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High End Munich 2023
Le plus grand salon entièrement dédié à la Haute-Fidélité au monde

Par LeBeauSon - Mai 2023


Le High End Munich est à l’heure actuelle probablement le plus grand salon entièrement dédié à la Haute-Fidélité au monde.

A l’heure actuelle parce qu’on voit évidemment fleurir çà et là des évènements comparables, qui prennent de l’ampleur.

En outre, si le public asiatique se rend encore en nombre au MOC (où a lieu le High End), peut-être dans l’avenir préfèrera-t-il des évènements à domicile. C’est déjà bien engagé et prévoir le sens de l’évolution est très incertain.

En attendant, le High End a grosso modo repris sa démesure d’antan : 30 000 m² d’exposants dont des étages entiers consacrés à des ensembles dépassant 500 k€, 20 000 visiteurs, 500 journalistes. Pas tout à fait les maximales mais pas loin. Nombre de visiteurs probablement contenu depuis que deux journées (au lieu d’une) sont réservées aux professionnels.

Je sors de ce salon démesuré – dingue ? - assez désappointé au fond…

D’abord précisément parce qu’il n’est plus si cinglé finalement. Si cet évènement a retrouvé sa taille et son battage d’avant Covid, on y découvre nettement moins de fantaisies qu’autrefois, d’objets fantasques, de marques extravagantes qui nous laissaient pantois ou amusés. Des produits gigantesques et prétentieux, soit, ils ne manquent pas, et encore n’ai-je pas eu le temps de me rendre au Hifideluxe (je n’étais pas totalement maitre de mon emploi du temps). Des objets rigolos, pittoresques, assez peu. Est-ce dû à l’augmentation des prix du m² (30% m’a-t-on dit, sans parler des prix des hôtels qui ont explosé et tout le reste). Est-ce dû à la disparition de quelques marques imaginatives mais précaires par suite du Covid ou autre crise du genre ? Est-ce moi ?

Munich 2

En tout cas, si cette visite éclair de 48 h pendant les journées professionnelles (je suis stupéfait du nombre de professionnels présents, c’est délirant !) n’était pas désagréable, elle n’était pas vraiment fun non plus.

Il y a quelques exceptions, évidemment, mais dans l’ensemble on regrette qu’un si grand nombre d’exposants délivre si peu de musique à l’arrivée. La Musique est-elle dès lors la Grande Sacrifiée à l’autel de la hifi ? Oui. Et même tout simplement le respect minimal de la culture ; du rôle que, humblement, la hifi devrait jouer : la transmission de la vérité artistique à l’aune des musées dans le monde.

Car la musique n’a d’autre musée que la haute-fidélité ! Ne l’oublions jamais.

 

Musée. Pas Mausolée !

 

Après deux jours à arpenter les allées, s’assoir dans des centaines d’auditoriums en se concentrant pour comprendre la méprise, on peut craindre que la hifi ne soit qu'auto-contemplation.

Artistiquement déjà.

J’ai du mal à croire qu’après tant d’années on nous ressorte encore Dire Straits en pagaille ou Diana Krall ou l’inévitable Hugh Masekala dont le Coal Train a déraillé plus d’une fois sous la ferveur de l’irrévérence. J’ai miraculeusement échappé à Hotel California. Retour en force de Jazz Variant, extrait de La Bamba par O-Zone Percussion dont personne ne connait la genèse. Vraiment, c’est trop drôle. Une petite page d’historiette devient un dogme bêtement audiophile.

Et quand parfois certains ont découvert Billie Eilish, c’est pour ne sortir de son deuxième album que le morceau le moins intéressant, ressortissant de la variété. Le plus difficile à trouver, il faut bien l’admettre, au milieu de tant de perles.

Sachant d’ailleurs qu’il m’est arrivé de requérir plusieurs minutes avant de la reconnaître, seulement au moment du refrain ou en regardant la pochette, devenue Billie Mielish dans la Grande Bouillie Hifi Internationale qui nous était majoritairement présentée dans ce vaste barnum. Une double insulte face à celle qui, précisément, a, en duo avec son frangin, su abattre les cloisons du showbiz érigées en muraille de la pauvreté créative noyée sous les tsunamis codés.

