démocratisé l’accès à leur carte de conversion, via des entrées plus ou moins fournies. Et de fait, un ordinateur, un streamer (ou lecteur réseau), une autre mécanique numérique (un lecteur Blu-ray), certaines consoles de jeu, peuvent bénéficier d’une qualité sonore boostée par une bonne section de conversion.

 

Synthesis a été créée par Luigi Lorenzon en 1992.

Dès les premières années, les productions de la marque sont remarquables par l’usage de transformateurs faits mains et même faits maison.

Il faut dire que Luigi encore enfant apprenait de monsieur Lorenzon père fondateur de la maison Fasel.

Fasel : une pédale Wah-wah, ça vous parle ?

Et bien il y a de grande chance que cette pédale fabriquée par Dunlop intègre un des condensateurs produit par l’entreprise fondée par monsieur Lorenzon père.

Fasel, créé en 1961 s’est rapidement installé comme référence en tant que fabricant de transformateurs de sortie, transformateurs de puissance, selfs, inductances pour instruments de musique.

Depuis son origine en 92, Synthesis revendique un savoir-faire de qualité artisanale. Chaque pièce est fabriquée en Italie, pour être assemblée à la main dans l’usine de production.

Les traditions, que voulez-vous.

La réputation de qualité de la marque s’est faite avec ses productions à tubes, qui sont devenus une des composantes de l’ADN de l’entreprise, comme l’usage du bois laqué et de ces fameux transformateurs.

Le modèle NIMIS, un amplificateur intégré à tubes de 15 W utilisant des EL84 (plus produit à ce jour), fait partie des objets qui ont construit la notoriété de la marque.

Synthesis Art in Music additionne 57 ans de savoir-faire père & fils au service de la musique mais n’oublie pas d’innover.

Alors comme le questionne le titre, s’agit-il d’une cerise sur un gâteau, ou d’un gâteau sur une cerise ? That is THE question !

Techniquement une trappe de lecteur CD est accessible en façade… C’est donc un lecteur CD + DAC ! Oui mais … puisque ce DAC, pilotable depuis une télécommande, permet de choisir parmi de nombreuses entrées numériques et ouvre de nombreux usages, on peut aussi considérer qu’il s’agit avant tout d’un bon DAC associé à une mécanique CD.

Et puis, l’appareil CD + DAC intégre un étage de sortie à tubes … oui à tubes … C’est moins répandu ça aussi.

Alors nous nous sommes réunis en conciliabule pour finalement trancher la question. Les souris accoucheront d’une montagne : « c’est avant tout un DAC associé à une mécanique CD » ! Ou l’inverse ? Confinement, pas confinement, dehors, dedans… C’est important de bien nommer les choses. Nous aussi, œuvrons pour des causes justes ! Mais… Je ne sais plus.

Pour les sorties, notons l’usage presque unique de classiques RCA. Oui, presque. Il y a aussi une sortie optique. J’imagine qu’elle contourne le convertisseur, afin d’avoir accès au signal non converti de la mécanique… 

 

 

Reprenons les caractéristiques techniques :

2 tubes en sortie de type 6DJ8/ECC88.

Une réponse en fréquence annoncée de : 20Hz - 20KHz (+-1 dB)

Un convertisseur Asahi Kasei AK4495S allant jusqu’à 32bit pour 768KHz

Une paire de sorties RCA

Une sortie numérique optique - Toslink : je cherche, je cherche.

Trois entrées numériques : une optique (Toslink) ainsi qu’une coaxiale (RCA) plafonnées à 24 bits / 192 KHz, et une USB-B allant jusqu’à 32 bits / 384 KHz et DSD jusqu'à 5,6 MHz.

Les dimensions : 410 largeur x 95 hauteur x 390 profondeur.

Et sur la balance en slip : 8 Kg

 Synthesis14DC BassDef 6

Signalons le prix de l’appareil autours de 2000 €, Diamants Bleus chez nous : au milieu de la gamme des appareils compris entre 1600 et 3200 €

BON… VOILÀ !

On l’écoute maintenant ?

 

 

 

 

RICHESSE DES TIMBRES ET ÉQUILIBRE TONAL

C’est bien

SCÈNE SONORE

C’est très bien

QUALITÉ DU SWING, DE LA VITALITÉ, DE LA DYNAMIQUE…

C’est bien

RÉALISME DES DÉTAILS

Ça aussi c’est bien

EXPRESSIVITÉ

C’est très bien

PLAISIR SUBJECTIF

Mmm c’est bien

PERCEPTION D’ENSEMBLE

Bien, bien, bien…

 

Ayééééé !

