ITW de Michel Wolf concepteur (druide) des produits Inerta
Par LeBeauSon - Mai 2023
Bonjour Michel et merci de nous accorder un peu de votre temps pour évoquer la sorcellerie de vos produits antivibratoires.
Tout d’abord, permettez-moi de replacer le contexte de notre rencontre, pour le moins inhabituel. Un journaliste testeur d’une revue spécialisée vinyles et produits audio nous a contactés pour vous présenter à nous.
Nous comprenions à demi-mots que si votre approche et vos produits méritent une mise en lumière, votre démarche originale ne rentre pas dans la ligne éditoriale dudit magasine.
MW : Oui, c’est plutôt sympa de sa part. Et je dois dire que vous êtes pas mal lus également du côté de chez nous en Bretagne.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise Druide Audio Composite ?
MW : Druide-Audio.fr est née en 2019, j’étais à la retraite déjà depuis plusieurs années avec deux chevaux de bataille : le bateau et la hi-fi. Ça faisait déjà plusieurs années que je peaufinais des tablettes antivibratoires dans mon coin. Et à plusieurs reprises, j’ai fait écouter à des amis, mélomanes comme moi, les tablettes que je posais sous mes électroniques.
A chaque fois, les réactions étaient unanimes : « Fais-en quelque chose, créée une société pour faire profiter d’autres mélomanes audiophiles de tes trouvailles ». Et en 2019 la société Druide-Audio composite est née. Depuis 2019, je n'ai pas cessé de repousser les limites de mes produits en les peaufinant patiemment et en ajoutant des réalisations. Parfois je me réveille la nuit avec une idée, puis je réalise un proto que je teste et modifie jusqu’à ce qu’il convienne à mon usage. Je suis le premier acquéreur des réalisations de Druide-Audio, le premier client. Si ça ne marche pas pour moi, je passe à autre chose.
Quel est votre bagage technique ?
D’où vous est venu l’idée de fabriquer ce genre de support ?
MW : J’ai un BEP d’électromécanicien (rire). Mais surtout, j’ai travaillé pour PTT (courants faibles et téléphonie), Thomson militaire, Thalès, Suez par le biais de contrat de sous-traitance de l’entreprise qui m’employait ici à Brest. Ma carrière n’a cessé de m’apprendre sur la propagation de l’électricité dans les câbles ainsi que sur les matériaux composites. J’ai eu notamment à travailler sur les radars d’avions de chasse. Et naturellement j’ai beaucoup appris d’ingénieurs qui travaillaient avec moi. C’est d’ailleurs encore aujourd’hui dans ces creusets que je trouve des sources d’inspiration. Mr Tesla est de mon point de vue un inventeur de génie, digne d’un Mozart ou d’un Léonard de Vinci.
De quoi se compose votre catalogue ?
MW : Historiquement, j’ai commencé par une plaque antivibratoire, que j’ai ensuite fait évoluer en modèle INERTA SH à 720 €. De ce modèle est né par la suite une évolution qui apporte beaucoup qualitativement : la version INERTA SH Tesla à 870 €. Il est important de comprendre que l’on peut passer de l’un à l’autre et donc procéder en investissant la différence entre les deux tarifs à l’amélioration de sa tablette Inerta SH en Inerta SH Tesla.
Mes tablettes anti vibratoires emploient les propriétés mécaniques d’une structure multicellulaires en nid d’abeille, combinée à la poudre d'un minéral ayant des propriétés
spécifiques dont une agissant sur les perturbations électromagnétiques.
Vous l’avez constaté, l’ajout de cette tablette dans un système, sous n’importe quelle électronique, ou enceinte équivaut à l’apport d’une électronique d’une, voire deux gammes au-dessus. C’est comme si on venait de s’acheter un nouvel ampli, un nouveau lecteur …
Le rôle des produit INERTA© est d’absorber au maximum les vibrations de toutes origines… Aussi curieux que cela puisse paraitre aux plus réticents, cette application fonctionne également sur des câbles d’alimentation secteur. Et j’ai deux approches dans ce domaine. Soit j’habille de mon principe INERTA SH les câbles que mes clients me confient. Soit, je propose mes câbles. Je fonctionne sur demande, mais à mon catalogue, j’ai deux modèles, un câble d’alimentation INERTA© SH-Tesla à 640 € et un câble de liaison XLR.
Et puis récemment, j’ai répondu à des demandes spéciales, qui m’ont conduit à réaliser que j’avais dans mon entourage géographique des entreprises capable de répondre à mes demandes spécifiques pour la réalisation à la demande d’objet hors norme. Toujours en adaptant le principe INERTA© SH, j’ai donc réalisé des plateaux vinyle pour des platines Thorens, Wilson Benesch …
Et dernière trouvaille, j’ai réalisé un palet presseur (également pour platine vinyle). Après un test à l’aveugle face à un collège de professionnels du monde audiophile, tous ont choisi mon palet. Je l’ai donc ajouté à mon catalogue.
Vous avez des évolutions en cours, vous travaillez sur de nouveaux produits ?
MW :
Oui …
Évidemment, je suis toujours en train de chercher à faire progresser mes tablettes.