Car je constate que même ceux qui ont eu l’idée de « l’utiliser » pour la démo ne comprennent, voire n’admettent pas la mesure du bras d’honneur qu’elle représente dans l’industrie du disque (sombrera-t-elle dans le même piège que tant d’autres ? J’espère que non) ; telle ignorance est-elle, de la part des milliers de fabricants, une fuite réconfortante pour éviter de comprendre que, à leur échelle, ils se sont eux-mêmes encagés dans un abîme de vacuité sonore ? Est-ce considérer qu’un artiste de ce niveau ne rentre pas dans le cadre très (très) étroit du précipité* de la lacune audiophile ?

* dans son acception scientifique

Je me demande s’il ne faut pas faire un parallèle entre le manque d’exploration ou curiosité artistique des acteurs de la Haute-Fidélité (Fidélité à quoi, à qui ?) et le résultat sonore qui en ressort : La Grande Bouillie Internationale du Moche Son, dont la grande constante est, au milieu d’indéniables qualités (parfois), de timbres, espace, énergie (souvent molle), la totale absence de la moindre idée d’un pouillème de micron de swing et pire encore : de ce qu’est l’expressivité, la parole musicienne, la sensibilité, l’énergie du vivant même pas singées mais comme revues par le filtre des censeurs de la pire administration soviétique.

Avec le même grave partout totalement inventé voire loué avec la salle.

Un salon à la gloire de la hifi par elle-même qui n’en a rien à foutre de la musique. Je me suis permis de faire la remarque une ou deux fois pour me prendre une volée de bois-vert par des quidams considérant que Dire Straits tient du temple.

Vraiment ??????

Admettons que vous soyez si bas du chapeau. Avez-vous envisagé qu’il y a de nombreuses autres pistes à explorer, en dehors de Miles Davis ou Pink Floyd – excellents musiciens, certes - ou du Blues blanc au kilomètre, des chianteuses de jazz moins impliquées que leurs avatars ?

Non, la réponse est clairement non.

Et les rares qui prétendent présenter si pauvres musiques par respect de « la ménagère de 50 ans », autrement dit de la médiocrité audiophile, je les méprise car, pour avoir connu ce misérabilisme de pensée quand je travaillais dans la Pub, j’ai la faiblesse de penser que le vrai propos d’un vecteur d’âme – à mon sens le rôle philosophique de la haute-fidélité - est de faire progresser la curiosité d’une population qui n’a pas le privilège de connaître autre chose ; pas de la maintenir dans le bourbier d’un enfermement culturel social, ramené au plus petit commun dénominateur.

Bon, vous me direz : la ménagère de 50 ans qui peut se payer une chaîne à plusieurs dizaines de k€ n’a pas d’excuses non plus.

La hifi tient du féodalisme, celui qui, discrètement, s’est liquéfié en fric, attendant son heure pour mieux abattre, par sa puissance accablante, toute autre force créative, inventive, artistique.

Allez-y, roquets de toutes sortes, bavez, gueulez avec vos cris de singes, moquez-moi par refus de remettre en question votre langueur honteuse de Paresseux pendu sous la branche d’un gigantesque arbre de carence, de mensonges. Un peu d’humilité face aux artistes véritables qui ont traversé ou traverseront les siècles, incluant ceux qui ne m’émeuvent guère, ça ne ferait pas de mal, n’est-ce pas ?

J’essaye honnêtement depuis longtemps de comprendre ce qui, dans le grand vomi, peut tromper les nombreux acquéreurs. Probablement ceux qui vouent un culte à Mark Levinson ? J’ai d’ailleurs entendu dire qu’il avait joué avec les plus grands musiciens ? Ah ? Oui, Paul Bley, à la fin des années soixante donc aux débuts d’icelui. Et ???? Et ???? Qui d’autre ? Qu’importe, c’est évidemment un homme de talent mais de là à refaire son CV pour glorifier une idole, je m’interroge. J’en parle parce qu’il était présent à la Grande Messe et sa présence semblait avoir rapproché certains de Dieu. Il semble qu’il ait fondé une antépénultième société avec un nouveau projet. Super.