Voilà, on vient de finir un banc d’essai. On va plus loin ?

 

 

Conditions du test :

Lumin U1 Mini, Audirvana + MacBook Pro

Amplification :

Roma 37DC+ (ben oui)

Prototype d’intégré à lampes introuvable

Micromega A60

Atoll In 200

Enceintes :

Mulidine Cadence ++,

Von Schweickert Audio Endeavor,

Fyne Audio 501 SP

Bruno Henry BH 100

Câblage :

Absolue Création, Neodio

 

 

Nous réalisons plusieurs essais pour tester les entrées Toslink, coaxiale et USB. Nous continuerons sur l’USB, choix personnel pour juger du DAC en profitant de l’U1 mini. Et nous écoutons ainsi bien sûr quelques CD.

 

Synthesis14DC BassDef 4

SCÈNE SONORE

Comme son camarade de jeu naturel, l’intégré Roma 37DC+ que nous testons en parallèle, sur ce critère au moins le lecteur Synthesis est incroyable.

Le Concerto pour Percussions & Orchestre "Sieidi" interprété par le Lahti Symphony Orchestra, dirigé par Dima Slobodeniouk, met à l’honneur le percussionniste Colin Currie dont les instruments sont répartis sur la largeur du panorama. Le Roma 14DC+ transpose le relief de l’œuvre de Kalevi Aho avec flamboyance et intensité.

 

Au-delà d’une scène large, profonde, aussi haute que le permettent les enceintes, c’est l’impression de lisibilité des interprètes qui surprend le plus. Tout semble limpide et naturel. On discerne sans tendre l’oreille le rebond des doigts sur les peaux des tambours. La batterie d’instruments sur la plage 7 - bar 678 est d’une présence rare.

 

Si la scène s’installe dans la plupart des disques dans des dimensions réalistes, il faut noter, sur quelques albums, que les musiciens s’affichent plus grands que nature, pour un effet spectacle très plaisant, comme c’est le cas du joli moment que propose Florian Willeitner sur le label ACT avec ses compères Georg Breinshmid et Igmar Jenner qui confirme ce sentiment d’un spectacle pensé pour être grandiose. Il faut dire que c’est un peu une sale manie du label de tout proposer un peu gros. Que ce sont de grands violons que voilà. La contrebasse est d’apparence ici moins déstabilisante.

Pour jouer de la métaphore : citrouille sur le gâteau, la lecture du jeu des musiciens est remarquable.

Le constat du plus grand que nature étant réévaluée via d’autres enregistrements, le Roma semble fidèle au mixage, point.

On se régale cependant à « voir » jouer et surtout s’amuser les trois compères : un agréable moment de connivence entre les artistes.

Cette perception de proximité, ou d’une scène crédible en bonne place à côté des musiciens se précise avec la petite formation du Quatuor Hermès.

Là c’est imparable : on sait qui fait quoi et où chacun est installé. Une formation appliquée à produire des jeux de matières et des atmosphères en demi-teintes, fin dosage convenant parfaitement au Quatuor pour cordes en fa majeur de Ravel. Sur le même disque suit le Quatuor à Cordes d’Henri Dutilleux, pour le moins énigmatique.

Les quatre compères : Élise Liu (violon), Yung‑Hsin Lou Chang (Alto), Omer Bouchez (violon) et Anthony Kondo (violoncelle) livrent une version de toute beauté des deux œuvres, pleine et expressive à chaque instant.

Tout dans leur recherche esthétique correspond aux valeurs que défend le Roma 14DC+. La minutie du travail sur les matières notamment est magnifiquement retranscrite.

 

En vérifiant la scène sonore à la lecture de CD, je réalise que les dimensions se sont légèrement réduites. Teodor Currentzis et son orchestre MusicAeterna dans l’interprétation de la Symphonie Pathétique N°6 de Tchaikovsky s’installe dans des proportions légèrement plus étroites que sur la version 24Bit / 96kHz accessible sur Qobuz.

En revanche, pour comparer la qualité des timbres comme l’ensemble des autres critères, lecture de fichiers ou de CD identiques, sont plus difficiles à départager.

DIAMs 5 Bleu 1 gris

 

 

RICHESSE DES TIMBRES ET ÉQUILIBRE TONAL

Testons le lecteur Synthesis à nouveau avec le Quatuor Hermès interprétant les oeuvres de Ravel, Dutilleux et Debussy pour Dolce Volta : les courbes de tessitures entre instruments à cordes sont très joliment différenciées. L’alto revêt une couleur mélancolique particulièrement touchante. Le violoncelle apporte corps et autorité. Les violons s’escriment en explorant une palette de jeux et de textures extrêmement variée. Un spectacle presque automnal lorsque les effets chromatiques de la nature deviennent bigarrés. Splendide, Monsieur Synthesis !