J’étudie également la confection d’alimentations pour des appareils de type convertisseurs ou lecteurs réseaux… Sur les alimentations il y a vraiment des progrès significatifs à faire.
Et je fais des tests en ce moment sur plusieurs types de câbles, notamment USB.
Alors il y a des choses que je ne peux pas encore dire.
Mais ce que j’entends déjà est très encourageant.
Nous avons eu l’occasion de tester rapidement une de vos tablettes d’une génération antérieure à vos productions actuelles. A l’écoute, mes constats sont plus que probants : distinction des plans sonores, caractérisation des timbres et des instruments, silences… On gagne indéniablement sur tous les plans.
La plus-value du support testé m’impose de vous demander comment vous définissez vos tarifs. Ne sont-ils pas un peu bas par rapport au marché ? Et quelle est votre stratégie commerciale ?
MW :
Je suis à la retraite.
Je n’ai pas lancé cette activité pour faire fortune, mais pour offrir à des mélomanes passionnés comme moi la possibilité d’améliorer leur système à moindre frais.
Et puis, j’ai été salarié toute ma vie. Je ne peux m’empêcher de me mettre à la place de mes clients. Je sais que l’investissement d’un câble, d’un appareil, coûte parfois trop cher. Donc je suis incapable de pratiquer des marges surnaturelles. Ça ne me ressemblerait pas.
Passez-vous par des magasins auditoriums pour distribuer vos produits ?
Votre logique économique tient-elle compte d’une économie englobant des points de vente physiques ?
MW :
Je le sais bien. Si je fais évoluer mon système de vente vers une distribution en magasin je serais obligé d’intégrer une marge revendeur aux prix que je pratique. Mais pour l’instant, comme je vends en direct via le bouche-à-oreille et que mon site est tout nouveau, mes tarifs couvrent mes investissements et le prix de mes passions.
On comprend et on apprécie en regardant sur votre site www.druide-audio.fr votre envie de ne pas vous prendre trop au sérieux. C’est un trait de votre caractère de démontrer votre savoir-faire jusqu’à des dépôts de brevet, tout en gardant un ton décalé ?
MW : Oh oui, je crois beaucoup à cette façon de voir les choses. Sérieux sans se prendre trop au sérieux. Donc oui la technique utilisée, les matériaux utilisés c’est breveté. Pour le reste, je n’oublie pas qu’68 balais j’ai connu plein de gens passionnants, j’ai fait plein de choses. Ça ne sert à rien d’être orgueilleux.
Le nom Druide est clairement né d’une plaisanterie entre amis bretons. Ils me trouvaient un peu magicien. Et comme en bretagne on a plutôt des druides, ce nom tombait sous le sens. Mais oui c’est un clin d’œil, pas une secte (rire).
Le prix de vos produits est attractif au regard de ce qu’ils apportent à l’écoute.
On pourrait s’entendre en disant que l’ajout d’un support de votre fabrication correspond au remplacement d’un élément de son système par une montée en gamme significative. Mais ce ne sont que des mots.
Avez-vous prévu de prêter vos produits pour permettre à d’éventuels clients d’évaluer par eux-mêmes la qualité de vos réalisations ?
MW : Je revendique que mes articles fonctionnent.
Bien sûr, je n’attends pas de convaincre sur ma simple bonne foi.
Aussi, je les prête contre chèque de caution. Et lorsque la personne est convaincue, j’encaisse son chèque. Aucun risque pour la personne. C’est testé, approuvé et acquis pour un coût raisonnable. Pour l’instant, mon carnet de commande est plein de gens qui me recommandent à leurs amis et connaissances. Donc ça se passe bien.
J’ai vu sur votre site que vous travaillez sur cahier des charges spécifiques, c’est à dire que vous adaptez vos réalisations aux besoins de vos clients. Quelle est votre capacité de personnalisation de vos produits ?
MW :
Comme je l’expliquais tout à l’heure pour les plateaux de platines vinyle, je réponds à des demandes parfois un peu floues. Mais j’adore.
J’ai modifié des enceintes, Mission, Leedh… J’ai même essayé mes plateaux sous un ordinateur de type tour PC. L’amélioration est flagrante.
J’ai également amélioré les électroniques BURSON Audio en intervenant directement sur les Amplis OP à l’intérieur de l’appareil.
Donc en général on en parle avec la personne, il m’explique son système, ce qu’il recherche et on cherche des voies d’améliorations ensemble.
Il me semble avoir compris que les supports Inerta-SH© pouvaient être par la suite transformés en Inerta-SH Tesla©. C’est bien cela ? Mais si la montée en gamme entre les deux supports est conséquente, pourquoi l’écart de prix entre les deux modèles semble si mesuré ?
MW : Le prix comprend les couts de transport et le prix de la monté en gamme. Rien de plus. Et puis pour le client c’est l’assurance d’une montée en gamme en suivant son budget, sans se stresser.
En période de crise, les optimisations que vous proposez ressemblent à des aubaines pour les moins fortunés d’entre nous. Nous souhaitons beaucoup de succès à votre aventure. Merci de nous avoir accordé cette interview.
MW : Oui, c’est mon objectif : permettre plus de plaisir à moindre coût.
Merci à vous pour votre disponibilité.