Car côté imagination, cette année, c’était un peu le désert. Oh, bien sûr, nombreux sont ceux qui revendiquent une gymnastique technologique digne d’une saga de science-fiction à la Elon Musk ; pourtant à l’arrivée, le résultat sonore est toujours aussi répétitif et ennuyeux.

On peut passer à la queue-leu-leu dans 5 à 6 auditoriums linéaires pour voir en gros la même enceinte alimentée par les mêmes électroniques, agrémentée de quelques infimes variantes plastiques, délivrant le même son et qui auraient aussi bien pu être fabriquées par la même usine pour 5 à 6 marques différentes. C’est effarant. Au point que parfois on se demande si on ne s’est pas trompés dans le sens de circulation. Des copies de copies de copies. Comment voulez-vous que la musique en sorte honorée ?

Les platines vinyles dans le Championnat des Poids-Lourds ? Toutes plus moches les unes que les autres.

Le diamètre des câbles augmente de façon inversement proportionnelle à l’éloquence musicale. Ça devient si gros que les électrons en profitent pour faire ingénument du tourisme au lieu de bosser.

Munich2023 Câbles 2

Je vais éviter de me gausser des amplis qui, pour certains, dépassent un mètre de profondeur.

Franchement… On en parle ?

Je vais éviter de citer les foutages de gueule éhontés, ça risque de nous fâcher définitivement avec une grande partie de la profession. Mais franchement des marques qui exposent des bass-reflex équipés de HP d’une grande banalité (ça ne veut pas dire mauvais, ça veut dire qu’il n’y a pas 500 € de HP dans l’enceinte) et proposent une gamme débutant à 25 000 € ! Je sais, ça ne veut rien dire ; sauf quand le résultat ne dépasse pas un standard bas et une esthétique hideuse.


Munich 11

Munich Kharma 1

 

Remarquez, côté design, là aussi il y a combat pour entrer dans le panthéon des horreurs. Comment peut-on trouver « belle » une enceinte Kharma ? Ou même simplement de bon goût ?

Ce ne sont ni les seuls, ni les pires, c’est dire.

On comprend pourquoi les électrons préfèrent musarder dans leurs câbles.

Et puis il y a les stands très haut de gamme qui utilisent la même célèbre marque d’enceintes américaine pour présenter leurs électroniques. Avec pour résultat ce qui définit La Bouillie Hifi Internationale que je cite depuis le début où on ne distingue guère le résultat que par une différence de défauts.

N’y voyez aucune malveillance : ce n’est pas mauvais, pas systématiquement, les timbres, l’espace, l’ampleur, tout ça bon d’accord… Mais : la vie, la spontanéité, l’engagement humain ??? Non, surtout pas. Trop compliqué. Bonne raison de ne pas prendre de risque côté musique.

A tel point que, lorsque sur tel ou tel stand on entend un Concerto pour Violon (on reconnait quand même, parfois, un Violon), on place le système parmi les meilleurs avant de comprendre que non, on s’est laissés gruger par un choix de musique relevant de l’audace.

Attention : je ne suis pas de ceux qui considèrent que seule la musique classique dit vrai. Mais dans la musique moderne on pourrait quand même sortir des dix références bloquées depuis ? 20 ans ? L’inventivité est partout, le Rock, le Métal, la Funk, l’Electro, le Rap, le Jazz expérimental, même la Variété.

J’ai quand même encore eu droit à Oscar Peterson et son piano fêlé dans We Get Request !!!

Bon sang, c’est là aussi un double sacrilège : sacrifier un grand musicien à une dévotion hifiste et oublier la somme de créativité qui a marqué toutes formes de musiques depuis lors.

Et tout le monde est content, se goberge, fanfaronne. High End, soit, mais si peu de mélomanes. On s’en fout, ce sont rarement eux qui achètent.