Les timbres font partie des point forts de cet appareil.

Souvent, (trop souvent), l’apport des tubes s’accompagne d’une coloration dans le médium. C’est joli, mais trop ! Est-ce le cas ici ? Constate-t-on une coloration rédhibitoire ou même infime qui dénaturerait l’équilibre spectrale ? Que nenni !

Le message est au contraire très cohérent. Il affirme en outre une véritable aisance sur l’ensemble de la plage dynamique. On est déstabilisé malgré tout. Habitué à des appareils qui font d’un éclat dans le haut du spectre l’exposition d’une aération factice. Ou ceux qu’un grave trop présent efface jusqu’à la légèreté d’un jeu de cymbale.

Le Roma s’inscrit à l’opposé de telles sur-démonstrations, à la fois suffisamment aéré et charpenté, il pose un équilibre évitant tout dérapage incontrôlé. Ni de filé d’aigu surnaturel ni d’explosion caverneuse.

J’enchaine avec la nouvelle production sympa de McCartney III. La voix doublée cache une faiblesse sur les notes hautes, noblesse de l’âge. Qu’importe c’est du bel ouvrage monsieur : chapeau bas pour cet éternel jeune homme. La richesse harmonique du Synthesis, ne laisse pas de place à la critique. Il est droit, vivant et riche.

Sur un vieux live de Gabor Szabo, The Sorcerer, capté en 67, la sonorité pincée de la guitare trouve un prolongement harmonique goûteux. Les saveurs orientales que donne Gabor à son instrument gagne en densité, les notes s’étoffent. Cet esprit très hippie colore magnifiquement le concert capté dans un bar au milieu des verres qui s’entrechoquent et des conversations en fond sonore. L’éclat en suspension d’un triangle sur le titre Space autours de 4 minutes surprend tant sa présence sonne vraie. Comme le crescendo des percussionnistes à gauche et en arrière-plan. Il ne manque que les vapeurs d’encens (?) pour se replonger dans l’ambiance.

 

Quel plaisir de goûter la musique par la saveur des instruments ! Le Roma 14DC+ le permet. Et il le fait joliment, sans tricher. En touchant la vraie texture de l’instrument, sa couleur naturelle, le déploiement harmonique de ses timbres. Certains enregistrements trouvent une nouvelle jeunesse, qui tient parfois de la réhabilitation.

Pour l’équilibre tonal :

DIAMs 6Bleu

 

 

Pour la palette de matières et de timbres qu’il met en lumière :

DIAMs 62 Bleu

 Synthesis14DC BassDef 2

 

RÉALISME DES DÉTAILS :

J’apprécie particulièrement l’approche qui concoure à percevoir l’harmonie d’un ensemble composé de tessitures singulières.

C’est au milieu d’un joyeux « Jaleo » que je vous invite à découvrir des instruments peu conventionnels desquels Stracho aime s’entourer au gré de ses performances ou improvisations musicales. Sur son album The Sound Braka, le touche-à-tout Stracho Temelkoski invite aux rencontres des Balkans à l’Orient en faisant un détour par Buenos Aires. Son Jazz métissé regroupe les interventions d’instruments rares comme le guembri ou la flûte Ney et les plus fréquents accordéon, saxophones, tuba, sitar, piano…

Le Roma 14DC+ éclaire avec humanité la présence de chaque participant dans cet échange musical émouvant. Il développe au-delà de l’instant de la note, prolonge le charme de chaque sonorité, habite les silences. Il permet d’appréhender plus facilement les ambiances. On esquisse la présence des musiciens derrière les instruments. Est-ce l’intervention des tubes qui conduit à cette interprétation très humaine du réalisme, moins analytique ?

Oui et non. Le Roma 14DC+ prouve simplement que chez Synthesis on maitrise le sujet.

DIAMs 5 Bleu 1 gris

 

 

 

QUALITÉ DU SWING, DE LA VITALITÉ, DE LA DYNAMIQUE :

Reprise Jazz-Fusion du titre de Mingus par le normalien Laurent de Wilde en 2002 en pleine évolution électronique sur son album Stories, un titre très Dance floor que le Roma 14DC+ livre sans sourciller. Le Synthesis agrippe, et même d’un son suranné il réussit à faire un moment plus qu’intéressant. Commence alors une expérience que tous les amoureux de musique ont vécu, ayant un jour franchi un cap grâce à l’acquisition d’un appareil : « Ah tiens, j’en ai oublié de dîner ». Bon signe, bon signe…

 

The Punkish Rat de Juana Molina sur son EP Forfun regonfle le moral. Une bonne respiration rock de l’artiste argentine. Même pas peur pour le Roma qui nous stimule encore et permet de partager un peu de ce besoin de vibrations primaires avec l’artiste.