L’autre désappointement tient au constat que, après 15 ans de visite à ce prestigieux salon :

  • On ne comprend toujours pas l’engouement des audiophiles pour diverses marques culte qui n’ont jamais rien eu à dire
  • On constate que les rares produits qui respectent les musiciens sont fécondés par la même poignée de créateurs et rarement des nouveaux venus sans doute parce que, majoritairement, ces derniers se réfèrent à la norme cryptée inaudible, pas à la musique
  • On remercie les coréens fous de Silbatone de remettre l’église au milieu du village, cette année par exemple en présentant un système Western Electric 12B estampillé Victrola qui date de quand ? les années 30 ? Absolument prodigieux par une expressivité de tous les instants, des harmoniques de folie, une énergie puissante et calme, une présence organique frissonnante, toutes vertus que la haute-fidélité a préféré laisser de côté. Le stand attenant est Nagra. La démonstration est flagrante.


Munich Silbatone 1

Munich Silbatone 2

Munich Nagra 1

Certains ont suivi cette voie en s’attachant aux pavillons avant, avec plus ou moins de réussite, ou en tout cas en ayant en tête que, sans l’expressivité, la reproduction musicale est une vilénie.

Il y a de vraies perles, des semi-échecs, des ratages complets, mais au moins ceux-là n’ont pas abandonné la musique.

Allez, pour ne pas jouer les blasés, alignons une petite liste (non exhaustive malgré nos efforts) de salles où il se passait des choses.

Dans les standards :

  • Ecoute très propre à défaut d’être enthousiasmante chez Franco Serblin

  • Bon standard chez Harbeth sur la plus grosse de la famille avec des électroniques Manley

  • Idem chez ATC, pas franchement volubile mais très convainquant

  • Davis, pour autant qu’on puisse parler de standard avec sa nouvelle « the Wall » dont l’encombrement est quand même euh… à l’ancienne. Format Klipschorn. Eh ben ça marchait pas mal du tout !!!! Chapeau

  • A propos de ce genre de format, j’étais un peu surpris en passant chez Fyne Audio de voir qu’ils ont développé une série héritage qui reprend vraiment les codes Tannoy. Certes, ils ont une légitimité mais faut oser quand même.

  • Toujours avec des formats à l’ancienne, les JBL Revival. Bonne démo, probante ! Pas des modèles de finesse mais c’est joyeux et plutôt équilibré.

  • Totaldac est toujours dans les bons standards et si on ne peut pas dire qu’il se soit foulé côté design pour ses enceintes dont j’ignore le prix, le résultat est concluant, quand bien même la verrue du super-tweeter à ruban s’entend un peu trop et déséquilibre le rendu tonal. Pas bien difficile à corriger. Cela étant, à propos de corriger, le seul petit souci est d’analyser ce qu’on écoute parce qu’avec son système très sophistiqué, impossible de savoir qui fait quoi.

  • Dans le même ordre idée, j’ai été épaté par l’écoute d’un système Voxativ autour des Hagen et qui s’appelle Absolute Hagen, incluant un petit boîtier lecteur réseau et ampli + DSP. Ah… Le DSP doit être sacrément efficace car la qualité du grave était redoutable pour de si petites enceintes disposées devant une grande toile publicitaire, qui aurait pu amener à se demander - si je ne connaissais pas l’honnêteté d’Inès - s’il n’y avait pas un caisson planqué derrière le rideau.

  • Chez les français encore : une avancée notable du dessin des Diptyque, bien accompagnées par les électroniques B.Audio. Une très bonne association ! Le Prix du Look ? Pas impossible.

  • Déception chez Steinheim. D’abord le dessin des enceintes, qui se banalise, et l’écoute qui euh… se banalise. Je pense que c’est dû aux câbles HP trop maigrichons.

Munich2023 Câbles StenHeim 1

J’en oublie évidemment…

Munich Franco Serblin 1

Munich Harbeth 1

Munich ATC 1

Munich Davis Acoustic 1

Munich Fyne Audio 1

Munich JBL 1

Munich TOTAL DAC 1

Munich VOXATIV 1

Munich B Audio 1

Munich Steinhein 1

Les bonnes surprises :

  • Des enceintes panneaux à ruban, pas ma came mais très intéressants cependant : AlsyVox. Ce n'est pas la première fois que ça m'attire l'oreille. J’aimerais creuser un peu. C’est conçu en Italie et fabriqué en Espagne… Bon, je crois que le modèle que j’ai écouté est annoncé à 80 k€ quand même.

  • Un système allemand complet incluant un lecteur réseau / préampli, une paire d’enceintes et un petit caisson de grave, d’une finition parfaite, laque industrielle vraiment tendue, baffle incluant des plaques dorées disponibles en différents degrés de pureté. Pas mon truc mais c’est questionnant. Ecoute rapide, ferme, un peu claire… Houchmand Audio

  • Une enceinte hydre (à plusieurs tête) de la marque Orchestralls. Quelle mocheté issue de Transformers. Mais dans la médiocrité ambiante, ça sort les têtes du lot. Non, pas la rivière.

  • Once. Une marque turque. J’ai toujours bien aimé la bouille de leur machin mais cette année, ils faisaient une vraie démo du modèle Nar et franchement une excellente écoute ! Bravo !

  • Io Design : rigolo et pas pourri, plutôt novateur, non ?

  • Avantgarde : un nouveau concept appelé Colibri C2 ! Enfin un peu de renouveau dans l’esthétique hifi, avec de nombreuses variantes possibles. Ça fait vraiment envie. Bon, il faut les écouter, bien sûr…

Citons, dans le désordre quelques champions du rendement élevé ou relativement élevé :

  • Cessaro qui présentait une « petite enceinte » colonne deux voix probablement issue du modèle Art Déco en moins alambiqué. Pas mal du tout, timbres, présence et une longue liste de qualités. Mais pourquoi affubler la présentation de caissons de graves globuleux aussi bien esthétiquement que musicalement !

  • Cube Audio et un nouveau modèle (dont j’ai oublié le nom) : haut-parleur large-bande 25 cm nouvelle génération et une charge où l’évent est frontal alors que sur la Nenuphar, il était sous l’enceinte. Mouais. Malgré un nouvel intégré Tektron de haut vol, une écoute expressive entachée d’un grave pesant et d’un aigu nasillant. Bien, mais pas top.

  • Grandinote qui renouvèle enfin l’esthétique de ses amplis et pas seulement avec le nouveau Solo ! Un intégré qui recèle quelques petites surprises. Sur des Mach 8 (98 dB de rendement, 8 haut-parleurs principaux et un tweeter à compression), on devine, dans une pièce trop petite, un énorme potentiel.

  • Lorenzo, marque espagnole qui présente les LM1, une perle de fabrication et finition, 4 voies à haut rendement. Marqueterie fine et laque ; laque à l’ancienne donc pas totalement tendue mais si profonde et si noble ; remarquables mais : proportions discutables, haut-parleurs apparents… A-t-on envie de ça ? 190 000 € quand même (la paire, oui, c’est moins impressionnant). Le résultat ? Parmi les meilleurs, soit ; à condition de ne pas chercher une scène sonore plausible et de ne pas craindre des effets de grave qui eux relèvent de la Grande Bouillie Internationale.

  • Aries Cerat et un système délirant (je n’ai pas compté le nombre de boîtes d’un quart de m3 chacune) alimentant sa dernière création d’enceintes : Aurora. Un, euh ??? truc ? dont la façade évoque le Trou Noir version Disney revu et corrigé par un champion de laque au tampon couleur… Cuivre ? Non, pas vraiment. Pour le compte, la présence dans une large zone du spectre est proprement stupéfiante et sans avoir besoin de beaucoup de recul. Mais… le grave dans la pièce est bourré de toniques pas totalement compensées par un filtrage digne d’une chimère dans le cerveau du fils d’Einstein et de Frank. Einstein. Et l’aigu fait cavalier seul, manquant de corps pour raccorder idéalement avec le reste. Rendez-vous à la coda. Connaissant le génial Chypriote, il va surement corriger tout ça.

  • Living Voice présentait une nouvelle colonne (enfin) : l’OBX-R80. A partir de 55 000 € ? Je ne suis pas sûr. Deux 21 cm en d’Appolito autour d’un tweeter qui semblent issus de la gamme Ellipticor, filtre extérieur (c’est agaçant) et déploiement de force côté platine vinyle dont une gigantesque Kuzma et électronique (la marque d’électronique de Living Voice) le tout alimenté par un mur de batteries pour un résultat bien dans la veine de ce qu’on aime de la marque, vie, swing, timbres… mais : là aussi le grave se laisse aller et on attend souvent qu’il veuille bien s’arrêter quand les fondamentales se sont tues. Aucun doute : l’ampli, si miraculeux soit-il, est probablement insuffisant pour une salle de cette dimension et il n’était pas rare de l’entendre saturer.