 

DIAMs 5 Bleu 1 gris

 

 

EXPRESSIVITÉ :

Inspiré du blues de Mississippi John Hurt ou plus proche encore de Kelly Joe Phelps, Théo Charaf enregistre son premier album, seul : voix et guitare, sur le label Wita records. Textes en anglais, forcément, le frenchy de moins de 30 ans (au moment de ces lignes) réussit, malgré une recette éculée, à capter l’attention. Ses ballades folks transmettent quelque chose et se connectent à la fragilité de chacun de nous, que le Roma accompagne avec sensibilité. Un instant suspendu que le blues lent et la voix de Théo guident vers l’introspection. 

Le rock indé de Conor Oberst avec son groupe Bright Eyes, sur l’album Down in the Weeds, Where the World Once Was se situe au carrefour des mélodies de Jeff Tweedy (Wilco) et d’Elliott Smith. Un disque qui commence par une incursion dans une soirée : le bruit des pas sur le gravier, la porte lourde et le brouhaha des conversations autour du buffet, avant qu’une présentatrice n’annonce en espagnol le groupe de musiciens qui plonge dans l’univers « tourmenté » de l’auteur. La mélancolie demeure tout du long de ce périple empreint d’une sensibilité que transpose le DAC sans lasser. Le tremolo dans la voix basse de Conor sur le titre Persona Non Grata frise même avec l’indécence par tant d’intimité. Troublant.

 

DIAMs 6Bleu

 

 

PLAISIR SUBJECTIF :

Sur des musiques contemporaines comme les thèmes Inferno, puis Quarks de Yann Robin interprété par l’Orchestre National de Lille, respectivement dirigée par Peter Rundel, puis par Alexandre Bloch (paru chez La Buissonne Studios), l’appareil nous garde concentré le temps d’apprécier l’œuvre et d’en comprendre l’enjeu.

Sur des enregistrements plus intimistes ou plus convenus, une ballade folk, ou le Punk Rock argentin de Juana Molina, là encore le spectacle est impliquant, si proche de l’intention des artistes.

Sur les Quatuor à Cordes (Quatuor Hermès), chaque musicien retrouve son identité et la richesse de sa palette chromatique originelle pour des échanges nourris.


Certains sortiront frustrés d’une exposition des musiciens en retenu, sans excès de clarté, ni de corps.

Pour ma part, je suis convaincu et conquis par l’approche de cet appareil qui ne surjoue pas, n’ajoute rien. Il fait un travail de peintre coloriste, où les ambiances, les matières, les couleurs, cisèlent un sens naturel du relief. Il m’émeut cent fois plus qu’un analyste comptable d’une transposition cartésienne.

Je ne me suis jamais senti frustré par un manque de définition ou de réalisme et c’est la vie qui coule entre les notes.

Le Synthesis Roma14DC+ est un bon lecteur CD/DAC que les tubes magnifient sans excès de zèle.

Pas sûr de pouvoir aligner tant de compétiteurs à ce prix, n’est-ce pas ?

DIAMs 6Bleu

 

 

PERCEPTION D’ENSEMBLE :

Pour la doxa de la hifi, une dissonance devient désagréable, une note aigue en suspension agresse, certains développements lascifs ennuient.

Pour moi, c’est le contraire : comment ne pas sombrer dans la lassitude si l’appareil, perdu dans une quête d’auto-proclamation, ne sait plus mettre en valeur le travail des artistes ?

Aucun danger avec le Synthesis Roma14DC+ qui sert respectueusement les musiciens plus expérimentaux quelle que soit leur quête, de l’énergie brutale du groupe Einstürzende Neubauten sur le « hideux » Kollaps à la légèreté singulière d’Anne Guthrie sur Gyropedie.

Enfin, je ne peux m’empêcher de souligner l’approche de la marque italienne. Il suffit de parcourir le catalogue du fabricant pour comprendre que l’amplification à tubes est l’ADN de la marque.

Les concepteurs de Synthesis, forts de leur savoir-faire, tirent le meilleur parti de technologies du passé comme des plus récentes au profit des musiciens et de leur musique.

N’est-ce pas LA juste voie de l’innovation ?

 

DIAMs 5 Bleu 1 gris

* façon de parler

Synthesis14DC BassDef 1

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