  • Tune Audio et son Epitome à pavillon asymétrique vertical et pavillon de grave. Piano puissant et plausible aussi bien par l’énergie que les timbres, une transparence homogène, une certaine délicatesse. Toutes qualités présentes sur des musiques très variées incluant une oeuvre symphonique contemporaine que je n'ai pas reconnue mais particulièrement intéressante. Les réserves ? Scène sonore difficile à situer (mais pourquoi autant écarter les enceintes ?) et un grave coupé court et brutalement. Je préfère ça à la bouillasse générale mais quand même. Présentation avec un simple intégré Trafomatic (oui, bon…) et un DAC Rokna.

  • Grosse déception en revanche chez Kondo dont on connaît heureusement les merveilleuses qualités. Quand j’y suis passé le premier jour, l’écoute, dans une toute petite cabine sur des enceintes volumineuses que je n’ai pas cherché à identifier (mais équipée d'un Jensen G610 tri-axial ?), était à un niveau bien trop élevé et criarde. Pas malin. Le lendemain, c'était beaucoup mieux, surtout par le naturel de la restitution mais les Jensen n'ont décidément pas très bien vieilli...

  • hORNS et son enceinte Ouverture plus agréable pour les yeux que sur les photos même si je regrette qu’on soit obligés de voir les HP graves. Présentation dépouillée avec un lecteur CD Ayon, un intégré Audio Hungary et des câbles David Laboga. Résultat ? Une indéniable suave sensibilité sur une grande étendue du spectre légèrement entachée d’un petit laisser aller dans le grave mais dont on devine facilement qu’il tient à l’exiguïté de la pièce et un manque de tenue par un « petit » ampli.

  • Enfin, les plus cinglés de tous : la chinoiserie ESD Acoustic à 3.3 M€. Le E pour Dr. Bruce Edgar (considéré comme un champion des pavillons… Mmhhh) et le S pour Sam Saye lui spécialisé dans les moteurs à excitation, le D pour David Dai spécialisé, euh… dans le fric. Le pire dans tout cela : une des meilleures écoutes du salon à condition de se placer à 10 ou 12 mètres, mais franchement, c’est excellent.

Bon… Pour éviter la nausée, il y a un refuge juste en face du MOC, qui appartient aussi à BMW et s’appelle Motor World : un fantasme de petit garçon ; sauf que la collection Matchbox dans ses étagères est ici composée de vraies bagnoles, de toutes les époques, en parfait état et… à vendre, que des ascenseurs peuvent descendre à portée de main. Même des F1. Des motos, des bateaux… J’ai repéré une Coccinelle première génération pas chère : 39 900 €. Et une Bugatti de la grande époque. Prix sur demande. Sont présents aussi des concessionnaires des marques les plus prestigieuses, Aston Martin, Alpine, Brabus, Morgan et compagnie, des préparateurs, 7 restaurants… Un délire pur et simple qui fait apparaître ce qui trop souvent définit la Honte-Fidélité : un fantasme de petit garçon.

Munich Alsy Vox 1

 Munich Houchmand Audio 1

Munich Orchestralls 1

Munich ONCE 1

Munich IO Design 1

Munich IO Design 2

Munich Avantgarde 1

Munich Cessaro 1

Munich Cube Audio 1

Munich Grandinote 1

Munich Grandinote 2

Munich Lorenzo 1

Munich Aries Cerat 1

Munich Aries Cerat 2

Munich Living Voice 1

Munich Tune Audio 1

Munich kondo 1

Munich hORNS 1

Munich ESD Acoustic 1

Munich ESD Acoustic 2

Munich Motor World 1

Munich Motor World 2

Munich Motor World 3

Munich Motor World 4

Munich Motor World 5

Munich Motor World 6

Munich Motor World 7

Munich Motor World 8

 

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